Posted by - support -
on - Mon at 6:37 PM -
Filed in - Society -
-
28 Views - 0 Comments - 0 Likes - 0 Reviews
Face à la recomposition accélérée des positions internationales sur la question du Sahara marocain, l’Algérie, principal “supporter” du séparatisme sahraoui, semble déstabilisée par un nouvel environnement diplomatique marqué par le renforcement du soutien au plan marocain d’autonomie, notamment de la part des États-Unis.
La confirmation par Washington de son appui ferme à l’initiative marocaine, présentée comme l’unique solution crédible et réaliste pour clore ce différend régional, a mis Alger dans une posture délicate, comme en témoigne la réaction mesurée — voire effacée — du ministère algérien des affaires étrangères. Ce contraste est d’autant plus significatif que les positions similaires exprimées par des capitales européennes comme Paris ou Madrid avaient précédemment suscité des réponses virulentes d’Alger. Cette retenue inhabituelle révèle, selon des analystes, la difficulté de l’Algérie à contrecarrer les choix stratégiques d’une puissance de premier plan comme les États-Unis, dont elle redoute les représailles diplomatiques.
Cette ambiguïté s’est illustrée dans l’allocution du ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, à l’occasion de la réunion de la commission mixte algéro-éthiopienne, au cours de laquelle il a dénoncé des « tentatives récentes, flagrantes et provocantes, de priver le peuple sahraoui de son droit à l’autodétermination » — allusion à peine voilée à la reconnaissance américaine de la souveraineté du Maroc sur le Sahara.
Pour Chawki Benzehra, militant politique et opposant algérien, « le régime algérien est soumis à des pressions diplomatiques croissantes quant à sa position rigide sur le dossier du Sahara, en particulier de la part de l’administration américaine qui vient de réaffirmer son adhésion au plan d’autonomie proposé par Rabat ».
Il précise que « cette nouvelle donne a désarçonné Alger, comme l’illustre le communiqué laconique et prudent publié par sa diplomatie, en décalage total avec le ton habituellement virulent réservé aux déclarations françaises ou espagnoles ».
Selon lui, cette prudence reflète la crainte d’un durcissement américain, notamment dans un contexte où des voix s’élèvent aux États-Unis pour réclamer l’inscription du polisario sur la liste noire des organisations terroristes — une hypothèse particulièrement sensible pour Alger, en tant que soutien historique du mouvement.
Dans une déclaration à Hespress, Benzahra souligne que “la position de l’Algérie est aujourd’hui en porte-à-faux avec les dynamiques régionales et internationales, qui convergent vers la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara et rejettent toute option séparatiste ou construction d’un état fictif », ajoutant que « cette évolution renforce l’isolement diplomatique d’Alger et porte un coup sérieux à sa crédibilité sur la scène internationale, déjà affaiblie par une politique étrangère perçue comme déstabilisatrice ».
Pour sa part, le chercheur en relations internationales et en droit international, Jaouad El Kassmi, attribue la différence de ton d’Alger à des calculs géostratégiques. « L’Algérie adopte une posture modulée selon le poids géopolitique de ses interlocuteurs. Si elle se permet une rhétorique agressive face à la France ou à l’Espagne, c’est parce qu’elle pense disposer de leviers de pression — notamment énergétiques ou migratoires. En revanche, ses relations avec les États-Unis sont plus limitées, et un affrontement frontal avec Washington aurait des conséquences potentiellement désastreuses ».
Il précise que « la direction algérienne, consciente de son incapacité à infléchir la position américaine, opte pour une diplomatie de prudence afin de maintenir ouverts les canaux de communication avec l’administration américaine, dans l’espoir de neutraliser ou d’atténuer son soutien à la marocanité du Sahara. Elle redoute tout particulièrement une éventuelle qualification du polisario en entité terroriste, scénario qui entacherait directement l’image de l’Algérie en tant qu’État promoteur d’un groupe armé non étatique».
The post Face au soutien américain au plan d’autonomie, l’Algérie désorientée appeared first on Hespress Français - Actualités du Maroc.