Le député du groupe du Progrès et du Socialisme, Ahmed El Abbadi, a appelé à davantage de clémence envers les commerçants de la ville de Taza, locataires de locaux habous, dans le contexte des protestations organisées par ces derniers le lundi 14 juillet 2025. Ces commerçants dénoncent ce qu’ils qualifient de « dérive autoritaire de l’administration et d’étouffement » à leur encontre, en raison d’une série de nouvelles mesures imposées par la Délégation des Habous.
Dans une question adressée au ministre des Habous et des Affaires islamiques, Ahmed Toufiq, El Abbadi a interrogé le responsable gouvernemental sur les dispositions que son département envisage de prendre afin de fixer les loyers des locaux commerciaux habous situés dans la médina de Taza à un niveau jugé « acceptable et raisonnable », tenant compte des conditions sociales et économiques des commerçants concernés et permettant de préserver leur pouvoir d’achat.
A cet égard, El Abbadi a précisé que, selon les informations disponibles, le ministère a récemment imposé aux commerçants locataires de locaux habous de nouvelles clauses contractuelles, qualifiées de « léonines » par les intéressés. Face à cette situation, les commerçants ont multiplié les démarches : courriers adressés aux responsables, réunions avec les représentants de la Délégation des Habous à Taza, avant de recourir à des formes de protestation pacifiques dans la médina, allant jusqu’à la fermeture temporaire de leurs établissements.
Il a souligné que les revendications de cette catégorie de commerçants, durement impactés par la cherté de la vie, l’inflation, la stagnation du commerce et les effets négatifs de la fermeture de plusieurs sites historiques et culturels dans la médina, portent essentiellement sur la nécessité de faire preuve de bienveillance à leur égard et de geler les augmentations unilatérales des loyers des locaux habous.
Les commerçants contestataires dénoncent les décisions de la Délégation des Habous qui, selon eux, se traduisent par « des hausses importantes et répétées des loyers, l’imposition de nouveaux contrats aux clauses injustes, ainsi que l’obligation de s’acquitter d’un montant supplémentaire appelé ‘ghabta’ lors du transfert du local aux héritiers ou à un nouveau locataire ». Des mesures qui, selon les protestataires, « accentuent leur précarité et contribuent à l’aggravation des tensions sociales au sein de la ville ».
Ils s’insurgent également contre l’introduction de conditions jugées « discriminatoires », en particulier la limitation du droit de recours à une seule instance, considérant les jugements rendus en première instance comme définitifs et non susceptibles d’appel, ce qu’ils perçoivent comme « une violation manifeste de leur droit à un procès équitable ». Ils affirment que « le ministère des Habous et des Affaires islamiques ne recourait pas auparavant à de telles dispositions sévères, mais que la situation a évolué depuis la prise de fonctions du nouveau secrétaire général ».
Dans ce climat de tensions croissantes, les commerçants ont organisé une marche de protestation en direction de la Délégation des Habous, scandant des slogans hostiles au délégué local ainsi qu’au ministre de tutelle Ahmed Toufiq, qualifiant la nouvelle politique adoptée de « menace pour la paix sociale et de facteur aggravant les tensions dans la ville ».
Les protestataires ont souligné que cette manifestation, la troisième en deux mois, « survient après avoir épuisé toutes les voies de dialogue et de concertation, en particulier après que le délégué des Habous ait fermé la porte du dialogue, malgré sa promesse antérieure de transmettre leurs revendications au ministère, et en l’absence totale de toute réaction officielle face à leurs doléances ».
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