Prix du Public lors de la 14e Édition du Concours de films Visionara, il y a quelques mois. Le court métrage intitulé "Port Lumière", relate la vie d'un migrant Sénégalais acculé par son père pour l'achat d'un mouton de Tabaski. La réalisatrice Marine Discazeaux qui travaille dans une ONG qui aide les migrants lorsqu"ils arrivent sur terre ferme, s'est inspirée de l'histoire de l'un entre eux.
"L'idée de ce court métrage est venue de mon travail, où j'ai le privilège de pouvoir comprendre de près ce qui se passe en matière d'immigration, dont beaucoup parlent sur l'Île sans le savoir", a expliqué la cinéaste Discazeaux.
« Les gens voient les enfants dans la rue et en tirent des conclusions. Ici vous pouvez voir sa frustration quotidienne. Ils viennent tous travailler pour envoyer de l'argent à leurs familles. Mais ils parlent de migration comme s'ils allaient venir pour autre chose, alors que dans 99% des cas, c'est pour aider ", poursuit-t-elle. Cette frustration, c'est ce que révèle le cinéaste dans la minute et demie que dure le court métrage, renseigne le journal La Provincia.
Moussa, son protagoniste, parle au téléphone avec son père en courant la nuit couvert par les bateaux qui reposent sur l'eau. La fête de l'Agneau, célébrée le 26 juin, approche et la pression sur ceux qui sont partis en Espagne pour chercher une vie meilleure, augmente.
« Tu es un bon pêcheur. Je t'ai appris moi-même. Allez pêcher et envoyez de l'argent », insiste le père en direction de Moussa, qui ne comprend pas que son fils ne puisse pas trouver de travail en Europe. Car pour beaucoup de Sénégalais ce continent mest un lieu où règne l’abondance et où ils ne manqueront de rien. Même si la réalité à leur arrivée est plus tard très différente.
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