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En 2024, la diplomatie marocaine a signé de nouvelles victoires retentissantes dans l’atteinte d’un consensus international lié à sa souveraineté sur le Sahara, la cause première que le Royaume défend. Quelles sont alors les perspectives pour 2025?
Le succès de la diplomatie marocaine réside non seulement dans la justesse de la cause qu’elle porte, mais aussi dans la gestion habile des relations internationales, en particulier avec les grandes puissances mondiales et au sein du continent africain.
Grâce à une diplomatie active en faveur de la stabilité régionale, le Royaume a réussi à intégrer la question du Sahara dans un cadre plus large de coopération, notamment en renforçant ses liens avec les pays du Sahel et en jouant un rôle central dans des initiatives de paix et de sécurité.
En 2024, plusieurs pays ont réaffirmé leur position en faveur du Sahara marocain ou en louant l’initiative d’autonomie proposée par le Maroc comme solution au conflit, tandis que de nouveaux appuis à la légitimité du Royaume se sont ajoutés comme celui de la France qui a affirmé que « le présent et l’avenir du Sahara occidental s’inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine ».
D’autres victoires pour la diplomatie marocaine se sont réalisées cette année, notamment avec les retraits de reconnaissance de pays d’Amérique latine à l’entité séparatiste du polisario, à l’instar du Panama et de l’Equateur. Jusqu’ici fief du soutien à la milice séparatiste, plusieurs pays d’Amérique latine commencent à changer de position en faveur de la légitimité internationale.
Ces appuis renforcent la position du Maroc sur la scène mondiale et rend plus difficile toute tentative de légitimation du séparatisme du polisario soutenu par l’Algérie. L’année 2024 a marqué un nouveau pan d’isolement pour les séparatistes et a dénoté d’un plus grand renforcement du consensus autour de la solution marocaine, consolidant ainsi le leadership diplomatique du royaume.
Contactée par Hespress FR pour livrer sa lecture de cette année en termes de diplomatie, la politologue, Malika Zekhnini, a confirmé que la question du Sahara a connu une grande dynamique. « La question de notre cause, celle de notre unité nationale, a été pendant des années a été un conflit ignoré au niveau international », a-t-elle indiqué, notant le changement de paradigme.
« Nous attendions uniquement les sessions d’octobre pour le renouvellement du mandat de la MINURSO au Sahara, et c’était des moments critiques pour la diplomatie marocaine où nous avions la main sur le cœur. Ensuite, il y a eu la dynamique des dernières années, en particulier la position américaine sur la question, qui est étroitement liée à un ensemble de transformations rapides qui ont affecté le monde entier », souligne-t-elle.
Rappelant que le système mondial évolue aujourd’hui à une vitesse considérable, elle a estimé qu’il était naturel que tous les conflits et les différends subissent des transformations. « Mais la diplomatie marocaine, que l’on espérait voir réagir de manière efficace face à ces évolutions internationales, a trouvé des réponses, et cela s’est effectivement reflété dans la dynamique qui a marqué ce dossier », a noté la professeure à la Faculté Pluridisciplinaire de l’Université Sultan Moulay Slimane.
Il y a eu un certain nombre de reconnaissances de la pertinence de la vision marocaine pour une solution, que ce soit des positions des grandes puissances, en particulier des membres permanents du Conseil de sécurité, ou l’action de plusieurs pays qui ont retiré leur reconnaissance du pseudo-État, une entité qui n’a aucune existence légale ou réelle, « ce qui en dit long », a-t-elle estimé.
« Pour nous, la perspective de ce dossier est qu’il devrait se résoudre dans le cadre des Nations Unies. Autrement dit, il faut que ces dynamiques se concluent toujours par une solution sur laquelle nous soyons d’accord », a affirmé l’experte en relations internationales, ajoutant que « le pari est que les transformations internationales restent toujours en faveur du Maroc, et il est crucial de répondre de manière appropriée pour clore ce dossier définitivement ».
« C’est un problème qui est soumis au Conseil de sécurité, classé comme un conflit international. Je pense que nous avons franchi de grandes étapes et qu’aujourd’hui nous pouvons avancer et atteindre la vitesse finale. Le pari est que les transformations internationales restent toujours en faveur du Maroc, et il est crucial de répondre de manière appropriée pour clore ce dossier définitivement », relève encore la politologue.
