L’Institut français du Maroc (IFM) a lancé, mercredi 24 septembre, la nouvelle saison culturelle à l’Ambassade placée sous le thème « J-Lioum, ici et maintenant ». La cérémonie de lancement marque le coup d’envoi d’une programmation riche en créations artistiques et en initiatives destinées à la jeunesse.
Conçue comme un espace de dialogue entre les scènes françaises et marocaines, cette saison met en lumière de jeunes talents et encourage les échanges culturels entre les deux pays. Elle s’inscrit également dans un partenariat inédit avec le ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication autour du Pass jeunes, permettant un accès facilité aux activités culturelles et éducatives de l’IFM.
A cette occasion, l’Ambassadeur de France au Maroc, Christophe Lecourtier, a indiqué au micro de Hespress FR que « J-Lioum » prolonge l’engagement pris par la France et le Maroc, en vue de mettre la refondation de leur amitié et célébré la culture des deux pays.
« On a célébré avec la lettre du président de la République en juillet 2024, les 25 années du règne de Sa Majesté, tout ce qui avait été accompli. Et en même temps, on a fait le serment de se reprojeter ensemble sur les 25 prochaines années. Alors évidemment, si on regarde quels sont les acteurs des 25 prochaines années, c’est assez naturellement vers la jeunesse que l’on se tourne. La jeunesse, elle caractérise à la fois la société marocaine, qui est une société ancienne par sa culture, par ses traditions, mais très jeune aujourd’hui dans sa composition démographique« , a-t-il déclaré, avant d’ajouter :
« Ça va être un travail de longue haleine, mais là, d’une certaine manière, on donne le top départ avec cette programmation, avec l’idée de planter beaucoup de petites graines qui vont germer. Ça prendra le temps qu’il faudra, mais ça consistera, j’en suis sûr, pour beaucoup d’entre vous, d’entre nous, un fil conducteur pour essayer d’éclairer l’avenir et d’éviter, comme c’est beaucoup le risque aujourd’hui pour les jeunes, et même aussi pour les moins jeunes, de se perdre un peu en tous sens et d’avoir perdu le Nord, le Sud, la boussole. Là, on donne une boussole à charge pour nous de faire en sorte que le chemin à l’arrivée justifie l’effort ».
Ayoub Amar
Pour sa part, le ministre Mohamed Mehdi Bensaid a salué cette collaboration culturelle qui, selon lui, « constitue un investissement dans l’avenir du pays en offrant aux jeunes l’opportunité d’accéder à la création et au savoir ».
Il a souligné l’importance croissante des partenariats culturels entre le Maroc et la France, en insistant sur leur rôle stratégique pour dynamiser l’industrie culturelle nationale. Aux côtés de l’ambassadeur de France au Maroc, le ministre a rappelé les efforts conjoints déployés afin de renforcer les échanges et développer de nouvelles opportunités dans le secteur.
« Depuis la visite du président Emmanuel Macron, sur invitation de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, plusieurs accords ont été conclus. Et depuis un an, ces partenariats portent leurs fruits », a-t-il déclaré. Parmi les résultats concrets, Mehdi Bensaïd a cité la formation dans l’industrie du gaming ainsi que les avancées dans la coproduction cinématographique, des domaines appelés à jouer un rôle moteur dans l’écosystème culturel marocain.
Ayoub Amar
Le ministre a également mis en avant l’importance économique de la culture, rappelant son potentiel en termes de création d’emplois et de contribution au produit intérieur brut.
« Aujourd’hui, on peut compter sur la culture pour jouer un rôle important dans un avenir très proche, en proposant des emplois aux jeunes, aux moins jeunes et aux Marocains de manière générale », a-t-il insisté.
À travers cette vision, le département de la Culture entend affirmer la place de l’industrie créative comme levier stratégique du développement du Royaume, au même titre que d’autres secteurs clés de l’économie nationale.
La directrice de l’IFM, Agnès Humruzian, a rappelé que le thème de cette saison a été inspiré par les jeunes eux-mêmes, « Jil al yawm » signifiant la génération d’aujourd’hui. Elle a insisté sur l’importance d’une programmation inclusive et audacieuse, conçue avec la participation de comités consultatifs de jeunes issus de toutes les régions du Maroc.
« C’est un partenariat qui couvre à la fois la programmation culturelle et les cours de français. Nous espérons qu’il permettra d’élargir encore la participation des jeunes à nos programmes et à nos formations », a déclaré Agnès Humruzian.
Ayoub Amar
Une programmation faite par et pour les jeunes7
Cette nouvelle saison mettra en avant des créations innovantes, notamment dans les domaines du numérique et du jeu vidéo, tout en offrant une vitrine aux artistes émergents. L’ambition affichée est claire : renforcer l’accès de tous à la culture et multiplier les passerelles entre la création contemporaine et le public marocain.
Parmi les annonces phares de cette rentrée, l’IFM a officialisé un nouveau partenariat avec le ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication autour du Pass-Jeune. Concrètement, ce partenariat prévoit : 1 000 places gratuites pour des événements payants de la programmation culturelle de l’IFM et 1 000 places pour des cours de français, proposées avec une réduction de 50 %.
Au programme également de cette nouvelle saison : des performances en plein air, du théâtre surtitré en darija, des expositions, des concerts et des projets numériques innovants tels que Playful — une expérience collective de jeu vidéo en salle de cinéma — ou encore Samifati & Transe Gnawa Express, mêlant électro, musique gnaoua et arts visuels.
Parmi les moments forts figurent également la pièce Ici de Pascal Rambert, réalisée en partenariat avec l’ISADAC, ainsi que Fidélité(s) ou la Panenka d’Hakimi de Mona El Yafi et Ali Esmili. Des cycles de réflexion, comme « Les Rendez-vous de la philosophie », reviendront cette année avec pour thématique « Ambivalence des passions. Où va le monde ? ».
