Le Maroc vient d’obtenir un prêt de 200 millions de dollars de la Banque asiatique d’investissement dans les infrastructures (AIIB), dans le cadre d’un programme conjoint avec la Banque mondiale. Ce financement s’inscrit dans la dynamique du programme national de réduction des émissions de carbone, que le Royaume met progressivement en œuvre.
Dans un communiqué, la banque précise que ce prêt vise à consolider la contribution déterminée au niveau national du Maroc dans la lutte contre le changement climatique. L’accent est mis sur l’adaptation climatique, la protection des écosystèmes fragiles et le renforcement des capacités institutionnelles afin de mieux répondre aux défis environnementaux.
Le programme repose sur plusieurs objectifs stratégiques : renforcer la gouvernance climatique à travers le financement et l’exploitation de radars météorologiques pour améliorer les prévisions climatiques, sécuriser les infrastructures liées aux énergies renouvelables, mais aussi soutenir les moyens de subsistance dans les zones oasiennes. Ces actions passent par le développement de la filière du palmier-dattier, la culture de plantes résistantes comme l’arganier, le cactus et l’olivier, ainsi que la réhabilitation des infrastructures hydrauliques traditionnelles.
La mise en œuvre de ce programme mobilise plusieurs institutions nationales de premier plan : l’Agence nationale pour le développement des zones oasiennes et de l’arganier (ANDZOA), l’Agence pour le développement agricole (ADA), la Direction générale de la météorologie (DGM), la Direction de l’irrigation et de l’aménagement de l’espace agricole (DIAEA), ainsi que l’Institut national de la recherche agronomique (INRA).
L’ambition affichée est claire : renforcer les chaînes de valeur rurales, créer des emplois verts et instaurer des mécanismes de coordination institutionnelle dans des domaines aussi cruciaux que le financement climatique, la production et la gestion de données environnementales ou encore la maîtrise des risques.
Le prêt repose sur un mécanisme de financement axé sur les résultats, assorti d’indicateurs de performance précis. Ceux-ci incluent notamment la mise en service du réseau national climatique, l’amélioration de la résilience des écosystèmes oasiens et la protection des ressources hydriques dans les zones concernées.
Il convient de rappeler que le Maroc s’est doté d’une stratégie nationale bas carbone qui définit des objectifs clairs pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Cette stratégie prévoit de diminuer la dépendance énergétique à travers la généralisation de l’efficacité énergétique et de l’économie circulaire dans les secteurs de l’industrie, du bâtiment et du transport, tout en renforçant la production d’énergies renouvelables afin de réduire les importations de combustibles fossiles.
Elle vise également à consolider la résilience économique par le soutien aux technologies propres et le développement de l’hydrogène vert. Des objectifs sectoriels précis de réduction des émissions ont été fixés dans les domaines de l’énergie, de l’industrie, du bâtiment, du transport et de la gestion des déchets, parallèlement à la mise en place de systèmes agricoles et forestiers durables et intelligents face au climat.
Cette stratégie nationale regroupe plus de 90 mesures couvrant l’ensemble des secteurs : amélioration de l’efficacité énergétique, gestion des déchets, captage et stockage du carbone, avec pour ambition de produire 96 % de l’électricité à partir de sources renouvelables d’ici 2050, et de mettre fin progressivement à l’utilisation du charbon à l’horizon 2040.
En outre, la stratégie prévoit une réduction de 73 % des importations de combustibles fossiles d’ici 2050, limitant ainsi la vulnérabilité de l’économie marocaine face aux crises internationales. Enfin, elle insiste sur l’importance de la participation active des collectivités territoriales, du secteur privé et de la société civile afin de garantir une transition climatique juste, équitable et inclusive.
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