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Des militants amazighs ont exprimé leur indignation face aux tentatives de lier l’amazighité au sionisme, qualifiant ces accusations de transgressions graves contre l’histoire et l’identité culturelle marocaine. Selon eux, ces campagnes de dénigrement, motivées par des considérations idéologiques, visent à affaiblir la diversité culturelle et linguistique qui constitue le socle de la société marocaine, tout en remettant en question l’authenticité des traditions amazighes, dont “Id Yennayer”, symbole profondément enraciné dans l’histoire marocaine.
Des militants amazighs ont dénoncé les campagnes de dénigrement répétées qui tentent de lier l’amazighité et ses symboles culturels et festifs au sionisme, considérant que le fait de viser le patrimoine culturel des “Imazighen”, qui s’inscrit dans l’histoire de l’humanité, est une dérive dangereuse et une transgression des faits historiques et anthropologiques. Une telle dérive est motivée, selon eux, par des considérations idéologiques qui visent à porter atteinte à la diversité culturelle et linguistique qui constitue le fondement de la société marocaine.
Cette indignation fait suite à une déclaration d’Ahmed Wayehman, directeur de l’Observatoire marocain de lutte contre la normalisation, qui a réfuté l’existence de l’année amazighe et par là même “Id Yennayer”. Selon lui, “il s’agit d’un mythe sioniste auquel ont été mêlés nombreux acteurs, y compris la partie officielle”.
Déclarations qui dénigrent le multiculturalisme du Maroc
Les déclarations de Wayehman sont, d’après le président de la Ligue amazighe pour les droits de l’Homme, Boubker Anghir, “en décalage avec l’histoire et la géographie, comme elles dénigrent le multiculturalisme du Maroc et représentent une expression sérieuse de la perte de repères et de la confusion intellectuelle dont souffrent les restes de la gauche nationaliste panarabe qui a raté le train de la modernité, de la démocratie et de la diversité culturelle et linguistique au Maroc”.
“De telles déclarations qui dénigrent les symboles culturels amazighs tout en glorifiant les symboles et les figures orientales sont l’expression d’une superficialité intellectuelle et d’une déficience cognitive très grave, principalement au sein d’une gauche panarabe désespérée qui n’est même pas en phase avec ses propres convictions et visions de l’avenir, dans lesquelles la diversité et la différence culturelles doivent être l’un des principaux piliers”, a souligné Anghir dans des déclarations à Hespress.
Et de se demander “s’il n’était pas absurde et même fou de considérer la célébration de l’année amazighe par des mères et des familles entières dans les montagnes les plus éloignées comme une conspiration impérialiste sioniste? Et est-ce que le mouvement sioniste était derrière ces célébrations amazighes depuis la nuit des temps ?”, avant d’ajouter : “quand l’horizon de la réflexion scientifique est obstrué, quand les théories du complot prévalent et que tout ce qui est marocain, maghrébin et africain est banalisé, alors que les cultures et les histoires de nations lointaines sont glorifiées, sachez alors que ceux-là cherchent un échafaudage sur lequel accrocher l’échec de leurs analyses et de leurs thèses éculées et dépassées par l’histoire”.
Des déclarations idéologiques qui vont à l’encontre des fondements et postulats du mouvement amazigh
Le militant amazigh, Abdellah Baddou, a souligné de son côté que “les déclarations et les positions hostiles aux composantes de l’identité et de la culture amazighes, y compris Id Yennayer, relèvent de sensibilités idéologiques qui sont en contradiction avec les fondements et postulats du mouvement amazigh, et même avec les mesures prises par l’Etat pour instaurer le nouvel an amazigh”, faisant remarquer que “l’Etat n’aurait pas franchi ce pas s’ils n’était pas conscients des faits historiques, que certains ignorent”.
“La proclamation du nouvel an amazigh comme fête officielle, et avant cela la constitutionnalisation de la langue, ont été parmi les revendications pour lesquelles le mouvement amazigh s’est mobilisé pendant des décennies”, a rappelé Baddou dans des déclarations à Hespress, notant que “ces revendications, qui ont été satisfaites, sont encadrées au niveau des droits de l’Homme par des conventions et des traités internationaux. Et, soucieux d’honorer ses engagements internationaux, l’Etat marocain a ainsi répondu à ces demandes”.
Et d’ajouter que “la remise en cause du nouvel an amazigh et de la culture amazighe est l’un des principaux chevaux de bataille de certaines idéologies qui cherchent à déformer les données historiques et tentent de faire porter de fausses accusations sur les Amazighs, en les liant au sionisme”.
Le militant amazigh a en outre insisté sur le fait que “l’amazighité a une profondeur et un prolongement historiques qui précèdent l’existence de l’État d’Israël, que certains associent aujourd’hui à l’amazighité”.
Et de conclure que “ces voix, qui promeuvent les formes de discrimination et d’ethnicité que la société marocaine combat, devraient revenir aux livres d’histoire, aux études et aux recherches anthropologiques qui confirment l’ancienneté de la culture et des rituels amazighs et leur ancrage en Afrique du Nord”.
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