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À la suite de la nomination, par le Roi Mohammed VI, de Chakib Benmoussa à la tête du Haut-Commissariat au Plan (HCP), El Abbas El Ouardi, Professeur des sciences politiques à la Faculté de droit Rabat-Souissi, évoque les perspectives d’un remaniement gouvernemental. Il insiste sur l’importance de la méritocratie dans le choix des futurs ministres et souligne le rôle grandissant des femmes et des technocrates dans la gestion publique, au détriment de la politique partisane.
Pour le politologue, un remaniement gouvernemental semble imminent. Cette perspective laisse entrevoir une réorganisation complète du gouvernement marocain, conformément aux attentes de la Chambre des représentants et aux priorités fixées dans le plan gouvernemental préalablement approuvé. Cependant, au-delà des simples nominations, cette situation pose une question cruciale pour l’avenir du Maroc : la place des femmes et des technocrates dans l’arène politique, et la fin possible de la domination des partis traditionnels.
L’éventualité d’un remaniement gouvernemental ouvre une réflexion plus profonde sur le modèle de gouvernance adopté par le Maroc. La technocratie, en tant que mode de gestion axé sur la compétence et l’expertise, semble progressivement remplacer la traditionnelle politique partisane, souvent critiquée pour ses jeux d’influence et ses compromis électoraux. Il ne s’agit plus de céder à la pression des partis, mais de nommer des profils capables de répondre efficacement aux attentes des citoyens et aux exigences des projets socio-économiques prioritaires.
Selon El Abbas El Ouardi, « la méritocratie doit être le principe fondamental dans le choix des nouveaux ministres. Les partis politiques ne peuvent plus imposer des profils peu qualifiés pour satisfaire des alliances partisanes. Le Maroc a besoin de compétences technocratiques pour conduire les dossiers complexes liés au développement économique, social et culturel du pays. »
Les technocrates apportent une vision pragmatique et une approche fondée sur les faits, ce qui se révèle essentiel pour accélérer les réformes en cours. La société marocaine est en pleine mutation, avec des attentes élevées en matière d’emploi, de pouvoir d’achat et de développement durable. C’est précisément dans ce contexte que la technocratie devient un modèle de gestion de plus en plus plébiscité, garantissant une approche efficace et dépourvue d’idéologies partisanes.
Si la montée de la technocratie est un signe des temps, il est aussi nécessaire de reconnaître le rôle croissant des femmes dans ce processus. Le Maroc a, depuis plusieurs années, pris des mesures pour encourager l’intégration des femmes dans les postes de décision, que ce soit dans les secteurs public ou privé. Toutefois, dans le cadre d’un remaniement imminent, l’accent doit être mis sur la méritocratie féminine, car les femmes ont prouvé qu’elles pouvaient rivaliser, voire surpasser, leurs homologues masculins dans la gestion des affaires publiques.
« Il est impératif de nommer des femmes à des postes clés dans le prochain gouvernement, pas simplement pour satisfaire une obligation de parité, mais parce que leur expertise technocratique est désormais reconnue à sa juste valeur. Elles ont prouvé qu’elles étaient capables de diriger des projets complexes, que ce soit dans l’économie, la santé ou l’éducation », souligne El Abbas El Ouardi.
Ce remaniement peut et doit être l’occasion d’aligner la technocratie avec une politique inclusive qui considère les compétences féminines. Les femmes marocaines jouent un rôle de premier plan dans les secteurs innovants, qu’il s’agisse de l’économie numérique, de l’industrie ou des sciences. Il est temps de leur donner la place qui leur revient au sein de l’exécutif.
Le contexte politique actuel impose une réflexion sur la place des partis politiques dans la gestion des affaires publiques. La domination des partis, souvent marquée par des luttes internes et des intérêts de pouvoir, semble s’essouffler. La société civile et les experts plaident de plus en plus pour une réforme profonde du système politique, fondée sur la compétence plutôt que sur les alliances partisanes.
El Abbas El Ouardi précise que « le Maroc doit dépasser les vieux schémas de la politique partisane pour entrer dans une nouvelle ère où la gestion des affaires publiques repose sur des compétences avérées. Il est temps de favoriser une approche technocratique, où la compétence et l’expertise sont les seuls critères de sélection. »
En effet, les projets d’envergure nationale, qu’il s’agisse de l’amélioration des infrastructures, des réformes de l’éducation ou des politiques de santé, exigent une rigueur et une expertise que seuls des technocrates aguerris peuvent fournir. La politique partisane, avec ses compromis et ses logiques de pouvoir, ne semble plus adaptée à la complexité croissante des défis auxquels le Maroc est confronté.
Le remaniement gouvernemental attendu représente une opportunité essentielle pour le Maroc de réorienter son modèle de gouvernance. Ce changement doit s’inscrire dans une vision où la technocratie et la méritocratie prennent le pas sur les considérations partisanes. Le Royaume a besoin de ministres capables de répondre aux aspirations des citoyens et aux défis contemporains, et ces qualités ne peuvent être garanties que par une sélection rigoureuse établie sur la compétence.
Dans cette nouvelle phase, les femmes marocaines doivent jouer un rôle central. Leur engagement et leur contribution à l’économie et à la société marocaine en font des actrices incontournables du développement futur du pays. Quant à la technocratie, elle représente la clé de voûte d’un gouvernement performant, capable de relever les défis de la mondialisation et des mutations socio-économiques.
Le Maroc entrera ainsi dans une nouvelle ère, où compétence, méritocratie et inclusion féminine seront les maîtres-mots de l’action gouvernementale. Un tournant décisif qui déterminera le succès des réformes à venir et l’avenir du pays.
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