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Les enquêteurs sud-coréens ont annoncé vendredi suspendre leur tentative d’arrestation du président déchu Yoon Suk Yeol dans sa résidence de Séoul, empêchés de parvenir à leurs fins par ses gardes du corps.
« En ce qui concerne l’exécution du mandat d’arrêt aujourd’hui, il a été déterminé qu’elle était matériellement impossible en raison de l’impasse persistante. Les inquiétudes pour la sécurité du personnel sur place ont conduit à la décision d’arrêt », a déclaré dans un communiqué le Bureau d’enquête sur la corruption des hautes personnalités (CIO).
Destitué le 14 décembre, le président Yoon Suk Yeol est cloîtré dans sa maison dans les hauteurs du quartier chic de Hannam à Séoul.
Depuis qu’un mandat d’arrêt a été délivré contre lui le 31 décembre pour sa déclaration ratée de la loi martiale le 3 décembre, des centaines de ses partisans sont rassemblés dans les environs, campant sur place jour et nuit et se disant prêts à en découdre pour le défendre.
Un important dispositif policier encadre ces manifestants, après des échauffourées la veille au soir entre partisans et détracteurs de Yoon.
Vendredi matin, une équipe du Bureau d’enquête sur la corruption des hautes personnalités (CIO) qui centralise l’enquête pour « rébellion » contre Yoon est entrée dans la résidence présidentielle pour tenter d’arrêter le président déchu, qui avait auparavant ignoré trois citations à comparer pour être écouté.
Arrivée à bord de cinq voitures, dont le trajet a été suivi en direct depuis l’aube par les télévisions sud-coréennes, cette équipe a d’abord été bloquée par une dizaine de véhicules barrant le chemin d’accès. Elle a finalement réussi à entrer dans la propriété « en empruntant un sentier détourné à flanc de colline », a raconté un responsable du CIO lors d’un point de presse.
La centaine de policiers et de procureurs du CIO s’est alors retrouvée face à « plus de 200 personnes qui se tenaient par les bras pour nous bloquer le passage », a-t-il poursuivi, ajoutant qu’il y avait eu des « altérations physiques mineures et majeures » entre les deux camps.
Après une quarantaine de minutes de face à face tendu avec les gardes du corps présidentiels, le CIO a décidé de battre en retraite, craignant pour sa sécurité.
Les enquêteurs ont jusqu’à lundi pour exécuter le mandat d’arrêt délivré par un tribunal de Séoul contre Yoon Suk Yeol, qui expire au bout de sept jours. Dans une lettre à ses partisans mercredi, le dirigeant déchu avait promis de « se battre jusqu’à la fin ».
Pour rappel, Yoon Suk Yeol avait sidéré la Corée du Sud dans la nuit du 3 au 4 décembre en imposant la loi martiale et en envoyant l’armée au Parlement pour tenter de le museler, un épisode qui avait rappelé au pays les heures sombres de la dictature militaire.
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