Au Parlement, le ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, Mohamed Mehdi Bensaid, a rappelé jeudi la place stratégique du Conseil national de la presse (CNP) dans le paysage médiatique marocain, ainsi que sa contribution au processus démocratique du pays, rejetant fermement les appels à sa dissolution après les récentes fuites au sein de la Commission de déontologie.
Lors d’une réunion de la Commission de l’éducation et des affaires sociales, tenue ce jeudi 27 novembre à la Chambre des conseillers, Bensaid a tenu à souligner que la préservation du CNP représente un enjeu institutionnel majeur. Selon lui, le Conseil a prouvé sa pertinence en tant qu’organe d’encadrement, de médiation et de régulation professionnelle, malgré la polémique née récemment à la suite d’une fuite interne au sein de la Commission de déontologie, et les problèmes éthiques avec lesquels il ne peut être d’accord.
Pour le ministre, cette institution demeure non seulement légitime mais indispensable pour accompagner la maturation du secteur médiatique à l’heure où celui-ci traverse des mutations profondes.
Le responsable a également mis en garde contre les discours remettant en question l’existence même du Conseil ou plaidant pour sa dissolution au profit d’une tutelle administrative directe. Il a estimé qu’une telle orientation constituerait une régression dans le développement institutionnel du pays.
« Lorsque des dysfonctionnements apparaissent dans une institution, qu’il s’agisse d’un parti politique ou du Parlement, la réaction n’est pas d’en réclamer la disparition », a-t-il rappelé. Pour lui, le rôle du gouvernement n’est pas de substituer une structure à une autre mais de renforcer ce qui existe déjà, en améliorant son fonctionnement et en favorisant la stabilité juridique et institutionnelle.
Bensaïd a aussi exprimé son refus de s’aligner sur les positions visant à dévaloriser les institutions et à dégrader le débat public. Il a insisté sur la nécessité de préserver une éthique institutionnelle, cohérente avec les attentes des citoyens et avec l’image que doit projeter le pays. Evoquant même le code déontologique en vigueur au sein de son propre parti, le PAM, il a estimé qu’une même exigence morale doit prévaloir au niveau national.
Le ministre a par ailleurs plaidé pour que le CNP demeure un espace représentatif, associant syndicats, formations politiques et acteurs du secteur. Selon lui, c’est cette diversité interne qui garantit son dynamisme, malgré les débats parfois intenses qui le traversent. Il a en ce sens insisté sur l’importance de la concertation et de l’inclusion pour maintenir la crédibilité de la régulation.
Ainsi, Bensaïd a affirmé que la priorité du gouvernement reste la consolidation des institutions et la recherche de solutions constructives. Refusant de céder aux visions pessimistes, il a rappelé que l’enjeu n’est pas de pointer les faiblesses mais de donner au Conseil national de la presse les moyens de continuer à jouer son rôle dans le système démocratique marocain.
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