Le Bureau politique du Parti du Progrès et du Socialisme (PPS) a tenu, mardi 2 septembre, une réunion stratégique qui révèle les contours de sa stratégie politique à l’approche des échéances électorales de 2026. Dans un communiqué particulièrement incisif, la formation de gauche multiplie les attaques contre l’exécutif et dessine les grandes lignes de son repositionnement sur l’échiquier politique national.
Le PPS ne mâche pas ses mots concernant la politique économique du gouvernement Akhannouch. « Même approche gouvernementale défaillante« , « politiques défaillantes« , « échec évident » : le lexique employé témoigne d’une radicalisation du discours oppositionnel. Le parti pointe du doigt la persistance de l’inflation et l’incapacité de l’exécutif à préserver le pouvoir d’achat des classes moyennes et populaires.
Cette charge intervient dans un contexte où la circulaire du Chef du gouvernement pour le PLF 2026 fait craindre une reconduction des mêmes orientations budgétaires. Pour le PPS, il s’agit d’un signal d’alarme quant à l’absence de « réformes urgentes » capables de générer un « impact positif tangible« .
Sur le volet éducatif, le parti adopte une posture combative, dénonçant les « approches d’ignorance et d’exclusion » du gouvernement. La critique porte tant sur l’enseignement supérieur, où l’exécutif est accusé de « méthodologie d’exclusion« , que sur l’école publique qui souffre de « dysfonctionnements persistants« .
Le PPS exploite habilement les préoccupations des familles face à la « cherté des fournitures scolaires » et au « chaos des prix » dans le secteur privé, transformant ces enjeux sociétaux en arguments politiques contre l’action gouvernementale.
Le dossier de la « reconstitution du cheptel national » offre au PPS une opportunité de capitaliser sur ce qui constitue l’un des scandales majeurs du quinquennat. Le parti revendique sa clairvoyance, rappelant ses « alertes » précoces concernant les « dysfonctionnements terribles » du recensement et le « soutien gouvernemental sélectif« .
Cette affaire, baptisée ironiquement « scandale des moutons fantômes » par l’opinion publique, permet au PPS de pointer les « écarts énormes » entre les données officielles, consolidant sa posture de parti vigilant face aux dérives de l’exécutif.
Sur la scène internationale, le PPS affiche un positionnement radical pro-palestinien, dénonçant la « guerre d’extermination sioniste » et qualifiant les États-Unis de « complices« . Cette prise de position, qui tranche avec la diplomatie marocaine officielle, vise à mobiliser l’électorat de gauche et à marquer sa différence avec les partis de la majorité.
Le communiqué récemment rendu public révèle une ambition claire : « unifier ou coordonner » les efforts avec « les composantes de la gauche » et les forces démocratiques. Cette stratégie d’alliance préfigure une possible recomposition de l’opposition en vue de 2026, le PPS se positionnant comme le fédérateur naturel de cette dynamique.
Le parti profite des consultations sur la réforme du système électoral pour développer sa rhétorique démocratique. Il plaide pour des élections intègres et dénonce les « manifestations de corruption et d’argent » qui gangrènent le processus électoral. Une manière de se draper dans l’étendard de la moralisation politique.
Le PPS lance simultanément l’initiative « Notre Maroc en 2030« , opération de communication qui vise à « élargir les rangs » et à « bien préparer les échéances politiques« . Cette offensive communicationnelle s’accompagne d’un « appel chaleureux » à la base militante pour « élever les niveaux de mobilisation« .
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