Depuis plusieurs années, le Maroc affirme sa place sur le marché européen en développant des secteurs clés comme l’agriculture, l’industrie et l’exportation. Cette dynamique a permis au Royaume de renforcer sa compétitivité et d’accroître ses parts de marché en Europe, suscitant des inquiétudes croissantes en Espagne. Dans un autre tournant, la presse ibérique + déplore + la concurrence de la tomate marocaine sur le marché espagnol.

Ce n’est pas la première fois où l’Espagne n’applaudit pas au succès marocains. Mais désormais une réalité, il faut l’avouer : les tomates marocaines prennent le devant sur les étals espagnols. Plusieurs filières stratégiques espagnoles, notamment l’agriculture, le textile et l’automobile, se sentent de plus en plus menacées par la montée en puissance du « Made in Morocco ». Les tensions ont été particulièrement mises en lumière lors de la récente réunion du groupe hispano-franco-italien de la tomate en Sicile, où les producteurs européens ont exprimé leur frustration face à la progression marocaine, notamment dans le secteur agricole.

L’un des domaines où la compétitivité marocaine est la plus marquée est l’agriculture. En 2024, les exportations marocaines et turques de tomates vers l’Union européenne ont dépassé les 774.000 tonnes, un chiffre qui dépasse les volumes exportés par l’Espagne, et notamment ceux d’Almería, autrefois considérée comme le principal fournisseur européen.

Cette montée en puissance s’explique par plusieurs facteurs, notamment des coûts de production plus bas, une main-d’œuvre compétitive, un climat favorable qui permet une production soutenue tout au long de l’année, ainsi que des accords commerciaux avantageux avec l’Union européenne. Face à cette situation, les producteurs espagnols dénoncent une concurrence qu’ils jugent déloyale et réclament des mesures protectionnistes pour limiter les importations marocaines, estimant que l’afflux de produits à bas prix fragilise l’agriculture locale et menace des milliers d’emplois.

Mais l’agriculture n’est pas le seul secteur où le Maroc s’impose. Le Royaume connaît une croissance spectaculaire dans l’industrie, notamment dans le textile et l’automobile. Grâce à une politique volontariste de développement industriel, le Maroc est parvenu à attirer de nombreux investisseurs européens séduits par des coûts de production plus compétitifs, une main-d’œuvre qualifiée et une modernisation accélérée de ses infrastructures.

L’industrie automobile, en particulier, est devenue un moteur de croissance, avec l’installation de grandes usines de production et d’assemblage pour des marques comme Renault et Stellantis. Cette montée en puissance menace directement les industries espagnoles, qui voient une partie des investissements et des commandes se déplacer vers le Maroc. Le secteur textile suit la même tendance, le Royaume ayant su se positionner comme un acteur majeur du marché grâce à sa capacité à offrir une production rapide, flexible et conforme aux exigences des grandes enseignes européennes.

Face à cette évolution, l’Espagne intensifie ses pressions sur l’Union européenne pour qu’elle renforce les contrôles sur les importations marocaines et impose des quotas plus stricts. L’objectif est de préserver la compétitivité des produits espagnols face à une offre marocaine qui ne cesse de gagner du terrain. Cependant, l’Union européenne se trouve face à un dilemme. D’une part, elle doit répondre aux revendications des producteurs espagnols et protéger certains secteurs clés.

D’autre part, elle ne peut ignorer l’importance stratégique du Maroc, qui constitue un partenaire économique, énergétique et migratoire de premier plan. Le Royaume joue un rôle central dans le commerce euro-méditerranéen, notamment en facilitant les échanges entre l’Europe et l’Afrique. Il est également un acteur clé dans le développement des énergies renouvelables et un maillon essentiel dans la gestion des flux migratoires.

Par ailleurs, la dynamique actuelle prouve que le Maroc s’impose comme un acteur incontournable sur la scène économique euro-méditerranéenne. Grâce à une stratégie tournée vers la compétitivité et l’innovation, le Royaume redessine les équilibres commerciaux et confirme sa place en tant que puissance émergente.

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