Posted by - Senbookpro KAAYXOL -
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Au fil des années, Tahar Rahim a su se réinventer et donner une nouvelle dimension à sa carrière. De ses débuts dans le cinéma d’auteur européen à son ascension à Hollywood, l’acteur français a livré un témoignage inspirant lors d’une conversation organisée ce mercredi 3 décembre, dans le cadre du Festival international du film de Marrakech (FIFM).
Acteur français parmi les plus singuliers de sa génération, Tahar Rahim s’est imposé depuis son rôle révélé dans Un prophète de Jacques Audiard, qui lui vaut une reconnaissance internationale et ouvre la voie à une carrière éclectique, entre cinéma d’auteur et productions internationales.
De The Mauritanian à la série The Serpent, en passant par ses collaborations avec Fatih Akin ou Asghar Farhadi, Rahim multiplie les rôles exigeants qui confirment sa place au premier plan. Il est présent cette année au Festival international du film de Marrakech, quelques mois après la sortie de Alpha, son nouveau film réalisé par Julia Ducournau, figure majeure du cinéma contemporain et membre du jury de cette 22ᵉ édition. Sa venue marque un moment fort de cette édition, où son parcours continue de susciter intérêt et admiration.
Un engagement total dans Alpha et une collaboration “évidente” avec Julia Ducournau
Interrogé sur son rôle dans Alpha, qui lui a valu une transformation physique impressionnante, Tahar Rahim s’est dit particulièrement engagé dans la construction de son personnage.
« Quand on doit jouer un personnage qui souffre d’addiction, c’était inévitable d’avoir la forme physique nécessaire. Je dois absolument me mettre dans la peau du personnage et s’il faut passer par une transformation drastique, je n’hésiterai pas », a-t-il expliqué.
Dans Alpha, Rahim incarne l’oncle de la jeune héroïne, dévoré par ses addictions et atteint d’un mystérieux virus qui bouleverse l’ordre du monde, autant dans leur cellule familiale dysfonctionnelle que dans la société qui les entoure.
Sur l’émotion, l’acteur affirme ne jamais la fabriquer : « J‘aurais aimé pouvoir fabriquer une émotion, mais je ne sais pas le faire. J’aime creuser pour aller jusqu’au bout de la vérité. »
Ce rôle a de nouveau sollicité son ADN de caméléon, sous la direction de Julia Ducournau, jury de la 22ᵉ édition du FIFM. Une collaboration qu’il qualifie d’“évidente”.
« La confiance a été instantanée. J’ai tout de suite aimé le dynamisme de Julia, elle dirige parfaitement l’âme de l’acteur. Dès la première prise, ça a accroché tout de suite. Avec des grands cinéastes comme elle, la magie apparaît parfois au bout d’une dizaine de jours. »
Tahar Rahim est également revenu sur son rôle dans The Mauritanian, où il livre l’une des performances les plus bouleversantes de sa carrière en incarnant Mohamedou Ould Slahi, détenu pendant 14 ans à Guantánamo sans inculpation.
Avec une intensité intérieure remarquable, il traduit à l’écran la résilience, la peur et l’humanité d’un homme brisé par l’injustice mais jamais dépouillé de sa dignité. Son interprétation, saluée par la critique internationale, lui vaut une nomination aux Golden Globes et assoit davantage son statut d’acteur capable de porter des rôles d’une profondeur émotionnelle rare.
Rencontrer Mohamedou Ould Slahi a profondément marqué Rahim : « Échanger avec son personnage est une forme de construction qui frise avec le réel. »
Il partage l’écran avec Jodie Foster, dont l’hommage au FIFM a ému la salle des Congrès. Il se dit fier d’avoir joué aux côtés d’une telle figure, avouant avoir été intimidé par son talent.

Dans Monsieur Aznavour, il interprète le célèbre chanteur franco-arménien, à travers une période charnière de la vie du chanteur, retraçant son cheminement d’artiste en devenir jusqu’à son ascension comme légende de la chanson française. Le film, réalisé par Grand Corps Malade et Mehdi Idir, se concentre sur les doutes, les fragilités et la persévérance d’Aznavour, loin de l’icône figée que le public connaît.
Pour Rahim, ce rôle est un véritable défi de composition : il doit à la fois capter l’énergie artistique du jeune Aznavour, son timbre singulier et sa manière d’habiter la scène, tout en évitant la caricature. L’acteur s’est particulièrement investi dans une préparation minutieuse, cherchant à trouver “un point de rencontre” entre lui et le chanteur, pour incarner non pas une imitation, mais une interprétation intime et vivante de l’artiste. Ce rôle, chargé d’émotion et d’humanité, lui permet de révéler une nouvelle facette de son jeu, plus musicale, plus sensible, et profondément habitée.
« Au départ, je ne voulais pas le faire. Je ne m’étais pas projeté dans la peau du personnage. Mais comme j’aime les défis, j’ai décidé de prendre le risque pour faire honneur à ce grand chanteur. »
L’enjeu : trouver l’équilibre sans tomber dans la caricature. « Je voulais que Charles Aznavour et moi nous rencontrions au milieu pour ne pas paraître caricatural, ni insipide. »
Sa carrière prend un nouveau tournant lorsqu’il crève l’écran dans The Serpent, série à succès dans laquelle il incarne avec une précision glaçante Charles Sobhraj, tueur en série franco-indien qui sévissait en Asie dans les années 1970.
Rahim y mêle charme, froideur et manipulation pour incarner un criminel capable d’endosser des identités multiples et de piéger des voyageurs sur la « Hippie Trail ».
Il confie toutefois avoir lutté intérieurement pour manquer d’empathie envers ce personnage “méchant”, un contre-emploi difficile mais fondateur.
Ces rôles déterminants ont forgé son parcours et lui ont transmis une conviction forte, qu’il a souhaité partager avec le public : « J’ai compris à travers mes expériences qu’une carrière se construisait à travers des rejets. Il faut se battre et ne rien lâcher pour travailler avec les plus grands réalisateurs, guidé par la peur de se répéter et de tomber dans l’abîme de l’ennui. »
À travers ses métamorphoses successives, ses choix audacieux et ses collaborations avec les cinéastes les plus exigeants, Tahar Rahim continue d’imposer une trajectoire unique dans le paysage cinématographique mondial. Sa présence à Marrakech, au croisement d’un nouveau rôle marquant et d’une reconnaissance internationale croissante, confirme l’ascension d’un acteur qui ne cesse de repousser les frontières de son art. Un parcours inspirant, guidé par la conviction que le doute, le travail et la vérité du jeu sont les seuls moteurs d’une carrière durable.
The post Conversation avec Tahar Rahim : Du cinéma d’auteur à Hollywood appeared first on Hespress Français - Actualités du Maroc.
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