Posted by - Senbookpro KAAYXOL -
on - 10 hours ago -
Filed in - Society -
-
10 Views - 0 Comments - 0 Likes - 0 Reviews
Dans une analyse publiée par le site IPS-Journal.eu, plateforme éditée par la Fondation Friedrich-Ebert, proche du Parti social-démocrate allemand, l’Union européenne est invitée à sortir de sa neutralité face aux tensions entre le Maroc et l’Algérie. L’article, signé par Emmanuel Cohen-Hadria, plaide pour une implication plus active de Bruxelles afin de protéger ses propres intérêts dans la région.
Alors que l’Union européenne tente de redéfinir ses relations bilatérales avec les pays du sud de la Méditerranée, une récente tribune d’Emmanuel Cohen-Hadria, parue sur IPS-Journal.eu, invite Bruxelles à reconsidérer sa posture face au contentieux entre Rabat et Alger. L’auteur, membre du conseil exécutif de Diplomeds – un groupe d’experts œuvrant pour le dialogue et la coopération en Méditerranée – estime que l’UE ne peut plus se permettre de rester passive face à un différend régional qui commence à peser lourdement sur sa propre stabilité.
Depuis la rupture des relations diplomatiques entre le Maroc et l’Algérie en 2021, les tensions ne cessent de s’aggraver. La fermeture du gazoduc Maghreb-Europe, qui transportait le gaz algérien vers l’Espagne via le Maroc, a illustré à quel point les différends politiques peuvent avoir des conséquences directes sur la sécurité énergétique du continent. À cela s’ajoute l’effondrement de la coopération sécuritaire entre les deux pays, avec un impact mesurable sur la lutte contre le terrorisme et les flux migratoires irréguliers. La détérioration des canaux de communication entre les deux voisins a, selon l’auteur, fragilisé des mécanismes cruciaux de coordination en matière de lutte contre le crime organisé, le trafic de drogue et la radicalisation.
Cohen-Hadria considère que l’UE tente depuis trop longtemps de ménager les deux capitales maghrébines tout en évitant de s’engager réellement dans la résolution du conflit. Cette stratégie d’évitement est d’autant plus problématique que Rabat et Alger apparaissent désormais dans une logique de rivalité de plus en plus frontale, y compris sur des terrains qui concernent directement l’Europe, comme les partenariats énergétiques ou les accords migratoires.
Pour sortir de cette impasse, l’auteur suggère que l’Union européenne intègre explicitement la notion de « bon voisinage » dans son approche vis-à-vis du Maghreb, à l’image de ce qui a été fait dans les Balkans. Il appelle Bruxelles à conditionner certains soutiens techniques et politiques à des efforts de désescalade ou de coopération, même informelle. Il s’agit, selon lui, d’inciter les deux pays à envisager des gains mutuels à travers une logique de projets communs, notamment sur des sujets comme la transition énergétique, l’environnement, la recherche scientifique ou les infrastructures régionales.
L’article plaide également pour la mise en place de formats de dialogue discrets, impliquant des représentants non officiels – chercheurs, entrepreneurs, acteurs associatifs – afin de raviver un minimum de lien social entre les sociétés civiles. Ces espaces de dialogue « track II » pourraient être soutenus financièrement et institutionnellement par l’Union, en parallèle de sa diplomatie officielle.
Enfin, Cohen-Hadria souligne le rôle que pourrait jouer l’Union pour la Méditerranée (UpM) dans cette logique de coopération technique dépolitisée. Même dans un contexte de rupture diplomatique, des précédents montrent que des entités ne se reconnaissant pas mutuellement peuvent collaborer sur des enjeux précis, dès lors que les canaux sont bien encadrés. Des exemples dans l’est du bassin méditerranéen sont cités pour appuyer cette idée.
À travers ces propositions, l’analyse invite l’Union européenne à faire de la stabilité au Maghreb un axe central de sa nouvelle feuille de route pour la région, plutôt qu’un sujet secondaire laissé en marge de ses priorités diplomatiques. Pour l’auteur, la prévention des conflits et la construction d’un espace euro-méditerranéen plus cohérent passent par une implication plus volontariste – même progressive – dans la gestion des tensions entre Rabat et Alger.
The post Maroc-Algérie : pourquoi l’UE doit sortir de sa réserve appeared first on Hespress Français - Actualités du Maroc.
At our community we believe in the power of connections. Our platform is more than just a social networking site; it's a vibrant community where individuals from diverse backgrounds come together to share, connect, and thrive.
We are dedicated to fostering creativity, building strong communities, and raising awareness on a global scale.