Dans un contexte où les risques routiers se font de plus en plus sentir, les nouvelles tendances technologiques offrent désormais des solutions fiables et pérennes pour les acteurs concernés par la sécurité sur les routes.

A cet égard, l’intelligence artificielle (IA) intervient en filigrane pour jouer un rôle non négligeable dans le combat de prévention et de lutte contre les accidents, l’amélioration de la gestion du trafic et l’optimisation des infrastructures, entre autres.

Le Maroc n’est pas en reste dans cette dynamique dont l’objectif ultime est de répondre aux besoins les plus urgents de sécurité, de conformité et de transparence dans la gestion des risques y afférents.

Sur le registre de la surveillance et la détection des infractions, les systèmes de vision par ordinateur et les caméras intelligentes analysent en temps réel les comportements des conducteurs (excès de vitesse, non-respect de la signalisation…). La reconnaissance faciale permet quant à elle d’identifier les conducteurs distraits ou en état d’ébriété.

Pour la prévention des accidents de la circulation, le Royaume s’engage résolument à mettre en place des infrastructures prometteuses en termes notamment d’analyse des données (météo, trafic, état des routes), où l’IA pourrait intervenir pour anticiper les zones accidentogènes.

Ces nouvelles technologies peuvent aussi s’avérer d’une grande utilité pour la gestion du trafic avec un accent particulier sur l’optimisation des feux de signalisation, en ce sens que des algorithmes ajustent les temps d’attente en fonction du flux de véhicules pour réduire les embouteillages.

Au volet de la sensibilisation et de l’éducation, l’Intelligence artificielle analyse les comportements des usagers pour concevoir des campagnes de prévention adaptées à des catégories spécifiques : piétons, jeunes conducteurs, cyclistes….

Dans une déclaration à la MAP, Othman Benna, responsable d’une société marocaine privée de développement de l’IA en matière de sécurité routière, a fait savoir que son entreprise propose des solutions technologiques dédiées à la gestion intelligente du trafic routier. « C’est une plateforme à la base d’une solution d’intelligence artificielle permettant de détecter, de recenser et d’analyser en temps réel toute anomalie sur les espaces routiers, pour pouvoir répertorier les informations recueillies dans la base de données », a-t-il expliqué.

« Cette plateforme, une première en Afrique et à l’échelle du Moyen-Orient, met en pratique une solution complète apportant un appui important aux gestionnaires de villes et aux autorités pour les doter d’une vision précise sur tout ce qui se passe dans les espaces routiers », s’est-il réjoui.

Les acteurs publics chargés de la sécurité routière s’alignent sur cette nouvelle dynamique de sécurité routière, en mettant en place de nouveaux dispositifs en la matière.

De l’avis du Capitaine Zakarya Zaitar, la Gendarmerie Royale, en tant qu’acteur actif dans ce domaine, dispose d’une panoplie de systèmes d’information qui contribuent à l’optimisation du contrôle et à la facilitation de l’action des agents de contrôle sur le terrain.

« Parmi ces systèmes d’information, nous avons le système d’identification et de contrôle permettant le pointage des véhicules dans la base de données centrale de la Gendarmerie Royale, la vérification des soldes des permis à points et la validation de la conformité des informations des certificats d’immatriculation avec la base de données de l’Agence nationale de la sécurité routière », a-t-il précisé dans une déclaration à la MAP.

S’y ajoute le système de gestion des infractions et des permis à points qui permet la saisie des infractions routières afin de les échanger avec la NARSA.

De son côté, le Commandant de paix principal, Loubna Daidai, Chef de service régulation et gestion des unités de circulation à la Direction de la Sécurité publique relevant de la DGSN, a indiqué que la 4ème Conférence ministérielle mondiale sur la sécurité routière offre l’opportunité d’informer le public et les visiteurs sur les missions accomplies pour garantir la sécurité des citoyens et protéger les vies humaines.

Pour ce faire, la DGSN mobilise d’importantes ressources humaines et logistiques à même de faciliter ses missions habituelles tout au long de l’année, notamment lors des opérations de contrôle et de répression, a-t-elle assuré dans une déclaration similaire.

« D’après les statistiques de 2024, la majorité des infractions sont commises par les conducteurs en milieu urbain » a-t-elle précisé, faisant état d’un total de 1.070 décès sur 1.110 enregistrés parmi les usagers vulnérables, principalement les piétons et les cyclistes, d’où l’importance de mettre l’accent sur la sensibilisation.

Dans ce sens, la DGSN mise sur la modernisation et la numérisation de ses outils de travail, tant pour la gestion du contrôle routier que pour l’établissement des procès-verbaux des infractions au Code de la route, a-t-elle relevé, notant que ces innovations ont grandement facilité le travail des services chargés du contrôle routier ainsi que les interventions en cas d’infractions et d’accidents sur la voie publique.

Autant dire que l’IA offre des opportunités indéniables pour améliorer la situation de la circulation et prévenir les accidents, mais son déploiement devrait, selon les observateurs, être accompagné de régulations et d’une attention particulière aux aspects éthiques et sociaux.

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