Quant à savoir comment faire perdurer cette dynamique positive notamment pour obtenir un plus large soutien européen, Malika Zekhnini, a noté le changement graduel en Europe. « Un grand nombre de pays de l’Union européenne soutiennent désormais le Maroc », cependant, « la question de notre unité nationale est régie par un principe fondamental que le Roi Mohammed VI nous a enseigné : le Maroc dans son Sahara, et le Sahara dans son Maroc ».
« Aujourd’hui, le débat politique est important, mais nous avons également un système judiciaire européen qui est significatif. L’Europe pour nous, est un symbole de démocratie, de liberté et de droits de l’homme, cependant, nous savons qu’elle n’est pas à l’abri de pressions, de lobbies, et de phénomènes qu’on ne peut pas toujours relier à la démocratie », a-t-elle noté, ajoutant qu’il y a eu des évolutions au niveau des systèmes politiques et des partis.
« Cela nous oblige à réagir face aux résultats des élections dans certains pays. Il est difficile de rester passif dans ce contexte », a-t-elle fait remarquer. Ainsi, selon la professeure relations internationales, la question des reconnaissances a donc une dimension politique, et si « la lutte reste principalement politique, elle est aussi d’abord juridique », a-t-elle indiqué tout en rappelant que c’est au niveau des Nations Unies que le travail doit être fait pour obtenir un soutien dans la résolution de ce problème.
Et d’ajouter: « L’action principale aujourd’hui devrait être de soutenir la position du Maroc comme solution à ce conflit. Le problème doit être résolu dans le cadre des Nations Unies, et cette question devrait se clore, sans avoir à revenir sur les questions de reconnaissance. Car la reconnaissance, en politique, est fluctuante. Un pays reconnaît aujourd’hui, mais peut retirer cette reconnaissance demain, et cela pourrait changer avec de nouvelles élections. Nous ne pouvons pas permettre à notre pays de devenir otage de ces changements internes dans d’autres pays ».
Selon, elle, le temps est venu pour que les grandes puissances exercent des pressions sur les autres parties pour les ramener à la table des négociations et trouver une solution mutuellement acceptable dans le cadre de l’initiative d’autonomie proposée par le Maroc. « Il faut que ce dossier se ferme définitivement et qu’il ne soit plus un outil de chantage pour notre pays », estime-t-elle.
Malika Zekhnini a, en outre, souligné la nécessité que « ces reconnaissances se traduisent par des actions concrètes, par la tenue de tables rondes, dans l’objectif de parvenir à la solution marocaine : l’autonomie, comme forme la plus aboutie de l’autodétermination pour ceux qui s’accrochent encore à ce principe. C’est la solution la plus juste et qui répond au mieux à la réalité ».
« Même les anciennes puissances coloniales qui ont des liens avec cette question doivent non seulement exprimer leur soutien, mais aussi traduire ce soutien en actions concrètes, en documents officiels qui montrent la vérité et aident à résoudre ce dossier », a-t-elle fait valoir.
S’agissant des perspectives, la politologue a affirmé que la politique internationale fonctionne selon la logique de la puissance et des équilibres, rappelant que les grandes puissances ont tout intérêt à ce que la région de l’Afrique du Nord soit stable, d’autant plus qu’elles misent beaucoup sur l’Afrique, notant qu’un effort doit donc être fait dans ce sens.
Pour ce qui est des tables rondes, toujours bloquées par le refus de l’Algérie, elle devraient revenir avec un autre esprit et une autre approche, a-t-elle estimé. « Le monde d’aujourd’hui n’est plus celui d’hier. Comme l’a dit le Roi, le Maroc d’aujourd’hui n’est pas celui d’hier. Ces transformations entre hier et aujourd’hui imposent qu’aujourd’hui, si des tables rondes se tiennent, elles seront différentes de celles du passé. Il faut juste une volonté collective, à l’échelle internationale et régionale, pour que ce problème trouve sa solution », a déclaré notre interlocutrice.
Et de conclure que la diplomatie sous toutes ses formes, notamment la diplomatie parallèle, « doit se concentrer non pas sur la défense de notre position, mais plutôt sur la correction de ces malentendus sur notre pays dans diverses plateformes et événements internationaux (…) Nous sommes les véritables détenteurs de cette cause, les véritables propriétaires de cette terre et c’est nous qui la défendons ».
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