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L’Éthiopie s’apprête à ouvrir son secteur bancaire aux investisseurs étrangers, offrant de nouvelles opportunités d’expansion pour les banques marocaines. Avec une population importante et une économie en pleine libéralisation, ce marché pourrait permettre aux établissements marocains de renforcer leur influence régionale et de diversifier leurs activités en Afrique.
Suite à l’accord signé en juillet dernier avec le FMI et après plusieurs réformes internes, l’Éthiopie est sur le point d’ouvrir officiellement son secteur bancaire aux banques étrangères. Le gouvernement éthiopien souhaite attirer des institutions financières réputées et solides, capables de contribuer à la croissance de son secteur bancaire et de répondre aux besoins d’un pays en rapide développement. Cette libéralisation présente des perspectives attractives pour les banques marocaines, qui ont déjà entamé leur expansion en Afrique subsaharienne au cours des dernières décennies. Grâce à leur expérience dans des environnements similaires, les banques marocaines pourraient se positionner avantageusement en Éthiopie, répondant ainsi aux ambitions du Royaume de renforcer sa place dans le secteur financier africain.
L’Éthiopie, avec une population de plus de 120 millions d’habitants, représente l’un des marchés les plus prometteurs en Afrique. La croissance rapide du secteur financier et la volonté du gouvernement éthiopien de moderniser son économie ont attiré l’attention des investisseurs étrangers, dont des banques marocaines. En juin dernier, le parlement éthiopien a approuvé un projet de loi permettant aux banques étrangères d’ouvrir des filiales ou des succursales dans le pays, ou d’acquérir des parts dans des banques locales. Cette mesure devrait se concrétiser d’ici la fin novembre avec la validation finale du parlement.
Pour l’Éthiopie, cette ouverture du secteur bancaire intervient après des réformes clés soutenues par le FMI, notamment la libération du taux de change et une transition vers une politique monétaire plus flexible. L’objectif du gouvernement est de stabiliser l’économie, fragilisée par l’inflation et la dévaluation du birr éthiopien, tout en augmentant les réserves de devises. Ce contexte de libéralisation et de réformes pourrait offrir aux banques marocaines des conditions favorables pour s’implanter et développer des solutions financières adaptées aux besoins locaux.
Depuis plusieurs années, les banques marocaines, telles que Attijariwafa Bank, la Banque Centrale Populaire (BCP) et BMCE Bank of Africa, ont su s’imposer sur le continent africain en développant des filiales dans de nombreux pays subsahariens. Ce positionnement stratégique, souvent soutenu par des partenariats bilatéraux entre le Maroc et d’autres pays africains, a permis aux banques marocaines de renforcer leur expertise dans des environnements économiques en croissance rapide et avec des populations souvent sous-bancarisées.
Dans un contexte similaire à celui de l’Éthiopie, où les services financiers sont encore limités pour une grande partie de la population, les banques marocaines pourraient apporter leur savoir-faire en matière de bancarisation et de financement de l’économie locale. Leur expérience dans la gestion des risques, la conception de services adaptés aux besoins des petites entreprises et des particuliers, ainsi que leur capacité à offrir des solutions de financement adaptées aux grandes infrastructures, leur permettraient de contribuer au développement du secteur financier éthiopien.
L’expansion en Éthiopie ne représente pas seulement une opportunité de croissance pour les banques marocaines, mais également un moyen de diversifier leurs portefeuilles et de réduire leur dépendance vis-à-vis de certains marchés régionaux. La plupart des grandes banques marocaines, bien que solidement établies en Afrique de l’Ouest et centrale, cherchent à étendre leur présence vers des marchés de l’Est du continent. L’Éthiopie, en raison de sa taille et de son potentiel économique, s’intègre parfaitement dans cette stratégie de diversification géographique.
En outre, l’Éthiopie possède un secteur bancaire local composé de 29 banques, dont plusieurs entités publiques dominantes. En s’implantant dans ce marché, les banques marocaines pourraient explorer des possibilités de partenariats avec ces établissements locaux, voire envisager des acquisitions partielles, comme le permet la nouvelle législation éthiopienne. Cela permettrait aux banques marocaines de renforcer leur position concurrentielle face à d’autres acteurs étrangers, notamment les banques kenyanes, déjà très actives en Afrique de l’Est.
Avec une population jeune et dynamique, l’Éthiopie se tourne de plus en plus vers les services financiers digitaux, une tendance qui s’est accélérée suite au lancement de M-Pesa par Safaricom, un opérateur mobile kényan. Cette évolution vers les services bancaires numériques représente une autre opportunité pour les banques marocaines, qui pourraient capitaliser sur leur expérience dans le domaine de la digitalisation des services financiers. En effet, de nombreuses banques marocaines ont déjà adopté des solutions innovantes pour faciliter l’accès aux services bancaires, même dans les zones les plus reculées.
L’arrivée des banques marocaines pourrait ainsi soutenir le développement d’un écosystème financier inclusif et répondant aux besoins d’une population jeune, avide de nouvelles technologies et de services financiers accessibles. En développant des offres de services numériques, les banques marocaines pourraient répondre aux exigences de l’Éthiopie en matière de bancarisation, tout en réduisant les coûts d’infrastructure liés à une présence physique dans chaque région.
L’expansion des banques marocaines en Éthiopie peut également s’inscrire dans une dynamique plus large de renforcement des relations économiques et diplomatiques entre le Maroc et l’Éthiopie. Ces dernières années, le Maroc a cherché à établir des partenariats économiques durables avec de nombreux pays africains, en particulier dans des secteurs stratégiques comme l’agriculture, l’énergie et les infrastructures. Une implantation des banques marocaines en Éthiopie pourrait servir de catalyseur pour d’autres investissements marocains dans le pays, contribuant à renforcer les liens économiques entre les deux nations.
Les banques marocaines pourraient aussi jouer un rôle essentiel dans le financement de projets d’infrastructure et de développement en Éthiopie, soutenant ainsi les initiatives du gouvernement éthiopien visant à moderniser ses infrastructures et à améliorer les conditions de vie de sa population. En facilitant l’accès au crédit pour les petites et moyennes entreprises (PME) locales, les banques marocaines pourraient également contribuer à la diversification de l’économie éthiopienne, renforçant ainsi son intégration dans les chaînes de valeur régionales et mondiales.
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