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Les pluies torrentielles qui se sont abattues sur le Maroc ces derniers jours, bien que providentiellement attendues, ont également apporté leur lot de tragédies. Dans plusieurs régions, les eaux en furie ont fait des ravages, causant plus d’une dizaine de décès, des disparus et emportant des habitations précaires, semant la désolation dans des familles qui pleurent aujourd’hui leurs proches.
Un triste bilan humain qui rappelle la vulnérabilité des populations face aux aléas climatiques et naturels. Les scènes de chaos dans les provinces les plus touchées ont éveillé une véritable onde de choc, et les réseaux sociaux ont été inondés (sans jeu de mots) d’appels à la solidarité.
Mais, comme le dit si bien le dicton, « à chaque chose malheur est bon », et dans cet épisode dramatique, la pluie a aussi joué son rôle de bienfaitrice. Dans un pays où la sécheresse frappe chaque année avec plus de force, ces précipitations salvatrices viennent remplir les barrages et offrir une bouffée d’oxygène à un secteur agricole souvent à bout de souffle.
Les dernières données sur les taux de remplissage des bassins au Maroc, en date du lundi 23 septembre, révèlent une amélioration significative. Avec un taux global de remplissage atteignant 28,97 %, en hausse de 1,29 % par rapport à la veille, les précipitations massives ont contribué à ce que plusieurs barrages retrouvent des niveaux d’eau appréciables.
Par exemple, le bassin du Loukkos affiche un taux de remplissage de 49,73 %, contre 42,61 % l’année précédente. De même, les bassins de Sebou et de Tensift ont vu leur capacité s’accroître, atteignant respectivement 42,13 % et 44,25 %. Cette remontée des niveaux d’eau est un véritable soulagement pour les agriculteurs, surtout dans un contexte dans lequel l’agriculture marocaine est souvent mise à genoux par la sécheresse.
Les zones comme Moulouya, Bouregreg-Chaouia, et Oum Er Rbia, bien que moins pleines, ont tout de même vu leurs réserves hydriques augmenter, ce qui laisse présager des campagnes agricoles un peu plus prometteuses que les précédentes.
Pour rappel, ces bassins servent non seulement à l’irrigation des terres agricoles, mais également à l’approvisionnement en eau potable de plusieurs villes. Une meilleure gestion de cette ressource pourrait ainsi prévenir d’éventuelles crises hydriques dans les mois à venir.
Ce surplus d’eau arrive à point nommé pour les agriculteurs, qui redoutaient une saison encore marquée par des récoltes faméliques en raison du manque de pluie. Ces inondations, bien que destructrices par endroits, apportent aussi de l’espoir. Les rivières en crue et les nappes phréatiques réapprovisionnées pourraient permettre de sauver certaines cultures et d’en relancer d’autres.
L’olivier, la vigne, ainsi que les céréales, grands piliers de l’agriculture marocaine, devraient bénéficier de cette manne naturelle. Il ne fait aucun doute que les agriculteurs, déjà éprouvés par plusieurs années de sécheresse, voient dans cette eau tombée du ciel un signe d’espoir.
Pourtant, derrière cet optimisme agricole, subsiste la nécessité d’une gestion rigoureuse de cette ressource hydrique précieuse. L’État marocain a déjà mis en place plusieurs programmes pour optimiser l’usage de l’eau dans l’agriculture, mais les défis demeurent nombreux. La saison hivernale à venir sera cruciale pour stabiliser ces acquis et maximiser les bénéfices de ces précipitations inattendues.
Si les chiffres des taux de remplissage des bassins sont encourageants, avec un volume total d’eau stockée atteignant 4 861,16 millions de mètres cubes, il est impératif que les autorités et les citoyens gardent à l’esprit que ces ressources sont éphémères si elles ne sont pas gérées correctement.
Le programme national de gestion de l’eau, déjà en place, prévoit la construction de nouvelles infrastructures pour augmenter la capacité de stockage et lutter contre les pertes. L’objectif à long terme étant de garantir une sécurité hydrique, aussi bien pour les besoins domestiques que pour les activités agricoles, et de prévenir de nouvelles crises liées à la pénurie d’eau.
En conclusion, ces inondations, bien que tragiques pour certaines familles, offrent un répit tant attendu pour l’agriculture marocaine. Elles rappellent néanmoins la nécessité d’une action proactive pour transformer cette bénédiction naturelle en un atout durable. Si le ciel a ouvert ses vannes, il revient désormais aux hommes de bien les gérer.
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