La rentrée scolaire 2025-2026 s’ouvre dans tout le Royaume, marquant le retour en classe de plus de huit millions d’élèves, de l’enseignement préscolaire au secondaire. Cet événement, attendu par les familles et les enseignants, s’inscrit cette année encore dans un contexte de réforme profonde du système éducatif marocain. Entre les ambitions affichées par les autorités et les défis persistants sur le terrain, cette rentrée révèle à la fois les progrès réalisés et les chantiers encore ouverts.
Le ministère de l’Éducation nationale poursuit la mise en œuvre de la feuille de route stratégique 2022-2026, qui fixe trois priorités : L’amélioration des apprentissages fondamentaux : lecture, écriture et mathématiques doivent être maîtrisés par tous les élèves à la fin du primaire, la lutte contre le décrochage scolaire : un enjeu majeur, notamment dans les zones rurales où la pauvreté et l’éloignement des établissements demeurent des obstacles, et le développement de la vie scolaire : davantage d’activités sportives, artistiques et culturelles sont encouragées pour renforcer l’épanouissement des élèves.
Cette feuille de route prévoit aussi l’amélioration des infrastructures, la digitalisation progressive des établissements et la formation continue des enseignants.
Malgré ces réformes, les difficultés demeurent visibles. Beaucoup d’écoles, surtout en milieu rural, souffrent encore d’un manque d’équipements de base (sanitaires, bibliothèques, terrains de sport). La question des effectifs reste également sensible : certaines classes dépassent encore les 40 élèves, ce qui nuit à la qualité des apprentissages.
Autre défi majeur : la disponibilité des enseignants. Si le gouvernement a lancé un plan de recrutement de milliers de nouveaux professeurs contractuels, le déficit n’est pas totalement comblé et la stabilité professionnelle de ces enseignants continue de susciter des débats.
Pour les parents, la rentrée reste synonyme de dépenses importantes. Le coût des manuels scolaires, des fournitures et des uniformes représente une charge lourde pour de nombreux ménages, particulièrement dans un contexte économique marqué par l’inflation.
Certaines familles soulignent aussi les disparités entre l’école publique et l’école privée. Si une partie de la population fait confiance à l’enseignement public rénové, beaucoup continuent à se tourner vers le privé, malgré des frais de scolarité élevés, dans l’espoir d’offrir une meilleure qualité d’encadrement à leurs enfants.
Vers une école plus inclusive et plus moderne
Le ministère de l’Éducation a réaffirmé son engagement en faveur d’une école inclusive. Des programmes spécifiques sont mis en place pour les enfants en situation de handicap, avec des classes adaptées et du matériel pédagogique spécialisé.
De plus, la digitalisation de l’éducation gagne du terrain. Des plateformes d’apprentissage en ligne et des outils numériques sont progressivement introduits, bien que leur utilisation reste limitée par le manque d’accès à Internet dans certaines régions reculées.
Du côté des enseignants, les attentes sont nombreuses : amélioration des conditions de travail, stabilité des statuts, réduction du nombre d’élèves par classe et accès régulier à la formation continue.
Les parents, eux, espèrent une école qui permette à leurs enfants non seulement d’apprendre, mais aussi de s’épanouir et de se préparer aux défis d’un monde en constante évolution.
Rentrée scolaire 2025-2026 au Maroc : défis, réformes et chiffres clés
La rentrée scolaire 2024-2025 avait mobilisé environ 8,11 millions d’élèves à tous les niveaux (préscolaire, primaire, collégial et qualifiant). Pour désengorger les classes et améliorer l’accès à l’école, 189 nouveaux établissements publics ont été ouverts et 3 500 salles de classe supplémentaires ont été ajoutées.
Côté encadrement, le ministère a recruté 18 000 enseignants dont 8 000 pour compenser des départs, mais également pour réduire la surcharge, qui reste notable : 4% des classes primaires, 20% au collège et 10% au lycée dépassent 40 élèves par classe.
Le taux de scolarisation des enfants âgés de 4–5 ans a atteint 78,7% lors de l’année 2023-2024, bénéficiant d’un développement marqué notamment en milieu rural.
Par ailleurs, les programmes d’aide sociale continuent de soutenir la scolarisation : plus de 4,4 millions d’élèves ont reçu des sacs scolaires, plus d’un million ont bénéficié de la cantine, et plus de 580 000 ont accès au transport scolaire, dont 83% en milieu rural.
Le programme des écoles pionnières s’étend progressivement : de 626 établissements en phase pilote (2023-2024), il couvre désormais 2 500 écoles, soit 30% des élèves du primaire.
La projection pour la rentrée 2025-2026 prévoit 4 000 écoles concernées, représentant 51% des élèves, avec un objectif d’atteindre 70% à partir de 2026.
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