Le chef des séparatises, Brahim Ghali, a critiqué l’Espagne et l’Union européenne pour leur soutien à l’initiative marocaine d’autonomie. Ces attaques interviennent alors que le Front reste isolé face à l’évolution internationale du dossier.
Le chef du polisario, Brahim Ghali, s’en est pris vertement à l’Union européenne et à l’Espagne lors d’une réunion de la soi-disant « Secrétariat national », affirmant que leurs positions n’étaient pas conformes à ce qu’il a qualifié d’« obligations juridiques » vis-à-vis du conflit autour du Sahara.
Ghali a accusé Bruxelles de « contourner » les décisions de la Cour de justice européenne, notamment en ce qui concerne les accords commerciaux impliquant les provinces du Sud du Royaume, dans le but de faire passer des arrangements économiques qui ne tiennent pas compte des « aspects juridiques » qui les sous-tendent, selon ses dires.
Dans le même contexte, le chef du groupe séparatiste a attaqué le gouvernement espagnol pour avoir soutenu l’initiative d’autonomie sous souveraineté marocaine comme seule solution au différend, appelant Madrid à « assumer ses responsabilités historiques ».
Ces critiques interviennent dans un contexte où la politique étrangère espagnole s’aligne clairement en faveur de la position marocaine, un revirement qui constitue désormais l’un des principaux points de tension entre Madrid et Alger et porte un coup dur au discours du polisario, qui mise depuis des décennies sur la position espagnole.
Ces déclarations reflètent aussi la confusion qui règne au sein du Front, après la multiplication des prises de position internationales soutenant l’Initiative d’autonomie. Ces développements coïncident également avec l’élan donné par le dernier sommet maroco-espagnol, qui a consacré un profond changement dans les équilibres régionaux, en renforçant le partenariat stratégique entre Rabat et Madrid et en reconnaissant le soutien à l’initiative marocaine au niveau européen.
À la recherche d’un positionnement
En commentaire sur ce sujet, Abdelfattah El Belamchi, président du Centre marocain pour la diplomatie parallèle et le dialogue des civilisations, a indiqué que les critiques formulées ici et là par le chef du polisario, notamment à l’encontre des pays influents, ont pour principal objectif de lui trouver une place dans l’opinion publique internationale, en particulier l’opinion publique espagnole, ou lors de la prise de décisions importantes par les Nations unies et le Conseil de sécurité concernant le Sahara marocain.
El Belamchi a ajouté, dans une déclaration à Hespress, que ces propos, de par leur nature et leur contexte, s’adressent essentiellement en interne aux séparatistes et visent à limiter les dissensions au sein du Front, ainsi qu’à tenter de faire face aux développements majeurs que le polisario n’est plus en mesure de suivre d’aucune manière.
L’analyste politique a noté que ces déclarations ne changent rien à la réalité et ne suscitent aucune réaction concrète au niveau international, soulignant que « la diplomatie espagnole aborde aujourd’hui le dossier sous un angle différent, conformément à la légitimité reconnue du Maroc et à sa position inébranlable sur la scène internationale ».
L’expert en affaires diplomatiques a expliqué aussi que les tensions au sein du Front et son incapacité à s’adapter aux changements régionaux et internationaux limitent l’impact de ces déclarations et révèlent la faiblesse des stratégies qu’il adopte pour contrer l’initiative marocaine d’autonomie.
M. El Belamchi a conclu par affirmer que le Maroc, grâce au poids de sa légitimité juridique et diplomatique, continue de renforcer sa position internationale, tandis que le polisario et ses alliés s’isolent de plus en plus face à l’évolution majeure vers une solution réaliste et durable du conflit basée sur le Plan marocain d’autonomie.
Un état de déni
Pour sa part, Mohamed El Ghait Mae El Aïnine, vice-président du Centre marocain pour la diplomatie parallèle et le dialogue des civilisations, a fait remarquer que les déclarations de Brahim Ghali reflètent un déni évident de la part du chef et des dirigeants du polisario, car la direction séparatiste continue d’agir comme si elle vivait dans le passé, sans se rendre compte que la situation après la résolution 2797 du Conseil de sécurité n’est plus la même qu’avant.
Dans une déclaration à Hespress, Mae El Aïnine a souligné que la résolution du Conseil de sécurité a constitué un tournant décisif, qui a ancré le réalisme et la pertinence de l’initiative marocaine d’autonomie, a fixé de manière pratique le plafond du processus politique et a placé toute position au-delà de ce plafond directement en opposition avec la légitimité internationale. Cela fait des attaques continues de la direction du polisario contre l’Union européenne et l’Espagne une simple tentative de fuite en avant et de dissimulation de son incapacité.
L’expert de la question du Sahara marocain a également précisé que la prochaine étape serait plus complexe pour la direction du polisario, compte tenu des changements régionaux et internationaux, et du débat ouvert au sein des institutions américaines sur le classement du Front comme organisation terroriste en raison de ses liens dans la région du Sahel, ce qui pourrait le confronter à une nouvelle réalité dans les mois à venir.
Mohamed El Ghaith Maa El Aïnine a également comparé l’attitude de la direction du Front, qui continue de tenir des discours, d’échanger des correspondances et d’assister à des conférences stériles, au refus d’un malade de prendre ses médicaments malgré la détérioration de son état, soulignant que « l’option de la sécession est désormais hors de propos dans le contexte international et ne constitue plus qu’un déni de la réalité et un sacrifice de l’avenir des populations retenues en otage à Tindouf ».
Le vice-président du Centre marocain pour la diplomatie parallèle et le dialogue des civilisations a insisté sur le fait que la seule voie restante est la négociation dans le cadre de l’autonomie sous souveraineté marocaine, considérée comme le cadre légitime au niveau international et le plus à même de mettre fin aux souffrances des séquestrés dans les camps de Tindouf et d’offrir une perspective politique réaliste pour tous.
En ce contexte, Maa El Aïnine estime que le Maroc continue de renforcer sa position juridique et diplomatique, tandis que la capacité du polisario à exercer une influence à l’intérieur et à l’extérieur s’affaiblit, affirmant que « la solution réaliste au conflit réside dans l’initiative marocaine d’autonomie, qui bénéficie de la légitimité onusienne et du soutien international ».
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