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on - Wed at 8:49 AM -
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La scène internationale bruisse une nouvelle fois des échos de l’intérêt supposé du Maroc pour une éventuelle adhésion au groupe BRICS. Si Rabat garde un silence olympique sur le sujet, la Russie, par la voix de Yury Ouchakov, conseiller aux affaires étrangères auprès du Kremlin, semble décidée à révéler les cartes marocaines.
Cette déclaration relance une intrigue dans laquelle géopolitique, économie et diplomatie s’entrelacent, sous le regard amusé – et parfois aiguisé – des détracteurs du Royaume. En effet, depuis des mois, les rumeurs sur l’adhésion potentielle du Maroc aux BRICS prennent de l’ampleur, alimentées par des déclarations plus ou moins explicites de responsables internationaux.
Dans sa récente déclaration, Yury Ouchakov a une nouvelle fois évoqué l’intérêt du Maroc pour devenir partenaire des BRICS, confirmant que le Royaume suscite un attrait certain au sein de ce groupe. Pour Moscou, le Maroc représente un atout stratégique, de par sa position géographique unique – trait d’union entre l’Afrique, l’Europe et le monde arabe – et sa croissance économique résiliente.
Pourtant, le Royaume, fidèle à sa diplomatie empreinte de pragmatisme et de discrétion, n’a jamais confirmé son intérêt pour ce bloc économique. Autrefois désignée sous le simple acronyme BRICS, cette coalition économique militaire pour une réforme profonde des institutions internationales, afin de mieux refléter l’ascension des puissances émergentes.
Certains analystes estiment que ce silence est une stratégie habile. Rabat aurait choisi de garder ses intentions floues pour ne pas polariser le débat ni heurter ses alliés historiques en Europe et en Amérique du Nord. D’autres y voient une tactique de négociation, le Maroc jaugeant les opportunités et les contraintes qu’implique une collaboration avec un groupe aussi hétérogène que les BRICS, marqué par des tensions internes et des ambitions souvent divergentes entre ses membres.
Les BRICS, qui cherchent à redéfinir les équilibres du système mondial, en particulier la dépendance aux institutions occidentales, trouveraient dans le Maroc un partenaire capable d’apporter une plus-value considérable. Avec ses infrastructures modernes, ses accords de libre-échange et sa position de hub africain, le Royaume incarne une porte d’entrée privilégiée vers un continent en pleine expansion.
Créée en 2009 par le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud, elle s’est élargie en janvier 2024, accueillant de nouveaux membres : l’Iran, l’Égypte, l’Éthiopie, les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite. Quant à l’Argentine, bien qu’initialement pressée pour rejoindre ce cercle, elle s’est désistée suite à l’élection de Javier Milei à la présidence en novembre 2023, marquant un tournant inattendu.
Mais, voilà, cette annonce russe en fait sourire plus d’un. Notamment, les détracteurs du Maroc, qui, fidèles à leur habitude, y voient une « quête désespérée » d’une reconnaissance internationale s’accumuler. Pourtant, ces mêmes critiques semblent ignorer que le Maroc, sans jamais précipiter les choses, s’est imposé comme un partenaire clé des grandes puissances mondiales.
Une éventuelle adhésion ou partenariat du Maroc avec les BRICS serait-elle une bonne idée ? Sur le papier, l’opportunité est indéniable. Le groupe offre une alternative crédible à l’hégémonie des institutions dominées par l’Occident, et les synergies économiques pourraient être considérables. Le Maroc y trouverait de nouveaux débouchés commerciaux, particulièrement en Asie, tout en renforçant sa coopération avec l’Afrique via les canaux multilatéraux des BRICS.
Mais, comme tout pacte, il existe des zones d’ombre. Les BRICS sont loin d’être un modèle de cohésion : les rivalités entre ses membres – notamment entre l’Inde et la Chine – limitent souvent les ambitions collectives. Le Royaume, habitué à jouer la carte du consensus et de la stabilité, pourrait hésiter à se joindre à une alliance où les désaccords stratégiques sont monnaie courante.
En outre, une telle alliance pourrait être perçue comme un réalignement diplomatique, suscitant des réactions atténuées de la part des alliés traditionnels du Maroc, spécialement l’Union européenne et les États-Unis. Ce dilemme souligne la complexité de la position marocaine dans un monde multipolaire où chaque mouvement est scruté à la loupe.
Face à ces rumeurs persistantes, les critiques du Royaume se délectent à caricaturer la diplomatie marocaine. Mais, il est curieux de constater que ces mêmes observateurs feignent d’oublier que le Maroc a, à maintes reprises, démontré sa capacité à naviguer avec élégance dans les eaux tumultueuses de la géopolitique internationale.
Alors que certains pays s’enlisent dans des gesticulations diplomatiques stériles, le Maroc tisse des alliances stratégiques qui servent autant ses intérêts économiques que politiques. Si demain le Royaume rejoint ou collabore avec les BRICS, ce sera en toute connaissance de cause, sans renier ses alliances historiques ni affecter sa souveraineté.
Et, que dire de l’ironie savoureuse de voir les adversaires du Maroc critiquer un Royaume qu’ils accusent de rester dans l’ombre… tout en frémissant à l’idée qu’il puisse briller sous les projecteurs d’un nouvel ordre mondial en construction et en réinventer les règles du jeu.
Peut-être est-ce là, le véritable paradoxe : une nation que l’on critique autant qu’on observe avec une fascination à peine dissimulée ? C’est un nouveau chapitre à écrire, avec et comme toujours, cette plume marocaine si bien affûtée.
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