Alors que l’Axe de Résistance dirigé par l’Iran subit de lourds revers depuis octobre 2023, le Front Polisario apparaît comme son nouveau maillon. Entre détentions en Syrie, alliances internationales et récupération par des militants occidentaux, la milice séparatiste s’insère dans un réseau complexe de proxys militaires et d’influence idéologique.
Depuis le 7 octobre 2023, l’Axe de Résistance iranien a connu des revers sans précédent. Le régime Assad en Syrie recule, le Hezbollah affaibli, les Houthis dégradés et le Hamas quasi-anéanti. Pourtant, ce bloc ne se résorbe pas. Sa dernière recrue en date est le Front Polisario. Bien que peu compatible idéologiquement avec les proxies chiites de l’Iran, l’alliance se révèle avantageuse, car le Polisario reçoit soutien international et légitimité auprès de certains réseaux de la gauche mondiale, tout en contribuant aux opérations de l’Axe. C’est ce qu’a précisé l’analyste et chercheur, Emanuele Ottolenghi, dans une tribune publiée par le média américain, Townhall.
Selon Ottolenghi, des centaines de combattants du Polisario formés par l’Iran sont actuellement détenus en Syrie par le régime d’Ahmad a-Sharaa. Ils auraient intégré des brigades de résistance internationales, parrainées par l’Iran, pour défendre Assad avant l’effondrement du front. La fermeture récente du bureau du Polisario à Damas, resté ouvert tout au long de la guerre civile, souligne la fin d’un épisode actif mais controversé.
Il a ainsi précisé que « la présence du contingent du Polisario parmi les proxies iraniens en Syrie révèle la coopération croissante entre la théocratie iranienne et un mouvement sunnite nominalement marxiste mais de plus en plus islamiste, engagé dans un conflit territorial avec le Maroc. Cependant, dans le domaine des luttes politiques, une telle convergence n’a rien de nouveau. Et l’enthousiasme des révolutionnaires occidentaux pour cela non plus ».
Le chercheur a notamment rappelé que le Polisario entretient également des relations avec des activistes et ONG étrangers, souvent mobilisés par des causes sociales ou humanitaires, mais instrumentalisés pour légitimer ses alliances avec des groupes armés et terroristes. Au Brésil, par exemple, certains membres du Parti communiste et d’organisations pro-Polisario participent à des conférences internationales et maintiennent des liens directs avec la milice, amplifiant sa portée au-delà du Maghreb.
Pour conclure, Ottolenghi a noté que la découverte de combattants du Polisario actuellement détenus en Syrie montre le côté sombre de cette convergence. Elle illustre aussi comment les militants, dans leur zèle pour ce qu’ils perçoivent comme des causes interconnectées, peuvent facilement devenir des agents d’influence pour l’Axe, qui représente après tout le bras armé des causes qu’ils chérissent.
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