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En pleine bataille pour la défense des droits des employés pénitentiaires depuis une décennie, Mohamed Salah Tamek, délégué général à l’Administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR), se retrouve à la croisée des chemins, confronté à un report inattendu et infamant de la présentation du budget des prisons par la Commission de la justice, de la législation, des droits de l’homme et des libertés à la Chambre des représentants. Cet ajournement étant causé par l’absence d’un représentant gouvernemental.
En colère face à cette situation, Tamek a déclaré ressentir « une humiliation que je n’ai jamais connue dans ma vie, ni durant mes études, ni en prison. Cette vexation n’est pas seulement personnelle, mais elle touche également l’institution et les employés des prisons qui attendaient depuis 14h30 ». Il a ainsi dénoncé un « mépris » non seulement de la part de la société marocaine, mais aussi de l’Etat envers l’administration pénitentiaire.
Par ailleurs, le délégué général a manifesté une vive indignation, indiquant qu’il a éprouvé une telle humiliation au Parlement qu’il a même envisagé de démissionner. Il a ainsi critiqué ouvertement le président de la Commission de la justice, de la législation, des droits de l’homme et des libertés, soulignant son manque de flexibilité.
« La réunion avait été prévue dès la semaine passée, et chacun était informé qu’une séance se tiendrait aujourd’hui à 15h pour discuter du budget. Nous sommes arrivés une demi-heure en avance », a-t-il insisté, notant que « bien que le ministre ait fait défaut, nous aurions pu initier la discussion et lui transmettre ensuite les conclusions, mais cette rigidité s’avère complètement décourageante ».
Et d’ajouter: « Le secteur des prisons n’a jamais été abordé lors des conseils de gouvernement, en dépit de ses demandes répétées depuis une décennie pour améliorer les salaires des employés ».
C’était d’ailleurs un sentiment partagé par les députés présents, membres de la commission. Ceux-ci ayant exprimé leur profonde indignation à l’égard du président de la commission. En décidant de reporter la réunion jusqu’à ce qu’un représentant du gouvernement soit présent, ils ont estimé que cette décision constituait une véritable « insulte ».
Ils ont notamment dénoncé les événements survenus dès le début de la réunion. Pour les membres, gagner le respect du gouvernement, des institutions et du public est ardu si le respect n’est pas mutuel. Selon eux, bien que le gouvernement ait commis l’erreur de ne pas être présent, il est essentiel de respecter les députés et l’institution, qui se sont sentis profondément insultés par la décision unilatérale du président de la commission, privant ainsi les membres de leur droit de s’exprimer sur cette décision rigide.
Ils ont souligné que la souplesse régit l’ensemble des commissions et que le règlement intérieur du parlement repose sur ce principe.
En réponse, Said Baaziz, président de la Commission, a insisté sur la nécessité de respecter le règlement intérieur de la Chambre des représentants, en précisant que le gouvernement avait été informé de la réunion, comme le prouve la présence du délégué général à 15h00.
Baaziz a clarifié qu’il ne s’agissait pas d’un report, mais d’un ajournement de la réunion à 17h00 pour garantir la présence du gouvernement, soulignant que tout report officiel aurait nécessité de consulter le bureau de la commission pour une décision conforme au règlement intérieur.
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