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on - Apr 9 -
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Un rapport récent publié par l’Institut allemand des affaires internationales et de la sécurité (SWP) met en lumière la concurrence entre le Maroc et l’Algérie pour influencer la position de Nouakchott sur les questions régionales complexes dans la région, marquée ces dernières années par une escalade militaire temporaire entre le Polisario et le Maroc, ainsi que par la rupture des relations diplomatiques de l’Algérie avec le Royaume en réponse à la normalisation des relations entre Tel-Aviv et Rabat. En revanche, ce dernier a réussi à obtenir un changement de position de plusieurs pays africains et puissances internationales sur la question du Sahara, avec en tête les États-Unis et la France.
Le rapport, rédigé par les chercheurs Wolfraim Leicher et Isabel Yerenfels sous le titre « L’équilibre mauritanien au milieu de la concurrence maroco-algérienne », souligne que « la concurrence économique et diplomatique est devenue l’une des caractéristiques principales des relations tant du Maroc que de l’Algérie avec les pays de la région du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest », notant que la Mauritanie est désormais un point focal de la compétition géopolitique entre ces deux pays.
Le même rapport rappelle que Nouakchott avait reconnu ce qu’on surnomme la « République arabe sahraouie » en 1984, et que les gouvernements mauritaniens ont depuis maintenu ce que les présidents mauritaniens appellent une « neutralité positive ». Le rapport met également en lumière le fait que les liens régionaux, longtemps freinés par le conflit autour du Sahara, sont aujourd’hui devenus un point de bascule majeur dans la rivalité entre le Maroc et l’Algérie.
Dans un contexte similaire, l’Institut allemand des affaires internationales et de la sécurité a observé les démarches de l’Algérie vis-à-vis de la Mauritanie et de la région après l’annonce par le roi Mohammed VI de l’« initiative atlantique » en novembre 2023. Le rapport considère que ce projet ambitieux met en évidence la volonté du Maroc de renforcer ses relations avec l’Afrique de l’Ouest en mettant en place une infrastructure majeure permettant aux pays enclavés de la région d’accéder à l’océan Atlantique via le port de Dakhla, situé dans le Sahara, contribuant ainsi à l’adhésion de ces pays aux revendications marocaines sur la région.
Toujours selon le rapport, le Maroc a également cherché à lier l’initiative atlantique à un projet ambitieux, celui du gazoduc marocain-nigérian, qui se heurte à la concurrence d’un autre projet reliant l’Algérie et le Nigéria. Le centre de réflexion susmentionné précise à ce sujet que « si le projet marocain parvient à surmonter certains obstacles, le tracé proposé entraînera de gros problèmes pour la participation de la Mauritanie ».
Le rapport souligne que « la Mauritanie est peu susceptible d’accepter l’initiative atlantique pour plusieurs raisons, la principale étant son désir de développer ses propres ports, en plus du fait que l’aménagement de la ville de Dakhla pour en faire un centre économique régional va totalement à l’encontre de ses intérêts ».
Concernant la position du gouvernement mauritanien sur la question de l’intégrité territoriale du Maroc, le rapport précise que « la classe dirigeante mauritanienne est fermement attachée au principe de neutralité positive vis-à-vis de ses voisins d’Afrique du Nord, une position qui constitue un équilibre difficile à maintenir en pratique, car il existe une conviction largement partagée que l’abandon de cette position entraînerait des risques incalculables… ». Il est ajouté que « de ce point de vue, soutenir tout projet lié directement à la revendication du Maroc sur la souveraineté du Sahara est simplement exclu. C’est pourquoi la Mauritanie a évité de soutenir les efforts de l’Algérie pour isoler le Maroc sur le plan maghrébin ».
Néanmoins, les chercheurs spécialisés dans les affaires du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord soulignent que « les relations de la Mauritanie avec le Maroc sont plus développées et diversifiées, et que le secteur privé marocain est plus dynamique et actif en Mauritanie que le secteur algérien. En outre, les Mauritaniens riches ont tendance à se rendre au Maroc plutôt qu’en Algérie ». Ils ajoutent également « qu’l existe aussi des liens religieux à travers les confréries soufies et la formation de centaines de scientifiques et prédicateurs des pays du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest, y compris de la Mauritanie, par les institutions religieuses marocaines ».
Le rapport de l’Institut allemand des affaires internationales et de la sécurité indique que les observateurs de ces trois pays maghrébins suivent de près les développements à la recherche de tout signe indiquant que la Mauritanie pourrait pencher en faveur de l’un ou l’autre camp. Il précise que les responsables mauritaniens reconnaissent la difficulté de maintenir l’équilibre dans les relations entre le Maroc et l’Algérie, chacune de ces deux nations cherchant à obtenir des garanties de Nouakchott, qui reste déterminée à préserver cet équilibre malgré les pressions.
Enfin, le rapport conclut que « le Maroc et l’Algérie tentent de façonner les perceptions et de promouvoir l’idée que la Mauritanie penche en faveur de l’un ou l’autre côté », soulignant que « les efforts du Royaume du Maroc sont les plus avancés à ce niveau, avec un modèle d’annonces marocaines de coopération avec la Mauritanie, auxquelles répond un silence poli de la part du côté mauritanien ».
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