Le géant américain du streaming Netflix a annoncé, vendredi, son intention de racheter le studio de cinéma et de télévision Warner Bros Discovery (WBD) pour près de 83 milliards de dollars, une transaction d’une ampleur inédite qui devrait profondément remodeler Hollywood et, plus largement, l’ensemble du paysage médiatique mondial.
Ce rachat, qui inclut notamment le prestigieux service de vidéo à la demande HBO Max, permettrait à Netflix de mettre la main sur un catalogue de films et de séries parmi les plus riches au monde.
Il s’agit de la plus vaste opération de consolidation dans l’industrie du divertissement depuis l’acquisition de Fox par Disney pour 71 milliards de dollars en 2019.
Face à Netflix, plusieurs acteurs étaient en lice pour le rachat, dont Paramount Skydance et Comcast, mais c’est la plateforme de streaming qui a présenté l’offre la plus élevée. Elle propose ainsi 27,75 dollars par action, valorisant WBD à 72 milliards de dollars hors dette, alors que le conseil d’administration de WBD espérait environ 75 milliards.
Cette acquisition intervient dans un contexte où Warner Bros avait déjà annoncé, en juin dernier, la séparation de ses activités « streaming » et « studios » en deux entités distinctes cotées en Bourse.
« Cette scission devrait être finalisée au troisième trimestre 2026, préalablement à la conclusion du rachat », indique le communiqué de Netflix.
« Notre mission a toujours été de divertir », a dit Ted Sarandos, directeur général de Netflix, cité dans le communiqué, ajoutant qu’en « combinant l’incroyable bibliothèque de séries et de films de Warner Bros (…) avec nos titres qui définissent la culture d’aujourd’hui, tels que Stranger Things, KPop Demon Hunters et Squid Game, nous serons en mesure de le faire encore mieux ».
De son côté, David Zaslav, le PDG de WBD, a souligné que l’opération réunissait « deux des plus grandes entreprises de récits au monde pour offrir à encore plus de gens le divertissement qu’ils aiment le plus regarder ».
Si l’opération franchit les nombreuses étapes réglementaires, elle devrait être finalisée d’ici 12 à 18 mois. Les régulateurs américains et européens examineront de près ce rapprochement, notamment en raison du risque de position dominante que pourrait acquérir Netflix.
À Wall Street, l’annonce du rachat a été accueillie avec prudence, l’action Netflix a reculé de 1,5% en début d’après-midi. Certains analystes pointent le risque financier important, notamment la pénalité de près de 6 milliards de dollars que Netflix devrait verser à WBD si l’accord venait à échouer ou à ne pas obtenir les autorisations requises.
Si elle se concrétise, cette acquisition confirmerait la domination de Netflix, déjà fort de plus de 300 millions d’abonnés, et consacrerait la prise de pouvoir de la tech sur Hollywood.
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