Posted by - Senbookpro KAAYXOL -
on - Jul 9 -
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L’environnement du travail caritatif au Maroc est jugé « moyennement favorable », dans un contexte marqué par une bureaucratie persistante et des complexités fiscales qui freinent sa croissance. C’est ce que révèle l’Indice mondial de l’environnement des activités caritatives pour l’année 2025, publié par la Lilly Family School of Philanthropy de l’Université d’Indiana aux États-Unis.
Selon ce rapport, le Maroc se situe dans une fourchette de scores comprise entre 3,50 et 3,99 sur 5, ce qui traduit un cadre relativement propice à l’activité philanthropique, bien qu’encore en deçà des niveaux atteints par certains pays développés ou par des États de la région ayant connu des améliorations notables ces dernières années.
Le rapport, couvrant la période allant de janvier 2021 à décembre 2023, a évalué l’environnement du travail caritatif dans 95 pays, dans un contexte qualifié de « transitionnel » à la suite de la pandémie de Covid-19, marqué par une montée de l’inflation, une expansion rapide de l’intelligence artificielle, une multiplication des conflits armés, ainsi que des défis climatiques de plus en plus pressants.
Il ressort de cette évaluation que 61 % des pays étudiés, soit 85 États, offrent un cadre favorable à l’activité caritative. Le Maroc appartient à cette catégorie. En revanche, 39 % des pays présentent un environnement considéré comme « contraignant ».
Les pays ayant obtenu les meilleurs scores – supérieurs à 4,5 – incluent notamment les États-Unis, le Canada, la Suède, la Suisse, les Émirats arabes unis, entre autres. À l’opposé, des pays comme le Zimbabwe, le Myanmar ou l’Iran se trouvent en bas du classement avec des scores inférieurs à 2,5.
En ce qui concerne le Maroc, le rapport souligne que le cadre socioculturel y demeure, comme dans la majorité des pays, favorable au travail caritatif. Toutefois, les indicateurs liés au cadre réglementaire et fiscal restent des éléments restrictifs pour le développement du secteur. Le document pointe en particulier la lourdeur des procédures administratives ainsi que l’insuffisance des incitations fiscales pour les donateurs, deux obstacles majeurs au renforcement de l’action philanthropique dans le pays.
Par ailleurs, le rapport relève que l’innovation technologique dans le secteur caritatif au Maroc demeure limitée, en dépit de la large diffusion des outils numériques. Cela contraste avec d’autres pays ayant massivement adopté ces technologies pour la collecte de fonds, la communication avec les bénéficiaires ou encore l’évaluation des résultats des actions menées.
Les experts ayant participé à l’élaboration du rapport notent que le Maroc n’a pas enregistré de progrès significatif dans les différents indicateurs composant l’environnement caritatif, tels que la facilité de création des organisations à but non lucratif, la liberté d’accès aux financements étrangers ou encore la transparence financière et les mécanismes de contrôle. Le royaume a toutefois connu une légère progression par rapport au rapport précédent, publié en 2022.
En tant qu’économie émergente dotée de perspectives prometteuses, le Maroc est appelé à construire un écosystème complet en faveur du travail caritatif, nécessitant des réformes juridiques, la simplification des procédures d’autorisation, la mise en place de mesures fiscales incitatives pour les donateurs, ainsi que le renforcement de la digitalisation et la consolidation des partenariats public-privé. Ces efforts permettraient au pays de franchir un cap vers un environnement caritatif plus mature et structuré.
Le rapport, fondé sur les contributions de 173 experts internationaux, souligne par ailleurs que le principal défi qui se profile pour le secteur philanthropique réside dans la restriction croissante des flux transfrontaliers de dons, ce qui impacte directement les capacités de financement international, en particulier dans les pays où la base de financement locale reste faible.
Les auteurs alertent aussi sur le fait que 50 % des économies analysées ont connu une détérioration de leur environnement de dons internationaux, due à un renforcement de la surveillance étatique et à un durcissement des politiques réglementaires. Ils rappellent toutefois que la mise en place d’un environnement favorable au travail caritatif ne dépend pas uniquement de l’action des gouvernements.
Ils concluent que cela nécessite une mobilisation conjointe du secteur privé et de la société civile, tout en soulignant que les pays ayant amélioré leur classement au cours des trois dernières années sont ceux qui ont engagé des réformes concrètes, instauré des cadres juridiques clairs et encouragé la transparence financière.
The post Environnement philanthropique : Le Maroc freiné par la bureaucratie et le manque d’incitations fiscales appeared first on Hespress Français - Actualités du Maroc.
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