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Des éléments de la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) ont entamé des investigations autour d’irrégularités liées à des crédits octroyés par un groupe bancaire à deux frères chanceux, dans le cadre d’un projet immobilier situé à Sidi Maârouf, en périphérie de Casablanca.
Selon des sources bien informées de Hespress, l’ouverture de l’enquête a été ordonnée par le procureur général du Roi près la Cour d’appel de Casablanca, Saleh Tiznari, à la suite d’une plainte déposée par Attijariwafa bank. La plainte évoque des accusations de fraude et d’autres infractions liées à plusieurs opérations entourant le projet immobilier en question. L’enquête pourrait s’étendre à l’ensemble des parties prenantes dans ce projet, lancé il y a 15 ans sans jamais avoir été mené à son terme.
Le projet avait déjà suscité une vague de protestations en 2011 de la part des acquéreurs, qui avaient versé des avances dépassant les 6 milliards de dirhams, sans que l’entreprise promotrice ne respecte ses engagements contractuels. Ces derniers avaient alors saisi la justice pour escroquerie et non-exécution de contrat. Toutefois, certaines interventions avaient, à l’époque, entravé le bon déroulement des procédures judiciaires. Des négociations avaient ensuite été engagées avec la banque pour l’obtention d’un nouveau prêt de 10 milliards de dirhams, destiné à relancer les travaux et livrer les appartements à leurs propriétaires. Mais ce plan n’a jamais été concrétisé, les travaux ayant été pratiquement à l’arrêt depuis plus de deux ans.
D’après les informations obtenues par Hespress, les enquêteurs de la BNPJ prévoient également d’auditionner, dans le cadre de ce même dossier, plusieurs promoteurs immobiliers et chefs d’entreprise ayant collaboré avec la société mise en cause. Les transactions analysées révèlent que certains d’entre eux ont bénéficié de montants colossaux.
Les investigations visent à vérifier les services effectivement rendus par ces intervenants, à détecter d’éventuels écarts comptables injustifiés entre les montants perçus et les prestations livrées, et à établir si ces sommes ont bien été utilisées pour le projet immobilier. Des comptables et d’autres parties impliquées dans la gestion du projet seront également entendus. Par ailleurs, une société immobilière aurait été spécialement créée dans le but de transférer les biens de la société bénéficiaire du prêt, dans la perspective de les revendre à des prix nettement supérieurs à ceux initialement fixés par la banque pour le grand public.
Les sources de Hespress indiquent que les enquêtes en cours s’orientent vers la vérification d’éventuelles anomalies dans la gestion du crédit destiné à ce projet immobilier, un crédit que les dirigeants de la société n’ont ni honoré vis-à-vis des acquéreurs, ni envers l’établissement bancaire. Les fonds versés sur les comptes de l’entreprise immobilière dépassent les 34 milliards de dirhams. Le fait que la banque ait, fait inédit, décidé de porter plainte au pénal contre des promoteurs immobiliers marque un tournant, et laisse présager l’ouverture d’autres dossiers similaires impliquant des opérateurs soupçonnés d’avoir détourné des prêts en les affectant à des fins autres que celles déclarées dans les dossiers de financement de leurs projets.
Il convient de rappeler que le groupe bancaire avait déjà introduit, devant le tribunal de commerce de Casablanca, deux procédures de vente aux enchères concernant deux villas saisies dans le cadre de ce crédit. L’établissement réclame le remboursement de plus de 50 milliards de dirhams. Les acquéreurs, quant à eux, continuent de subir un lourd préjudice, ayant versé les montants exigés depuis des années sans jamais avoir reçu les logements promis.
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