L’annulation « inattendue » de la soutenance de thèse d’une doctorante-étudiante à la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales d’Agdal soulève une vive controverse. Tandis que la faculté réfute toute irrégularité, la thésarde, soutenue par une partie de la communauté universitaire, dénonce un traitement injuste aux lourdes conséquences humaines et académiques.
Une polémique secoue la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales d’Agdal, relevant de l’Université Mohammed V de Rabat, après l’annulation, à la dernière minute, de la soutenance de thèse d’une doctorante originaire de Marrakech. L’affaire, très commentée sur les réseaux sociaux, a déclenché un torrent de réactions au sein de la communauté universitaire. Deux versions s’opposent : celle, officielle, de la faculté, et celle, plus dramatique, de la candidate à la thèse.
Selon la doctorante, qui avait finalisé sa thèse en coordination avec son directeur, tout était prêt pour la soutenance prévue un vendredi. Sa famille avait même fait le déplacement depuis plusieurs villes pour assister à l’événement, notamment sa mère atteinte d’un cancer, qui aurait reporté une séance de chimiothérapie pour accompagner sa fille dans ce moment décisif, d’après les détails relayés par la presse.
Mais à trois jours de l’échéance, l’étudiante affirme avoir été informée de l’annulation sans explication claire, ni justification académique ou administrative valable. Des sources proches de l’étudiante évoquent un conflit personnel entre le doyen par intérim et le directeur de thèse, qui aurait compromis l’organisation de la soutenance. Une situation jugée injuste et humiliante par l’entourage de la doctorante, qui parle de « sabotage administratif » et de « dérives personnelles ».
L’affaire a rapidement trouvé un écho dans les milieux étudiants et professoraux. Certains enseignants dénoncent « un précédent grave » et appellent le ministère de l’Enseignement supérieur à ouvrir une enquête. Des voix s’élèvent également pour défendre l’autonomie académique et le droit des doctorants à un traitement équitable.
Face à la controverse grandissante, la direction de la faculté a publié un communiqué officiel dans lequel elle dément catégoriquement les allégations diffusées en ligne. Elle affirme qu’aucune soutenance n’a été annulée car aucune autorisation officielle de soutenance n’avait été délivrée au préalable.
La faculté précise que le dossier de la doctorante était encore en cours d’examen, et que l’autorisation de présentation devant jury ne peut être donnée qu’après validation par le directeur du Centre d’études doctorales, conformément à l’arrêté n° 1371.07. En l’absence de cette validation, aucune date officielle de soutenance n’avait été arrêtée, ni transmise aux membres d’un éventuel jury. « Les procédures ont été respectées, et l’étudiante a été informée de manière formelle et transparente », insiste la faculté, qui dénonce en retour « une tentative de nuire à la réputation de l’institution » et des « campagnes de désinformation malveillantes ».
La direction souligne également qu’une réunion a bien eu lieu entre le doyen, le directeur de thèse et le directeur du centre doctoral pour examiner le dossier et envisager une date de soutenance conforme à la réglementation. Au-delà du cas individuel, plusieurs observateurs pointent les tensions internes, le manque de communication et l’opacité de certaines procédures administratives, qui peuvent fragiliser la confiance des étudiants et du corps professoral.
Dans l’attente d’un éventuel dénouement ou d’une médiation institutionnelle, la doctorante reste en suspens, entre espoir d’un réexamen équitable de son dossier et amertume d’avoir vu son moment académique tant attendu gâché par des considérations qu’elle juge étrangères au mérite scientifique.
Pour rappel, l’arrêté ministériel n° 1371.07 encadrant le doctorat au Maroc stipule que la soutenance ne peut avoir lieu qu’après validation du dossier par le directeur du Centre d’études doctorales, sur proposition du directeur de thèse, et après constitution officielle du jury par le président de l’établissement.
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