Bien que présent dans le dernier classement mondial de l’entrepreneuriat, le Maroc peine encore à s’affirmer sur la scène régionale et internationale. Selon le rapport APEXE 2025 (Aptitudes and Policies for Exponential Entrepreneurship), publié par Startup Genome, le Royaume n’obtient pas de position précise et se situe dans une fourchette estimée entre la 6e et la 11e place au sein de la région MENA.
Le Maroc figure désormais parmi les pays évalués par le rapport APEXE au titre de l’année 2025, qui analyse les performances des écosystèmes entrepreneuriaux à travers le monde. Pourtant, le Royaume ne parvient toujours pas à se hisser à des rangs honorables, ni au niveau mondial ni sur l’échiquier régional.
Le rapport, qui mesure la performance réelle des écosystèmes de l’entrepreneuriat, privilégie une approche comparative prenant en compte la population et le PIB, plutôt que la taille ou la richesse absolue des pays. Cette méthodologie permet aux économies émergentes de briller lorsqu’elles mettent en place des politiques efficaces. Or, malgré cet avantage méthodologique, le Maroc reste à la traîne.
A l’échelle régionale, dans la zone Moyen-Orient et Afrique du Nord, le Royaume est classé dans une fourchette comprise entre la 6e et la 11e place, loin derrière Israël, les Émirats arabes unis et l’Egypte. Au niveau mondial, Singapour domine le classement, suivie par Israël, les Etats-Unis et l’Estonie, tandis que l’Inde, la Chine, la Suède ou encore le Canada figurent dans le top 10.
Le rapport note également que l’écosystème entrepreneurial mondial traverse une profonde mutation, les modèles traditionnels de R&D universitaire et industrielle ne suffisent plus à générer de la croissance, tandis que les grandes entreprises préfèrent acheter des technologies pour réduire leurs effectifs plutôt que pour créer de nouveaux emplois.
Dans ce contexte, les startups sont devenues le moteur central de la création d’emplois et de prospérité économique. Le rapport insiste sur le rôle crucial des décideurs publics, invités à mettre en place des politiques favorisant l’innovation locale, l’autonomisation des talents et l’accès à des infrastructures et financements adaptés.
Le document met aussi en garde contre le retard dans le domaine de l’intelligence artificielle, présentée comme la troisième vague de croissance accélérée après l’informatique et les réseaux. Selon ses auteurs, les pays qui investissent rapidement dans ce secteur en récolteront des bénéfices considérables, citant l’exemple de Paris, qui a enregistré un retour sur investissement 50 fois supérieur grâce à ses initiatives dans l’IA.
En revanche, 90% des nouveaux emplois liés à l’IA pourraient se concentrer aux Etats-Unis et en Chine, si les autres pays, dont le Maroc, ne soutiennent pas activement leurs startups dans ce domaine stratégique.
The post Maroc : un potentiel entrepreneurial encore sous-exploité appeared first on Hespress Français - Actualités du Maroc.
