Depuis plusieurs années, le Maroc multiplie les initiatives de développement local. Pourtant, un constat persiste : les disparités territoriales demeurent, freinant l’équité sociale et l’attractivité économique du pays.
La circulaire du ministre de l’Intérieur, Abdelouahed Laftit, vient tracer une nouvelle voie : celle d’une génération de programmes de développement territorial intégré, alignés sur les orientations royales et le Nouveau Modèle de Développement (NMD).
L’ambition est claire : sortir d’une logique fragmentée, marquée par des « territoires de projets » dispersés, pour bâtir de véritables projets de territoire. Autrement dit, passer d’une juxtaposition d’initiatives sectorielles à une vision stratégique commune, partagée par l’ensemble des acteurs, et capable d’articuler les projets futurs autour d’un même objectif : réduire les disparités, améliorer le quotidien des citoyens et renforcer la compétitivité des territoires.
Cette évolution n’est pas seulement technique, elle est profondément politique et sociale. Elle suppose de dépasser la gestion en silos et de mettre en place une gouvernance transversale inspirée des démarches de gestion de projet. C’est à cette condition que l’on pourra mieux coordonner les compétences, optimiser les ressources et éviter la dispersion des efforts.
Concrètement, dynamiser les territoires impose de les inscrire dans une logique de coopération et de solidarité interterritoriale. Il s’agit de voir le territoire non plus comme une simple division administrative, mais comme un espace de mobilisation où élus, institutions, acteurs économiques, société civile et citoyens co-construisent une vision commune. Ce changement de paradigme appelle inévitablement à une recomposition territoriale, mieux adaptée aux réalités et aux potentiels de chaque région.
Le Maroc dispose d’atouts considérables pour réussir ce chantier. Mais il faut commencer par expérimenter : développer des projets pilotes à l’échelle intercommunale, désigné par la connotation « projets de territoire pour l’intercommunalité » qui serviront de laboratoires vivants pour tester, corriger et consolider cette approche. Ces expériences permettront de définir le territoire pertinent d’action, de renforcer la confiance entre parties prenantes et de jeter les bases d’une construction territoriale durable et inclusive.
Le passage du « territoire de projets » au « projet de territoire » n’est donc pas un simple slogan. C’est un impératif stratégique pour bâtir un Maroc plus équilibré, plus attractif et plus solidaire.
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