Le président du Conseil de la concurrence, Ahmed Rahhou, a démenti avoir reçu le projet de décret concernant la fixation des prix des médicaments, précisant que son institution réagir dès que celui-ci lui sera soumis.
Alors que les syndicats attendent l’avis du Conseil de la concurrence sur le projet de décret concernant la fixation des prix des médicaments, Ahmed Rahhou, président de l’institution, a démenti que Hespress le Conseil ait reçu ce texte », estimant que « l’institution se prononcera lorsqu’il lui sera soumis inscrit », une étape que les pharmaciens attendent avec impatience.
Joint par Hespress, Rahhou a précisé que son conseil n’a pas été saisi au sujet de ce texte, tandis que Khalid Zouine, président de l’Union nationale des pharmaciens du Maroc, a indiqué que » la tutelle (ministère de la Santé et de la Protection sociale) a affirmé lors d’une réunion officielle avec les syndicats qu’il attendait la réponse de cette institution constitutionnelle», laquelle est habilitée à donner son avis sur toute question relative à la concurrence.
Zouine a expliqué aussi que « les syndicats attendent l’avis du Conseil », soulignant que ministère a fait savoir qu’il attendait lui-même l’avis du Conseil.
Le décret en question a provoqué une division au sein même des syndicats représentant les pharmaciens du Maroc. Trois centrales syndicales ont accusé la Confédération des pharmaciens du Maroc, après son boycott du dialogue et une manifestation en protestation contre le mépris du ministère vis-à-vis de ses remarques sur le décret, de « propager des fausses informations et des mensonges », et de « perturber la reprise des négociations » entre le ministère et les partenaires.
Le communiqué des trois centrales syndicales a indiqué qu’une réunion technique s’est tenue jeudi dernier, réunissant les syndicats et des représentants du ministère et de l’Agence marocaine des médicaments, afin de discuter en profondeur des points urgents du dossier de la profession, et d’élaborer les mécanismes légaux et les ajustements techniques nécessaires à sa mise en œuvre.
Les syndicats ont également affirmé qu’au cours de cette phase de dialogue avec le ministère, ils ont perçu « une volonté sérieuse » de la part de ce dernier et des progrès quotidiens pour satisfaire les demandes des pharmaciens. Le communiqué précise : « Parallèlement aux efforts considérables déployés par les trois syndicats pour améliorer et structurer le système pharmaceutique, nous avons été surpris par la propagation de fausses informations et de mensonges de la part d’une centrale syndicale représentant une petite minorité de pharmaciens».
Le communiqué ajoute que cette centrale, la Confédération des syndicats des pharmaciens du Maroc, « s’était retirée de la première phase du dialogue avec le ministère de son propre chef, choisissant ainsi de s’opposer et de perturber le déroulement de ce dialogue, qui se tient avec les syndicats représentant l’écrasante majorité des pharmaciens ».
Le texte a également insisté sur le fait que « cette centrale représente environ trois syndicats de pharmaciens sur 67 répartis sur le territoire national », soulignant que « le travail syndical doit être exempt d’agendas politiques qui nuisent à l’intérêt de la profession ou de conflits idéologiques obsolètes qui continuent d’influencer certaines mentalités ».
Les trois centrales syndicales ont affirmé que « la campagne de manipulation, de mensonges et de tromperies menée par cette centrale n’a aucun lien, ni de près ni de loin, avec les pharmaciens du Maroc, qui prétend parler en leur nom, bien qu’elle ne représente qu’une infime minorité à l’échelle nationale ».
Le communiqué a également rappelé que « la meilleure preuve de cette manipulation est le nombre de manifestants présents lors de la dernière protestation devant le ministère de la Santé, où environ 160 pharmaciens étaient présents sur un total de 14 000 pharmaciens en exercice au Maroc, dont certains avaient été mobilisés par des mensonges et des manipulations ».
« Pour couvrir son échec flagrant, cette centrale s’est permise de falsifier les faits en attribuant un chiffre fantaisiste à la manifestation qu’elle avait organisée, et l’a faussement attribué aux autorités », a-t-il ajouté.
De son côté, le président de la Confédération des syndicats des pharmaciens du Maroc, Mohamed Lahbabi, a déclaré que « la dernière manifestation organisée par la Confédération était, selon tous les journalistes présents, une grande réussite, et il est impossible de contredire ceux qui étaient sur place pour accorder foi à des sorties imprudentes ». Et de relever que « ce que véhiculent certains confrères concernant son syndicat relève d’une mauvaise appréciation de leur part ».
Le président de la Confédération des syndicats des pharmaciens du Maroc a insisté sur le fait que « son syndicat a toujours été présent lors des rencontres avec l’administration, notamment le ministère concerné », concluant : « en fin de compte, nous restons des collègues et des organisations qui défendent, chacune à sa manière, les intérêts de la profession pharmaceutique».
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