Posted by - Senbookpro KAAYXOL -
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Les entreprises européennes opérant en Algérie sont confrontées à un climat où les différends économiques se transforment en représailles politiques, exposant même des sociétés centenaires au risque de faillite.
Le cas de la multinationale espagnole Duro Felguera, en proie à un litige explosif en Algérie, illustre la fragilité du climat d’affaires imposé par Alger. En mêlant économie et représailles diplomatiques, le régime algérien confirme sa réputation de partenaire à haut risque pour les entreprises européennes.
Fondée en 1858, Duro Felguera est l’une des plus anciennes sociétés industrielles d’Espagne. Née dans la sidérurgie asturienne, elle est devenue au fil du temps un acteur majeur des projets d’ingénierie et de construction clés en main (EPC) dans les domaines de l’énergie, du pétrole et du gaz. Aujourd’hui, cette entreprise centenaire se trouve au bord du gouffre, étranglée par un litige de plusieurs centaines de millions d’euros en Algérie et un environnement politique de plus en plus hostile.
Le différend remonte à 2014, lorsque Duro Felguera a signé avec Sonelgaz-Production d’Électricité un contrat pour la construction d’une centrale à cycle combiné à Djelfa, dans le centre de l’Algérie. Dix ans plus tard, ce projet est devenu un fardeau judiciaire et financier : Sonelgaz réclame 413 millions d’euros à la société espagnole, qu’elle accuse d’avoir manqué à ses obligations contractuelles. En parallèle, le groupe algérien a récemment exécuté des garanties bancaires de 55 millions d’euros, aggravant encore la situation de Duro Felguera et exposant ses banques partenaires Sabadell et Santander à des pertes importantes.
Mais le cœur du problème dépasse la simple sphère économique. Depuis que Madrid a annoncé en 2022 son soutien au plan d’autonomie marocain pour le Sahara, l’Algérie a rompu le traité d’amitié avec l’Espagne et gelé une grande partie de la coopération bilatérale. Cette décision a eu des répercussions directes sur les entreprises espagnoles, particulièrement celles encore engagées sur le marché algérien. Duro Felguera explique elle-même que la « paralysie effective » de ses opérations en Algérie découle de cette rupture diplomatique, laquelle a rendu impossible toute négociation amiable.
Ce mélange des genres entre politique et économie transforme le contentieux industriel en instrument de représailles. Plutôt que d’arbitrer un différend commercial selon le droit, Alger a choisi de punir Madrid pour son rapprochement avec Rabat, au détriment de la sécurité juridique des entreprises européennes opérant sur son sol. Dans un rapport adressé à ses actionnaires, la société espagnole reconnaît être « au bord du colapse » et redoute une liquidation pure et simple si le tribunal de commerce de Gijón refuse de valider son plan de viabilité. Celui-ci prévoit de réduire la moitié des effectifs, soit 500 emplois supprimés, et de vendre plusieurs actifs industriels pour survivre.
Cette affaire illustre de manière éclatante le risque politique croissant auquel sont exposées les entreprises européennes dans leurs relations avec l’Algérie. En transformant les différends économiques en prolongement de ses rancunes diplomatiques, Alger envoie un message clair : tout investisseur étranger peut devenir une victime collatérale de ses humeurs politiques.
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