Le spectre du terrorisme et des conflits internes, qui créent une instabilité grandissante au sein du continent, ne doit pas seulement alarmer les gouvernements, mais également mobiliser les citoyens et les institutions à œuvrer ensemble pour une Afrique unie, a souligné jeudi le président de la Chambre des représentants, Rachid Talbi Alami.
Lors de l’ouverture des travaux de la deuxième édition du Forum des Présidents des Commissions des Affaires Etrangères des Parlements Africains, sous le thème : « Vers la mise en place de fondements durables pour la stabilité et la sécurité en Afrique », tenue ce jeudi 20 février 2025 à la Chambre des représentants, Talbi Alami a exprimé son inquiétude face aux défis persistants auxquels le continent africain est confronté.
Il a mis en lumière la symbiose entre le terrorisme et les conflits séparatistes, qui, selon lui, « compromettent la stabilité dans plusieurs régions« . Il a affirmé que ces phénomènes ne se contentent pas d’affecter les populations, de les terroriser et de les déplacer, mais visent également à saper les fondements mêmes de la stabilité, à établir un état d’absence de pouvoir et à accaparer les ressources naturelles des nations.
Le président de la première Chambre du Parlement a également évoqué la répétition des crises au sein de l’Afrique. Il a noté que, malgré les avancées réalisées dans les domaines institutionnels et économiques, les événements du passé continuent de hanter le continent. « Il est regrettable que les défis soient les mêmes que ceux soulevés depuis des années”, a-t-il déclaré. Les conflits internes refont surface dans certains pays, alimentant des tensions qui mettent en péril l’unité et la souveraineté des Etats.
L’Afrique doit faire face à d’autres défis majeurs, notamment les effets dévastateurs du changement climatique, tels que la sécheresse, la désertification et les inondations. Talbi Alami a insisté sur le fait que le continent doit tirer profit de ses ressources, mais il semblerait que l’industrialisation et la croissance économique n’en tirent pas encore pleinement profit. Pour que l’Afrique réalise son potentiel économique, il est essentiel de favoriser des politiques d’entraide et de collaboration, notamment par le biais de l’Union africaine et de la zone de libre-échange continentale.
De plus, le responsable a souligné que, loin de céder à l’angoisse, l’Afrique devrait puiser dans son histoire de résilience pour avancer. « L’homme africain, patient et obstiné, a triomphé du colonialisme » et a contribué à la construction d’Etats nationaux sous la conduite de grands leaders, a-t-il mis en avant, notant que ce passé glorieux doit servir de tremplin pour l’avenir.
Parmi les projets et initiatives prometteurs, Talbi a mentionné le Processus des Etats Africains Atlantiques (PEAA) et l’accès des pays du Sahel à l’océan Atlantique, soutenu par le Roi Mohammed VI. Ces initiatives s’inscrivent en effet dans une dynamique de coopération régionale essentielle pour stimuler le développement.
D’un autre côté, le président de la Chambre des représentants a encouragé la nécessité d’une action rapide en matière de politique et de réalisations. Selon lui, le temps est venu de transformer l’ambition en politiques concrètes afin de faire face aux défis de manière efficace. Chaque rencontre parlementaire doit devenir une tradition institutionnelle pour rapprocher les opinions et créer un consensus autour des enjeux communs.
Par la même occasion, Talbi Alami a rappelé l’importance de se libérer des héritages du colonialisme, particulièrement des notions qui ne répondent plus aux réalités contemporaines. Le respect des cultures africaines, la dignité et la souveraineté des Etats sont sacrés et doivent être préservés.
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