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Alors que la question migratoire continue d’agiter les débats à l’échelle mondiale, le Maroc s’affirme de plus en plus comme un acteur responsable et engagé dans l’accueil et l’intégration des réfugiés. Le dernier rapport du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) confirme cette tendance : près de 20.000 réfugiés et demandeurs d’asile vivent aujourd’hui sur le territoire national.

Mais au-delà des chiffres, c’est surtout la continuité de l’action humanitaire du Royaume qui interpelle, révélant une stratégie pensée dans la durée et en phase avec ses engagements internationaux.

Une politique structurée depuis 2013

En 2013, sous l’impulsion royale, le Maroc lançait une stratégie nationale d’immigration et d’asile (SNIA), première du genre dans la région. Elle reposait sur un principe clair : l’intégration des migrants et réfugiés dans le tissu social, loin d’une logique de simple transit. Deux campagnes exceptionnelles de régularisation ont permis à des dizaines de milliers de personnes de bénéficier d’un statut légal, ouvrant l’accès à l’éducation, à la santé et à l’emploi.

Ce choix politique est venu rompre avec l’approche sécuritaire qui domine encore dans plusieurs pays voisins. En assumant sa vocation d’espace d’accueil, le Maroc a voulu donner un cadre digne et structuré à un phénomène qui, ailleurs, demeure souvent géré dans l’urgence et la précarité.

Des efforts concrets sur le terrain

Aujourd’hui, la présence de réfugiés d’origines diverses – Syriens, Centrafricains, Soudanais, Yéménites ou encore Ivoiriens – illustre la diversité de cette population installée au Royaume. Mais derrière ces chiffres se trouvent des réalités humaines que le Maroc tente d’accompagner au quotidien.

L’accès des enfants réfugiés à l’école publique en est un exemple éloquent. Plusieurs milliers d’entre eux suivent un cursus scolaire normal, au même titre que leurs camarades marocains. Dans le domaine de la santé, les réfugiés bénéficient de l’accès aux hôpitaux et aux services médicaux de base, avec un accent particulier sur les femmes et les enfants. Le ministère de la Santé, en partenariat avec le HCR et les associations locales, multiplie également les campagnes de sensibilisation et de vaccination.

Sur le plan social, des programmes d’accompagnement et de formation professionnelle ont été mis en place afin de favoriser l’insertion des réfugiés dans le marché du travail. Même si les défis restent considérables, cette orientation témoigne de la volonté de l’État de ne pas laisser ces populations en marge.

Une responsabilité assumée malgré des contraintes

Il faut rappeler que le Maroc agit dans un contexte marqué par une hausse constante des déplacements forcés à travers le monde. Fin 2024, plus de 123 millions de personnes étaient contraintes de fuir leur foyer, selon les Nations unies. Face à cette réalité, de nombreux pays choisissent la fermeture ou externalisent la gestion des flux migratoires.

Le Royaume, lui, assume son rôle en Afrique et en Méditerranée, malgré ses propres contraintes socio-économiques. Accueillir, scolariser et soigner des milliers de réfugiés suppose un effort budgétaire et organisationnel réel, qui s’ajoute aux besoins de la population nationale. Mais Rabat a fait le choix d’une politique humanitaire cohérente avec son image de pays stable et solidaire, refusant la logique du rejet ou de l’exclusion.

Cette politique migratoire s’inscrit également dans une vision diplomatique plus large. Le Royaume, qui siège régulièrement dans les instances onusiennes traitant de la migration, s’emploie à plaider pour une approche collective et solidaire. En décembre 2018, Marrakech accueillait la conférence internationale ayant conduit à l’adoption du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières. Un signal fort de l’engagement du Maroc à placer la question migratoire au cœur du multilatéralisme.

En Afrique, le rôle du Royaume est aussi reconnu. En tant que chef de file désigné par l’Union africaine sur la question migratoire, Rabat milite pour une gestion concertée et pour un partage des responsabilités, alors que le continent connaît une mobilité humaine croissante.

Un défi de long terme

L’accueil de réfugiés au Maroc n’est plus une parenthèse passagère mais un défi de long terme. Il implique d’adapter les politiques publiques, de renforcer la coordination avec les acteurs internationaux et de maintenir une solidarité nationale envers des populations vulnérables. Les associations de la société civile jouent d’ailleurs un rôle clé, en complément des efforts de l’État, dans l’accompagnement psychologique, la formation et l’aide humanitaire.

En s’inscrivant dans la durée, l’engagement du Maroc illustre une conviction : la question des réfugiés ne se résume pas à une urgence temporaire mais constitue un enjeu global de dignité humaine et de stabilité régionale. Et en la matière, le Royaume a choisi de montrer l’exemple.

The post Réfugiés au Maroc : un défi humanitaire qui s’installe dans la durée appeared first on Hespress Français - Actualités du Maroc.