Le Maroc a réussi une percée diplomatique remarquable en Amérique latine et centrale ces dernières années grâce à une diplomatie proactive et une politique sud-sud fondée sur la multitude de partenariats qui s’offrent. Ce tournant stratégique dans sa politique étrangère a permis au Maroc de faire entendre sa voix dans des pays longtemps acquis à la cause séparatiste.
L’exemple du Panama illustre avec évidence le changement de paradigme dans les pays d’Amérique latine et centrale, qui s’éloignent des thèses séparatistes fallacieuses et adoptent désormais du pragmatisme vis-à-vis du dossier du Sahara.
Face à une conjoncture géopolitique en constante évolution, et malgré des positions qui changent au gré des politiques et des alliances, plusieurs pays de la région ont compris qu’il fallait revoir profondément leur position sur ce sujet et écouter la version du Maroc.
La position du Royaume est non seulement fondée sur une réalité historique et politique qui est, et devrait être la base de ses discussions avec ces partenaires, mais représente un rempart face aux options jugées irréalistes ou obsolètes qui maintiennent le conflit dans un statu quo.
Grâce à une diplomatie proactive, fondé sur le dialogue, la coopération économique et les échanges culturels, le Royaume a su gagner en crédibilité, en soutien, et en reconnaissance de son initiative d’autonomie perçue comme une solution sérieuse, crédible et réaliste par de nombreux États latino-américains, qui historiquement étaient plus proches des positions adverses, soutenues par d’importants financements algériens.
La dynamique adoptée par le Maroc, sa volonté de renforcer les partenariats Sud-Sud et de consolider ses alliances sur la scène internationale, est un repositionnement diplomatique qui a fait le succès de la stratégie marocaine qui combine fermeté sur les principes, ouverture au dialogue et pragmatisme politique.
La visite, ce lundi, du ministre panaméen des Affaires étrangères, Javier Martinez-Acha Vasquez, à Rabat, qui a remis une lettre adressée au Roi Mohammed VI par le président du Panama, José Raúl Mulino, à Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, témoigne de la pertinence de la diplomatie marocaine.
Dans son message, le président du Panama, José Raúl Mulino, a exprimé la volonté de son pays de donner un nouvel élan au partenariat politique et économique avec le Royaume. Par ailleurs, le chef de la diplomatie panaméen a saisi l’occasion pour réitérer certains messages au sujet du Sahara. Ses discussions avec Nasser Bourita ont abordé ce sujet.
La République du Panama considère l’initiative d’autonomie comme « la base la plus sérieuse, crédible et réaliste pour la résolution du différend » régional autour du Sahara, a indiqué un communiqué conjoint signé entre les deux parties.
Pour rappel, le Panama était un pays qui reconnaissait la pseudo « rasd » avant de retirer cette reconnaissance au polisario le 27 novembre 2024. Ce n’est pas n’importe quel pays, il s’agit du premier pays d’Amérique latine à avoir reconnu l’entité séparatiste, et premier pays à avoir accueilli une « ambassade » pour la « rasd » en 1980, soit le plus ancien soutien du polisario dans la région.
La reconnaissance croissante de la souveraineté du Maroc sur son Sahara dans les pays de la région s’est également traduite par l’ouverture de consulats dans les provinces du sud. Ces changements s’expliquent par les efforts multidimensionnels entrepris par la diplomatie marocaine, notamment parlementaire.
Depuis 2014, le Parlement marocain avait le statut d’observateur auprès du Forum des présidents des pouvoirs législatifs d’Amérique centrale, des Caraïbes et du Mexique (FOPREL), avant d’obtenir le statut de « partenaire avancé » en novembre 2024. En outre, il a participé à la création du Forum économique Maroc-Amérique latine-Caraïbes qui aide grandement la diplomatie parlementaire.
La diplomatie marocaine a réussi à montrer les réelles motivations et la propagande de ce groupe qui s’est longtemps présenté, à tort, comme un mouvement de libération. Désormais, le Maroc compte plusieurs soutiens parmi ces pays, et qui ont pris différentes formes, l’instar de l’Équateur du Panama, du Brésil, le Chili, le Pérou, ou encore le Paraguay.
Tous, reconnaissent la crédibilité de la proposition d’autonomie et celle du Maroc dans sa volonté de mettre un terme à ce conflit artificiel. Toutefois, le Royaume a encore du travail à faire pour communiquer le bien-fondé et la pertinence de sa position légitime avec d’autres pays à tendance socialiste comme le Nicaragua ou l’Uruguay.
L’Amérique latine reste une zone stratégique pour le Maroc sur le plan diplomatique et un levier stratégique pour la défense des intérêts fondamentaux du Royaume, en tête desquels figure la souveraineté sur le Sahara. Et ce regain d’intérêt et d’ouverture envers la position marocaine souligne l’importance d’un engagement diplomatique constant, structuré et fondé sur des partenariats mutuellement bénéfiques.
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