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La colère des étudiants en médecine ne saurait être considérée comme un simple caprice, elle constitue une véritable épine dans le pied des ministres de tutelle. Pourquoi ? Parce que ces futurs médecins, dès leur cinquième année, commencent à pallier la pénurie de ressources humaines au sein des hôpitaux universitaires et provinciaux.
En effet, après avoir acquis de l’expérience à travers des travaux pratiques et des stages dans les hôpitaux universitaires, ils sont souvent transférés vers les hôpitaux provinciaux. Leur mission ? Réaliser leurs stages tout en comblant le manque de médecins, malgré des conditions de travail souvent déplorables. Ainsi, la grève des étudiants en médecine n’est pas perçue comme un « non-événement« , mais comme une véritable crise qu’il est impératif de gérer.
Et lorsque les futurs médecins expriment leur mécontentement, ils n’hésitent pas à recourir à la grève, boycottant non seulement les cours, mais aussi les stages. Conséquence directe: les hôpitaux universitaires se retrouvent privés de ces jeunes passionnés par leur vocation, qui aspirent à sauver des vies et à servir la communauté.
Cependant, tous les acteurs ne gèrent pas cette colère de la même manière. En 2019, par exemple, un précédent mouvement de contestation des étudiants en médecine avait abouti à un accord permettant à ces derniers de retourner en cours.
Malheureusement, d’autres, comme le ministre sortant Abdellatif Miraoui, préfèrent laisser les tensions s’envenimer, notamment dans la rue, où récemment les étudiants se sont heurtés aux forces de l’ordre. D’autres encore sont poursuivis en justice. Au lieu d’engager un dialogue responsable et académique, Miraoui a préféré s’abriter derrière son bureau, en attendant que la tempête passe.
Son limogeage pourrait être plus un soulagement pour lui qu’une réelle perte. En effet, il a laissé derrière lui plus de 20 000 étudiants dans une situation d’impasse, coincés dans un dossier qu’il n’a pas su gérer pendant toute une année. Pis encore, selon la Commission des étudiants en médecine, son échec ne s’est pas limité à l’absence de solutions : il a, au contraire, entravé toute tentative de médiation en mettant « des bâtons dans les roues », selon leurs dires.
L’échec de Miraoui a été largement dénoncé, tant dans les rues que sur les réseaux sociaux ou encore dans la presse marocaine et étrangère. Pourtant, il aurait été judicieux de confier ce dossier délicat à une institution capable d’apporter des réponses concrètes.
Aujourd’hui, les étudiants en médecine en sont à leur 300ème jour de boycott des cours et des stages. Le spectre d’une année blanche n’est plus qu’un lointain souvenir, tandis que leurs revendications demeurent sans réponse. Miraoui a quitté son poste sans même se retourner vers ces milliers d’étudiants qui, demain, pourraient être les médecins appelés à soigner le ministre sortant ou l’un de ses proches.
Avec le départ de Miraoui dans les oubliettes de l’histoire, plusieurs questions restent en suspens : Qui doit porter la responsabilité de cette crise ? Quel avenir pour ces étudiants après une année perdue ? Le nouveau ministre saura-t-il adopter une meilleure approche pour gérer cette situation complexe ?
La réponse est encore incertaine, mais il est urgent d’instaurer un mécanisme de reddition des comptes. Il est inacceptable qu’un ministre puisse provoquer une crise aussi profonde dans un secteur aussi vital et remettre les clés à son successeur, avec un legs aussi lourd, sans avoir à rendre des comptes.
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