Posted by - Senbookpro KAAYXOL -
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« On est là pour regarder le match, mais à la place on mange. On a raté le but ». La phrase, lancée et postée sur les réseaux sociaux avec désinvolture par un spectateur présent en tribunes lors du match d’ouverture de la CAN 2025 du Maroc face aux Comores, a choqué bien au-delà de son apparente légèreté. Elle met surtout en lumière une dérive préoccupante : celle de supporters venus au stade sans intention réelle d’encourager, transformant un rendez-vous sportif majeur en simple sortie mondaine à base de petits fours, selfies et stories sur les réseaux sociaux.
Assister à un match de la Coupe d’Afrique des nations, a fortiori à domicile, n’est pas un acte banal. Ce n’est ni un cocktail, ni un espace de divertissement secondaire. C’est une responsabilité collective. Or, dans certaines tribunes, l’essentiel semble relégué au second plan : conversations, téléphones, repas… pendant que le jeu se déroule, que l’équipe lutte, que le match se joue.
Le problème est clair : ces pseudo-supporters occupent des places qui auraient dû revenir à de véritables passionnés. À ceux qui chantent, poussent, vivent chaque minute avec intensité et portent leur Nation. À ceux qui savent qu’un stade ne se remplit pas seulement de corps, mais d’énergie.
Un pseudo-supporter marocain présent au stade pour les petits fours.
“On est là pour regarder le match, mais à la place on mange. On a raté le but.”
no comment… pic.twitter.com/GNSEzd18Vv
— ᴍᴏᴜɴᴛᴀᴋʜᴀʙ ғᴏᴏᴛ
(@MountakhabFoot) December 22, 2025
Le véritable problème n’est pas le confort, ni la restauration, ni même le fait de vouloir passer un bon moment. Le problème, c’est l’indifférence au match lui-même. Un but raté parce qu’on était occupé à manger n’est pas une maladresse : c’est un aveu. Celui d’une présence déconnectée de l’enjeu sportif.
Téléphone à bout de bras, certains supporters étaient plus soucieux de capturer leur présence que de vivre le match. Selfies, stories, vidéos… puis sortie anticipée, parfois bien avant le coup de sifflet final.
Ce phénomène n’a rien d’anodin. Il traduit une dérive profonde du rapport au football. Pour certains, le stade n’est plus un lieu de ferveur, mais un décor. Le match, un simple arrière-plan destiné à alimenter des réseaux sociaux, à afficher un statut, à prouver qu’on y était, peu importe ce qui s’y est réellement passé.
Ces spectateurs ne viennent pas soutenir, ils viennent se montrer. Ils ne chantent pas, ils posent. Ils ne vibrent pas, ils filment. Et une fois la photo publiée, l’objectif atteint, ils désertent les gradins, parfois au moment même où l’équipe a le plus besoin de soutien.
Là encore, le problème dépasse la simple question de comportement individuel. Ces pseudo-influenceurs occupent des places précieuses, dans un contexte où l’accès aux billets reste limité. Chaque siège pris par un spectateur distrait est un siège refusé à un véritable supporter, prêt à rester et à soutenir jusqu’à la dernière seconde, quelle que soit l’issue du match.
Le football marocain a construit ses plus grandes pages avec des tribunes pleines de voix, pas de filtres. Avec des supporters qui restaient jusqu’au bout, même dans la douleur, même dans le doute. Aujourd’hui, voir des gradins se vider avant la fin d’un match interroge : à quel moment a-t-on accepté que le stade devienne un simple lieu de passage ?
Il faut le dire clairement : le stade n’est pas un studio photo. Ce n’est pas une scène pour egos numériques. C’est un espace collectif, où chaque présence compte, où chaque silence pèse, où chaque départ prématuré affaiblit l’équipe.
Ce malaise, l’entraîneur de l’équipe nationale l’avait anticipé. En conférence de presse précédant le match Maroc-Comores, disputé dimanche soir au stade Moulay Abdellah de Rabat, Walid Regragui a tenu un discours sans détour. Et il l’a réitéré ce jeudi à la veille du match contre le Mali pour le compte de la 2è journée.
Interrogé sur la pression exercée par le public marocain, dans un contexte où l’équipe est attendue pour conserver le titre à domicile, il a répondu : « S’ils veulent me faire de la pression, moi aussi je vais leur faire de la pression ».
Avant d’aller plus loin, en ciblant clairement le type de comportement qu’il refuse dans les tribunes : « Nous n’avons pas besoin de gens qui viennent pour prendre des photos ou manger ».
Un message limpide. Le sélectionneur avait pourtant appelé à un public concerné, concentré, entièrement tourné vers le match, pas vers l’accessoire.
Ces mots traduisent une réalité que beaucoup refusent d’admettre : le public peut être un atout, mais aussi un handicap. Dans une compétition comme la CAN, l’équipe a besoin d’un douzième homme, pas d’un public de passage venu consommer l’événement sans s’y investir.
Tant que l’ambiance restera à ce niveau, inutile de rêver du trophée.
Une CAN se gagne avec un public qui pousse pendant 90 minutes.
Hier, ce n’était clairement pas le cas.
pic.twitter.com/pLZVXBJaIW
— FRMF Xtra (@FRMFXtra) December 22, 2025
Il faut le dire sans détour : venir au stade sans soutenir activement, c’est faillir à son rôle de supporter. Le football n’est pas un décor, ni un prétexte social. C’est une passion qui se partage, surtout dans les moments décisifs.
La CAN est une compétition populaire, exigeante, émotionnelle. Elle mérite un public à la hauteur. Pas un public distrait. Pas un public spectateur. Mais un public acteur.
Le football marocain a grandi avec des tribunes vivantes, exigeantes, parfois dures, mais toujours engagées. Le Mondial 2022 l’a rappelé au monde entier. Le public n’était pas là pour les selfies, mais pour le combat. Pour pousser jusqu’à la dernière seconde.
Et tant que certains continueront à confondre tribunes et salons de réception, ce sont les vrais supporters, et l’équipe nationale, qui en paieront le prix.
The post CAN 2025 : au stade pour exister ou pour soutenir ? Quand certains supporters désertent leur rôle appeared first on Hespress Français - Actualités du Maroc.
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