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on - Apr 13 -
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Le Comité national de l’environnement des affaires, appuyé par la coopération allemande, engage une étude pour proposer des solutions concrètes en vue d’intégrer le secteur informel dans l’économie structurée.
Malgré les réformes engagées ces dernières années, l’économie informelle continue de représenter une part importante du tissu productif au Maroc, pesant sur la compétitivité des entreprises et freinant la consolidation d’un modèle économique durable. Dans ce contexte, le Comité national de l’environnement des affaires (CNEA), en collaboration avec la Coopération allemande (GIZ), lance une nouvelle étude destinée à explorer des leviers pratiques et innovants pour faciliter la transition vers la formalité. Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la feuille de route 2023-2026 du Comité, avec pour ambition de renforcer l’attractivité du secteur formel et d’offrir aux travailleurs informels des perspectives d’insertion durable. Les secteurs du textile et de l’agroalimentaire ont été choisis en priorité pour leur poids dans l’économie et leur potentiel en matière d’emploi.
Un nouveau cap pour un vieux défi
L’économie informelle, qui échappe aux cadres juridiques, fiscaux et sociaux, est perçue à la fois comme une réponse à la précarité et comme un facteur de déséquilibre du marché. Elle prive les travailleurs de droits essentiels, notamment en matière de protection sociale, tout en créant une concurrence déloyale envers les entreprises respectueuses des normes. Ce constat est confirmé par la Banque mondiale, dont l’enquête “Enterprise Survey” pour 2023 classe l’informel comme principal obstacle pour les entreprises marocaines.
Pour répondre à ces enjeux, le Maroc a multiplié les réformes au fil des années, comme l’instauration du statut d’auto-entrepreneur ou l’élargissement de la couverture sociale. Toutefois, les résultats restent en deçà des attentes, surtout dans les secteurs à forte intensité de main-d’œuvre. L’étude engagée par le CNEA entend ainsi aller plus loin, en tirant les enseignements des dispositifs existants et en s’inspirant des expériences internationales, notamment celles mises en œuvre en Amérique latine ou dans le sud de l’Europe.
Le chantier, qui s’étalera d’avril à septembre 2025, sera piloté par un bureau d’étude en lien étroit avec une Task force regroupant les principaux acteurs institutionnels et économiques concernés. Cette approche collaborative s’appuiera sur un ensemble d’outils méthodologiques : analyse documentaire, entretiens, ateliers d’idéation et benchmarking international.
L’étude mettra un accent particulier sur la création d’un cadre simplifié et adapté aux réalités des unités informelles. L’objectif est de proposer des mécanismes accessibles pour encourager la formalisation, tout en assurant un meilleur accompagnement des entreprises formelles dans un environnement concurrentiel. La logique est double : intégrer progressivement les petits opérateurs informels, tout en soutenant les structures déjà engagées dans la voie de la conformité.
Par ailleurs, la réflexion s’étendra à l’amont des chaînes de production, notamment en matière d’approvisionnement. Sécuriser cet aspect est perçu comme un levier pour consolider la compétitivité du secteur formel, en particulier dans le textile et l’agroalimentaire, où l’irrégularité des flux de matières premières reste un handicap majeur.
Il est à noter que cette étude s’inscrit dans le cadre du projet PROMET (Promotion de l’entrepreneuriat), porté par la GIZ. Le programme entend promouvoir un développement économique plus inclusif, en renforçant les synergies entre acteurs publics et privés, et en stimulant la relance à travers une meilleure structuration de l’activité économique.
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