Le Polisario vient de perdre l’un de ses plus fidèles soutiens en Espagne : Inigo Errejon. Figure de proue du parti Sumar, particulièrement réceptif aux thèses anti-marocaines, Errejon, empêtré dans un scandale sexuel, a été poussé à quitter la vie politique par la petite porte.

En Espagne, le paysage politique est secoué par le scandale sexuel d’Inigo Errejon. Depuis une dizaine d’années, l’étoile d’Errejon n’a cessé de monter sur la scène politique espagnole. Cofondateur du parti Podemos, issu du mouvement des Indignés, il est considéré comme l’un des cerveaux de la gauche radicale espagnole.

Une chute brutale

Le scandale impliquant Errejon a éclaté lorsque l’actrice Elisa Mouliaá l’a publiquement accusé de comportement inapproprié sur Instagram. Elle a affirmé qu’il avait tenté de l’agresser sexuellement sans son consentement lors d’une rencontre privée, expliquant les détails de l’incident dans un message qui est rapidement devenu viral.

D’autres témoignages anonymes sont venus renforcer les accusations portées contre Íñigo Errejón. Plusieurs femmes ont décrit des comportements similaires, qualifiant ses actes de “dégradants” et “insistants”.

Suite à cela, Errejon a admis avoir commis “des erreurs” et qu’il a atteint “la limite de la contradiction entre la personne et le personnage”. Il a annoncé son retrait de la vie politique, affirmant vouloir se concentrer sur sa défense et sur une “réflexion introspective”.

Un fervent partisan du Polisario

Ínigo Errejon, dans le même esprit que celui qui anime le parti Sumar, est un fervent adepte des thèses anti-marocaines, tout comme il est un ardent défenseur du Polisario. Tant dans ses interventions au Congrès des députés que dans ses posts sur les réseaux sociaux, il ne rechignait pas à faire part de son animosité à l’égard du Maroc et à manifester son soutien aux séparatistes.

“C’est quelqu’un qui a toujours été porté par les idées d’extrême gauche et qui a une vision pro-gauches en Amérique latine. Il a toujours été sur une ligne anti-marocaine depuis sa jeunesse et a toujours soutenu le polisario”, indique à Hespress Fr, le professeur d’études stratégiques au Collège de défense nationale des Émirats Arabes Unis, Mohamed Badine El Yattioui.

Le cas d’Inigo Errejon, poursuit le professeur d’études stratégiques, est très intéressant dans la mesure où il montre que “Sumar, qui fait partie de la coalition gouvernementale en Espagne, est un parti assez contradictoire. Tous ses membres sont des partisans déclarés des thèses séparatistes, mais lorsque Pedro Sanchez a changé de position sur le Sahara marocain, soutenant le plan d’autonomie comme seule base pour résoudre ce différend artificiel, Sumar est resté dans la majorité gouvernementale et continue de l’être, tout en étant en désaccord avec le chef du gouvernement qui a confirmé à plusieurs reprises sa position concernant la marocanité du Sahara”.

On peut donc constater, a conclu l’expert, que « ce parti est attaqué dans ses valeurs morales, mais aussi que sa moralité politique laisse à désirer, puisqu’on perçoit ses contradictions à être membre d’une coalition gouvernementale tout en étant en profond désaccord avec les positions du chef du gouvernement, ce qui prouve le manque de cohérence et de crédibilité de ce parti ».

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