A la veille du début du sommet bilatéral de haut niveau que l’Espagne et le Maroc, le gouvernement local de l’enclave de Sebta s’est exprimé pour que la question des douanes soit discutée entre les deux parties. Pour rappel, les douanes commerciales ont été activées en début d’année 2025.
Alors que doit débuter un sommet de haut niveau que l’Espagne et le Maroc entre mercredi et jeudi, avec une délégation marocaine conduite par le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, et celle espagnole par le Premier ministre, Pedro Sanchez, la question douanière a été abordée par le gouvernement de l’enclave de Sebta.
Le président du préside occupé, Juan Vivas, avait estimé que l’ouverture d’un bureau de douane était une «étape historique». Elle fait suite à la normalisation des relations entre le Maroc et l’Espagne en 2022 après deux années de crise diplomatique.
Selon la ville autonome, citée par Europa Press, il s’agit d’une « avancée significative vers un transit régulier, comparable à celui de tout autre point de passage international de marchandises ». Le gouvernement local, souhaiterait, à terme, la création d’un « bureau de douane commercial classique, sans restrictions autres que celles strictement légales et logistiques ».
De son côté, le président de la Confédération des entreprises de Ceuta (CECE), Arantxa Campos, cité par l’agence de presse espagnole, a dit espérer également que les réunions permettront « aux deux pays de convenir de la création formelle d’un point de douane commercial afin que les entreprises puissent y travailler ».
Pour lui, le bureau de douane actuel manquerait de sécurité juridique, ce qui dissuade les entreprises d’investir dans les importations ou les exportations avec le Maroc. En réalité, le nouveau système mis en place, responsabilise les exportateurs et importateurs qui doivent désormais remplir les conditions et suivre un processus précis, et n’ont plus la protection et l’appui des autorités de Sebta. Chaque entreprise ou entrepreneur est responsable de son activité.
« Tant que nous n’aurons pas un bureau de douane appliquant les mêmes normes et réglementations qu’à Algésiras, Tanger Med ou tout autre bureau standardisé, organisé et structuré conformément aux réglementations nationales des deux pays, cela ne fonctionnera pas. Et ce n’est pas le cas actuellement », a ajouté le président de la CECE dans sa déclaration.
A noter qu’il n’existait pas de bureau de douane à Sebta avant janvier 2025, date à laquelle les opérations ont été officiellement lancées. Les entrepreneurs espagnols voudraient avoir carte blanche pour exporter des marchandises achetées en Europe à des prix concurrentiels, mais cette option est écartée pour le moment privilégiant une démarche basée sur la demande.
L’économie de l’enclave dépendait exclusivement des envois vers le Maroc et le gouvernement local avait indiqué à ce sujet que « l’avenir économique de Ceuta ne peut pas dépendre exclusivement des douanes ».
Pour Vivas, les douanes commerciales ne doivent pas constituer un « pilier fondamental » mais plutôt un élément complémentaire au sein d’un modèle économique plus solide et stable, axé sur la diversification, la durabilité et la promotion de secteurs tels que le tourisme, l’économie du savoir et le logement.
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