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Dans une nouvelle passe d’armes au Parlement, l’opposition réclame une réforme profonde de la stratégie commerciale du gouvernement, lui reprochant ses « promesses non tenues » et son incapacité à répondre aux défis économiques pressants, notamment ceux relatifs aux accords de libre-échange et à la relance des PME. Sans accabler l’Exécutif, l’opposition se dit cependant insatisfaite et appelle à des actions concrètes.
Lors de son intervention au Parlement, le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a dressé un bilan largement positif de ses actions, abordant notamment les questions de commerce extérieur et de développement économique. L’opposition, dans son rôle politique qui semble lui échapper, a réagi pour la forme en soulignant ce qu’elle considère être des « promesses en l’air » en matière de relance économique et de soutien aux petites entreprises.
C’est ainsi, que la députée de la région Laâyoune-Sakia El Hamra, Hayat Laaraich, de l’Union socialiste des forces populaires (USFP), a ouvertement critiqué ce qu’elle décrit comme une exploitation des accords commerciaux pour servir d’autres intérêts, notamment diplomatiques, à travers la question du Sahara. Elle appelle à un réexamen de la politique commerciale afin de doter le pays d’une approche plus adaptée et plus performante, inspirée du modèle de la coalition des années 90.
Mme Laaraich déplore que les accords de libre-échange signés avec divers partenaires n’aient pas réussi à stimuler suffisamment le tissu économique national, en particulier pour les petites entreprises. Au lieu de cela, ces accords auraient, selon elle, créé une « concurrence déloyale », affaiblissant les PME locales, incapables de rivaliser avec des multinationales aux moyens colossaux, installées au Maroc avec des privilèges, mais sans impact significatif sur le chômage structurel.
Abdennour Hasnaoui, autre député de la même mouvance, a quant à lui exprimé son scepticisme face aux engagements gouvernementaux en matière de création d’emplois et de renforcement de la compétitivité industrielle. « Où en sommes-nous de vos promesses d’emplois dans le secteur industriel ? » a-t-il lancé, soulignant que le chômage a dépassé les 13 %, loin des ambitions affichées. Hasnaoui questionne également l’intégration des entreprises marocaines dans les chaînes de valeur mondiales, mettant en doute l’impact réel des efforts du gouvernement pour positionner le Maroc comme partenaire régional incontournable.
Pour lui, les annonces de l’Exécutif sur le renforcement des exportations et la diversification des partenaires commerciaux se révèlent être des slogans sans impact tangible. La rhétorique d’un Maroc exportateur dynamique semble pour l’instant suspendue à un horizon encore flou. Selon Hasnaoui, les défis restent nombreux et les succès limités de la politique industrielle actuelle ne font que confirmer l’urgence de revoir la stratégie.
Idriss Sentissi, du Mouvement populaire (MP), ajoute une voix pondérée, mais ferme à la critique, estimant que le gouvernement pourrait gagner en crédibilité en présentant un « programme amendé ». Selon lui, la politique d’emploi demeure le chantier central, un point de convergence entre toutes les forces politiques, qui reste à ce jour négligé.
« Nous devons poser des chiffres, mais surtout des programmes concrets pour répondre aux attentes des citoyens », souligne-t-il. Sentissi rappelle que si certaines avancées dans le commerce extérieur sont notables, l’impact réel sur les conditions de vie des citoyens est encore à prouver. Et, si l’opposition n’est pas « nihiliste », elle reste en attente de résultats tangibles, s’inquiétant des conséquences des inégalités persistantes en matière de pouvoir d’achat et de prix alimentaires, qui
Rachid Hamouni du Parti du progrès et du socialisme (PPS), pour sa part a indiqué que l’approche commerciale du gouvernement pourrait s’améliorer en se focalisant davantage sur la compétitivité de l’économie nationale, condition sine qua non pour faire du Maroc un acteur solide sur les marchés africains. Hamouni n’a pas manqué de rappeler que la politique commerciale devrait s’aligner sur les intérêts stratégiques du pays, notamment en consolidant la diplomatie économique autour de la question du Sahara.
Il souligne que le commerce extérieur, loin d’être une simple arène de gains financiers, se doit de refléter les intérêts nationaux. Dans cette optique, il exhorte le gouvernement à diversifier ses relations économiques et à tirer parti des événements à venir, comme la Coupe d’Afrique des Nations en 2025 et la Coupe du Monde 2030, pour transformer le Maroc en un hub régional.
Défis de l’Exécutif
Pour conclure, Salwa Bardai du Parti de la justice et du développement (PJD) a profité de la tribune pour exprimer un avis incisif : la réforme ministérielle récemment opérée ne serait qu’un jeu d’influences et de satisfaction politique, sans véritable intention de relancer le secteur du commerce. « Vous avez choisi de parler du commerce extérieur comme d’un exemple de succès, mais en réalité, les mesures concrètes manquent et les résultats sont insuffisants », a-t-elle déclaré, ajoutant que si les exportations ont bien progressé de 5,5 % en 2024, cela n’a guère amélioré la croissance globale du pays.
L’opposition, quoique peu convaincante et bien que souvent en désaccord interne, est restée pour une fois unanime : le gouvernement est invité à revoir sa copie pour faire de la politique commerciale un véritable levier de croissance économique et de développement social. On peut y voir, au-delà des critiques, l’impression d’une volonté collective de voir le gouvernement agir avec plus d’ambitions.
Les attentes sont grandes, et le constat est implacable : le temps des promesses semble révolu. Il est comme qui dirait que l’opposition, malgré son scepticisme, tend la main pour collaborer. C’est peut-être là un signe que le Maroc peut, enfin, franchir un cap décisif vers une prospérité partagée.
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