Posted by - Senbookpro KAAYXOL -
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Lors de la troisième réunion du groupe de travail dédié à la coopération énergétique entre la Fédération de Russie et le Royaume du Maroc, organisée au siège du ministère à Moscou, Roman Marshavin, vice-ministre russe de l’Énergie, a mis en avant l’expérience considérable de son pays dans la lutte contre les cyberattaques visant les installations et infrastructures énergétiques. Il a affirmé que la Russie est disposée à partager ce savoir-faire avec le Maroc, selon ce qu’a indiqué le ministère russe sur sa chaîne officielle “Telegram”.
Dans son poste, le responsable a insisté sur le fait qu’« il existe un potentiel important d’échange d’expertises avec le Maroc dans le domaine de la cybersécurité et de la protection des infrastructures vitales du secteur énergétique contre les virus informatiques et autres menaces ». Il a également souligné « l’intérêt mutuel entre les deux pays pour développer des projets conjoints dans le secteur du gaz, moderniser et construire des infrastructures électriques, ainsi que produire de l’énergie à partir de sources renouvelables ».
Marshavin a poursuivi en affirmant que « l’expérience russe est unique, car nous savons comment intégrer différentes sources d’énergie dans un réseau unifié et en assurer la stabilité. Nous développons toutes les sources d’énergie, qu’elles soient traditionnelles ou renouvelables. Et nous sommes prêts à partager cette expertise, conscients que de nombreux pays rencontrent des difficultés à moderniser leurs systèmes énergétiques et à intégrer de nouvelles sources ».
Dans le même registre, Anass Abou Al-Kalam, professeur universitaire et expert international en cybersécurité, a souligné l’importance cruciale de protéger les infrastructures énergétiques marocaines. Selon lui, « les cyberattaques ne se limitent plus au vol de données ou au blocage de systèmes informatiques ; elles sont désormais capables de provoquer des effets matériels directs sur des infrastructures vitales. Les systèmes de contrôle industriel (SCADA/ICS), qui pilotent turbines, pompes et vannes dans les centrales électriques et gazières, peuvent être compromis via Internet lorsqu’il existe des failles dans les accès à distance, ou même à travers des clés USB infectées utilisées par des ingénieurs lors de mises à jour logicielles ».
Dans une déclaration à Hespress, l’expert a précisé que « dès qu’un attaquant parvient à pénétrer ces systèmes, il peut modifier les réglages, désactiver les turbines, ou ouvrir et fermer les vannes de manière non programmée. Cela peut entraîner des coupures de courant, l’arrêt de la production, voire des fuites et des explosions. De plus, les réseaux internes et les courriels de phishing constituent des vecteurs de propagation de logiciels malveillants susceptibles de paralyser une installation entière. Ainsi, une cyberattaque peut passer du virtuel au physique, menaçant directement la sécurité énergétique, l’économie nationale et la stabilité sociale ».
L’expert a également souligné que « cette offre russe intervient alors que le Maroc consolide sa place de pôle énergétique régional en lançant d’importants projets stratégiques de production de gaz naturel, tels que le projet de Tendrara dans l’Est et celui de Larache en offshore, en plus de programmes d’exploration prometteurs dans l’Atlantique et le Moyen Atlas. Parallèlement, le Royaume poursuit ses grands investissements dans les énergies renouvelables, avec le complexe solaire Noor Ouarzazate et plusieurs parcs éoliens. Le projet de gazoduc atlantique, l’une des infrastructures les plus exposées aux menaces cybernétiques, logistiques et géopolitiques, en raison de sa longueur, du nombre d’États traversés et de sa sensibilité pour le marché mondial de l’énergie, illustre particulièrement ces enjeux ».
Selon lui, « la protection des infrastructures énergétiques marocaines est une priorité absolue. Toute perturbation dans les systèmes de contrôle ou dans les chaînes de distribution peut provoquer de vastes coupures électriques ou des pénuries de carburants, impactant directement l’économie nationale et la vie quotidienne des citoyens. Le Maroc ayant investi des milliards de dollars dans ses projets énergétiques, toute attaque cybernétique mettrait en péril ces investissements, tant sur le plan financier qu’opérationnel ».
Il a rappelé que « les expériences internationales montrent que les systèmes énergétiques sont régulièrement pris pour cibles. À titre d’exemple, les attaques de sabotage (Sabotage Attacks), comme l’attaque “Shamoon” contre Aramco en 2012 qui a paralysé 30 000 ordinateurs et effacé leurs données, neutralisant ainsi tout le réseau interne de l’entreprise. De même, les attaques contre les systèmes de contrôle industriel (ICS/SCADA), comme en Ukraine en 2016, où une cyberattaque a provoqué une vaste coupure d’électricité. Sans oublier les attaques par rançongiciels (Ransomware) et celles visant les systèmes de sécurité industrielle (Safety Systems) ».
Pour Abou Al-Kalam, « l’expérience russe démontre que la protection des infrastructures énergétiques doit reposer sur un ensemble de mesures techniques et organisationnelles. Cela inclut la segmentation des réseaux (Network Segmentation), consistant à séparer les environnements informatiques (IT) des environnements industriels (OT), la surveillance continue (SOC/OT Monitoring) par des centres spécialisés capables de détecter les anomalies dans les systèmes SCADA, l’élaboration de plans de réponse aux incidents (Incident Response Playbooks), ainsi que la formation des ressources humaines, cible privilégiée des attaques de phishing et d’ingénierie sociale ».
Il a conclu en affirmant que « le Maroc peut bénéficier de l’expérience russe à travers le transfert direct de savoir-faire, le développement de compétences nationales et la mise en place de centres opérationnels conjoints (SOC/ISAC) permettant de coordonner et de détecter les attaques en temps réel. Cela renforcerait la rapidité de réaction et limiterait les dégâts, tout en favorisant la coopération en matière de recherche et d’innovation ».
Enfin, l’expert international a rappelé que « la stabilité du Maroc dépasse le cadre national : elle constitue un enjeu géopolitique mondial. Sa position stratégique de passerelle entre l’Afrique et l’Europe, son rôle actif dans la sécurité énergétique régionale et internationale, ainsi que ses projets énergétiques majeurs – au premier rang desquels le gazoduc atlantique reliant l’Afrique à l’Europe – font de la sécurité énergétique marocaine une question globale. Par conséquent, toute menace visant les infrastructures énergétiques du Royaume représente non seulement un danger interne, mais aussi une menace pour la sécurité des approvisionnements mondiaux et les chaînes de valeur énergétiques internationales ».
The post Cyberattaques énergétiques : La Russie prête à partager son savoir-faire en cybersécurité avec le Maroc appeared first on Hespress Français - Actualités du Maroc.
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