Interconnectés de la tendance mondiale, les tarifs dans les stations-service marocaines restent exorbitants d’après les dires des professionnels. Cette stagnation, jugée incompréhensible, suscite de nombreuses critiques. Pour El Yamani, SG  du syndicat national des industries pétrolières et gazières relevant de la CDT, le gasoil ne devrait pas dépasser 9,98 dhs/l, quant à l’essence, il doit se stabiliser à 11,06 dhs/l.

Malgré les fluctuations mondiales, les prix des carburants dans les stations-service au Maroc sont restés les mêmes au début de l’année 2025. Confrontés à cette pression croissante, divers acteurs du secteur réclament une actualisation immédiate, tenant compte des variations mondiales.

Dans une réaction envoyée à Hespress FR, El Houssine Yamani, secrétaire général du syndicat national des industries pétrolières et gazières relevant de la CDT, a plaidé pour une refonte du cadre réglementaire pétrolier.

En effet, il a demandé l’annulation de la libéralisation des prix des carburants, la réduction du taux de la taxe appliquée, la relance du raffinage du pétrole à la raffinerie « Samir » à Mohammédia, ainsi que la réorganisation du secteur énergétique dans le cadre de l’Agence marocaine de l’énergie durable. Il a également appelé à rattraper le retard dans la mise en œuvre des projets renforçant la souveraineté énergétique, et pas seulement la sécurité énergétique.

Le SG du syndicat national des industries pétrolières et gazières a indiqué que “les prix pratiqués dans les stations-service au Maroc dépassent le niveau qu’ils devraient atteindre durant la première moitié du mois de janvier 2025, avec un écart de plus d’un dirham pour le gasoil et près de deux dirhams et demi pour le prix de l’essence”.

Il a, ainsi, précisé que le prix du litre de gasoil ne devrait pas dépasser 9,98 dirhams, contrairement à 11,30 dirhams appliqués dans les stations, tandis que le prix du litre de l’essence ne devrait pas dépasser 11,06 dirhams, contre 13,20 dirhams pratiqués dans les stations, et ce durant la première moitié du mois de janvier.

Fervent défenseur de la souveraineté énergétique nationale, El Yamani enchaîne les appels. “En dépit des tentatives infructueuses du Conseil de la concurrence, les profits des acteurs du secteur ont augmenté après la décision de libéraliser aveuglément les prix”, s’indigne-t-il. Dans le détail, il ajoute : Ces profits sont passés de près de 600 dirhams par tonne à plus de 2.000 dirhams par tonne de gasoil et plus de 2.500 dirhams par tonne de benzine. Pour lui : ces profits sont clairement visibles à travers l’expansion des entreprises de distribution et la situation financière confortable qu’affichent leurs rapports annuels, notant que ces profits ne faisaient pas partie de l’avidité des distributeurs, désormais, ils rêvent d’accumuler les gains en dépit du pouvoir d’achat des citoyens, malgré la connaissance préalable de l’absence de conditions et de facteurs favorables à la concurrence sur le marché marocain.

Abérré par cette situation persistante, El Yamani a estimé que “la libéralisation des prix des carburants, l’urgence de supprimer les subventions et la libéralisation des prix du gaz, ainsi que la préparation pour la libéralisation des prix de l’électricité, nécessitent une attention particulière quant à l’ampleur des dommages graves que cette orientation cause en termes d’inflation et de pouvoir d’achat des citoyens”. 

Il a conclu que la situation actuelle ne peut être justifiée par des décisions de soutien social direct et d’autres slogans qui « ne tiennent pas face à la dureté du manque et des difficultés de la vie que connaissent tous les Marocains, notamment les plus démunis, ainsi que les habitants des zones rurales, qui souffrent des aléas climatiques avec la succession des années de sécheresse conjuguée à une injustice des politiques sociales”.

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