Des sources bien informées ont indiqué à Hespress que les éléments de la Brigade nationale des Douanes ont intensifié le rythme de leurs enquêtes et investigations, en coordination avec les brigades régionales de contrôle douanier à Casablanca, Tanger et Guerguerat, afin de traquer les circuits des réseaux de contrebande et de commercialisation de produits contrefaits de première catégorie, dits Master copy, en provenance de Chine, transitant par la Mauritanie, avant leur entrée sur le territoire national.
Les mêmes sources ont précisé que les informations recueillies au cours des investigations en cours ont révélé l’exploitation d’entrepôts situés au cœur de grandes villes, notamment Casablanca, en vue de faciliter le stockage et la livraison à des détaillants, avec recours à la vente sur commande. Ces opérations s’appuient sur des réseaux de relations ayant compromis des hommes d’affaires et des responsables politiques. Les marchandises ciblées concernent principalement des vêtements prêts-à-porter portant de prestigieuses marques internationales, des sacs et accessoires féminins, ainsi que des montres de luxe pour hommes et femmes.
Selon les mêmes sources, les éléments de la Brigade nationale des Douanes ont réussi à établir des listes d’entreprises suspectées d’être utilisées pour l’acheminement de produits contrefaits de première qualité, revendus à des prix élevés sur les marchés locaux, atteignant jusqu’à 60 % de la valeur de certains articles authentiques. L’audit des procédures et des contrôles douaniers sur les marchandises et documents d’importation liés à ces sociétés a permis de détecter des falsifications opérées par certains importateurs sur les factures et déclarations douanières, afin de faciliter l’introduction massive de vêtements prêts-à-porter contrefaits, en particulier des chaussures de sport de marques internationales.
D’après les statistiques disponibles, les services de l’Administration des douanes ont intercepté un total de 2 021 886 articles contrefaits en une seule année, selon les dernières données officielles. Cette action s’inscrit dans le cadre de l’adaptation aux évolutions du commerce électronique, notamment les ventes via les réseaux sociaux. Le volume des saisies de ces produits a enregistré une hausse annuelle de 11 %, pour une valeur globale estimée à 19,9 millions de dirhams. Parallèlement, l’Administration des douanes a traité 622 demandes de suspension de mise en libre circulation de marchandises suspectées de contrefaçon, contre 682 l’année précédente, marquant ainsi un recul notable.
Toujours selon les sources de Hespress, les services douaniers ont procédé à l’analyse des traces numériques laissées par des contrebandiers sur les réseaux sociaux, en complément des informations consignées dans les procès-verbaux de saisie de grandes quantités de produits contrefaits par les brigades régionales dans plusieurs points à travers le pays. Les investigations se sont également orientées vers des produits contrefaits de « haute qualité », fabriqués localement dans des ateliers clandestins, dont deux ont été localisés en périphérie de Casablanca. Ces ateliers produisaient des articles de marques grand public, vendus à des prix élevés, y compris à l’étranger.
Les mêmes sources ont ajouté que les enquêtes douanières ont révélé que ces unités clandestines utilisaient des tissus légalement importés par des sociétés de textile, afin de confectionner et produire des « modèles » contrefaits, aujourd’hui exposés dans des magasins spécialisés dans la vente de produits originaux.
Par ailleurs, les éléments de la Brigade nationale se sont appuyés sur des informations précises contenues dans des plaintes déposées par des représentants de grandes marques internationales implantées au Maroc, dénonçant la contrefaçon et la commercialisation illégale de leurs produits. Certaines de ces plaintes reposaient sur des études de terrain confiées par ces entreprises à des cabinets spécialisés en audit et en études de marché, lesquelles ont mis en lumière les circuits de contrefaçon ainsi que les pertes financières et commerciales subies.
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