Alors que les blocages et les filles d’attentes sont longues entre les présides occupés de Melilla et Sebta, tout le long de l’année, le gouvernement espagnol aurait refusé une proposition d’ouvrir la frontière de Ferhana ponctuellement pour alléger la pression sur Beni Ensar.
Selon le député Amin Azmani, du parti Somos Melilla, le gouvernement marocain aurait proposé des mesures pour fluidifier le flux des personnes entre la ville de Melilla et le reste du Maroc, notamment en ouvrant la frontière Ferhana pendant 4 mois chaque année.
Cette proposition devait initialement aider à décongestionner les passages lors des périodes de fêtes ou de vacances durant lesquelles les citoyens des deux bords font la traversée.
Cependant, le député a indiqué dans une déclaration au média ibérique Cope, que le gouvernement central espagnol aurait rejeté cette proposition, alors que les deux pays disent travailler en symbiose pour améliorer l’expérience des voyageurs et éviter les longues queues à la frontière.
Les voyageurs vivent en effet un calvaire à attendre plusieurs heures pour effectuer le passage au niveau des postes frontières, et notamment à cause des procédures administratives longues et pénibles.
En période estivale et de chaleur, le passage se trouve non seulement encombré mais aussi désagréable à cause du temps passé sous un soleil de plomb.
Le député a estimé que le refus du gouvernement espagnol de ladite mesure était une « erreur », soulignant que les problèmes éventuels rencontrés lors de l’Opération Marhaba, sont dus à un manque de « coordination et de gestion ».
Il a fait remarquer que malgré tout, la ville de Melilla engendrait de grands gains financiers grâce à cette opération de traversée des Marocains de l’étranger, chaque année, notant « génère d’importantes ressources financières pour la ville ».
A noter que le point de passage terrestre à Melilla se fait par le poste frontière Beni Ensar, mais des milieux politiques espagnols ont récemment appelé à ouvrir deux autres voix terrestres pour décongestionner le flux surtout à parti du 15 juin, pour le lancement officiel de l’Opération Marhaba.
Le secrétaire du parti d’extrême droite, VOX de Melilla et coordinateur du groupe parlementaire, Javier Diego, a appelé à l’ouverture des postes frontaliers de Ferhana et Barrio Chino, mais de les réserver uniquement pour les résident de Melilla et non pas pour les Marocains qui feraient la traversée depuis l’Espagne par voie maritime.
Le responsable du parti d’extrême droite a estimé, que l’Opération Marhaba ne profitait pas à l’économie locale de Melilla. « Elle engendre des embouteillages, des files d’attente et des dépenses publiques supplémentaires », a-t-il soutenu, suggérant que la traversée se fasse de Nador directement depuis les ports espagnols.
Sa position s’explique par l’ancrage politique raciste du parti auquel il est affilié et révèle les relents du contentieux colonial, même si en réalité, l’opération de traversée profite grandement à la ville.
Les fermetures intermittentes, les contrôles renforcés et les restrictions imposées, les retards, rendent difficiles et perturbent le déplacement des habitants en zone frontalière, tout en ayant un impact sur l’économie locale.
Pour rappel, le gouvernement espagnol a déboursé plus de 11 millions d’euros pour mettre en place l’année dernière, un frontière intelligente à Melilla. Le ministre espagnol de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, a inauguré en février, du côté espagnol cette nouvelle frontière intégrant le Système d’Entrée/Sortie (EES).
Ce système qui devrait être testé à grande échelle cet été lors de l’opération de traversée estivale. Il permet un filtrage plus sûr des passages frontalier, en facilitant l’enregistrement de la documentation, des empreintes digitales et du visage des voyageurs qui passeront à travers le poste frontière de Beni Ensar.
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