À la veille d’une rencontre décisive face au Maroc, programmée lundi à Rabat pour le compte de la troisième journée de la phase de groupes, le sélectionneur de la Zambie, Moses Sichone, ne se fait guère d’illusions sur la difficulté de la tâche. Confrontée à l’un des favoris du tournoi, sa sélection s’attend à « l’un des matchs les plus compliqués du groupe », dit-il, invoquant à la fois la qualité de l’adversaire et l’avantage de ce dernier de jouer à domicile, porté par son public.

Devant la presse, l’entraîneur zambien a d’abord souligné la conscience aiguë qu’a son groupe des enjeux de cette affiche. « Nous sommes enthousiastes à l’idée d’être ici à Rabat, et nous savons très bien que la mission qui nous attend est importante face à une équipe forte comme le Maroc, mais cela n’a rien de nouveau pour nous », a-t-il déclaré, assumant l’ampleur du défi.

La Zambie aborde la rencontre avec une mentalité résolument compétitive. Les joueurs, explique-t-il, sont « concentrés et impatients » malgré la difficulté évidente de l’épreuve. « Nous savons que le match ne sera pas facile. Le Maroc joue chez lui, devant son public, et c’est le pays hôte. Cela équivaut à un joueur supplémentaire sur le terrain, puisque les supporters et tout l’environnement sont derrière l’équipe », poursuit-il.

Pour Moses Sichone, la réponse à cet environnement « hostile » tient en deux maîtres mots : discipline et combativité. « Ce dont nous avons besoin, c’est de discipline défensive, de détermination et d’un esprit combatif. Ensuite, nous verrons comment se dérouleront les quatre-vingt-dix minutes du match », précise-t-il, refusant de se projeter davantage.

Le nul concédé par le Maroc face au Mali lors de la journée précédente est venu, selon lui, rebattre les cartes au sein du groupe. Cette contre-performance marocaine a « rendu le groupe plus difficile », observe le sélectionneur, qui estime que toute équipe visant la qualification n’a plus le loisir de spéculer sur les résultats adverses. « Toute équipe qui veut se qualifier doit simplement gagner. Le match de demain est clair : soit nous gagnons, soit le Maroc gagne. Les deux équipes sont contraintes de s’imposer », tranche-t-il.

Interrogé sur l’historique récent des confrontations entre les deux sélections, Moses Sichone refuse de s’y attarder. Malgré la répétition des duels face aux Lions de l’Atlas ces dernières années, il dit préférer concentrer son analyse sur le niveau actuel du Maroc dans la compétition. « Nous avons affronté le Maroc à de nombreuses reprises et nous savons ce que nous pouvons attendre de lui, mais je ne me focalise pas sur les anciens matchs de qualification. Je m’intéresse à leur performance actuelle dans le tournoi, car le Maroc peut disposer d’un ou deux nouveaux joueurs », observe-t-il.

L’entraîneur reconnaît toutefois des insuffisances dans le jeu de son équipe, notamment lors des rencontres précédentes face au Mali et aux Comores. Les transitions offensives n’ont pas été « au niveau requis », admet-il, tout en rappelant la jeunesse d’une partie de son effectif. « Nous n’avons pas suffisamment bien travaillé dans les transitions offensives et dans la concrétisation des occasions, mais nous comptons plusieurs jeunes joueurs qui participent pour la première fois à la Coupe d’Afrique des Nations », souligne-t-il.

Chaque match, affirme-t-il, est appréhendé comme une entité autonome. « Nous considérons chaque match indépendamment, que ce soit contre le Mali ou les Comores, mais le match de demain est complètement différent, et c’est ce qui importe », insiste-t-il, laissant entendre que le plan de jeu sera adapté à l’adversaire marocain.

Moses Sichone n’a pas manqué, par ailleurs, d’exprimer son admiration pour les infrastructures sportives marocaines, qu’il compare aux standards européens. « Ce que nous avons vu ici est impressionnant : les infrastructures, les stades, les centres d’entraînement… Nous avons l’impression d’être en Europe. Je pense que chaque pays africain devrait suivre l’exemple du Maroc. Nous sommes reconnaissants au Maroc d’accueillir ce tournoi ; c’est ainsi que l’on construit l’avenir », a-t-il déclaré.

À ses yeux, l’issue de la rencontre dépendra en grande partie du registre psychologique. Face à une sélection du calibre du Maroc, le facteur mental sera « déterminant ». « Tout commence par l’état d’esprit. Les joueurs doivent avoir la mentalité de la victoire dès leur sortie du vestiaire jusqu’à leur entrée sur le terrain. Ils doivent se battre et jouer en équipe, car le Maroc est également une équipe qui aborde chaque match pour gagner », conclut-il, résumant ainsi le credo d’une équipe zambienne consciente de la hauteur de la marche.

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