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Alors que le Maroc subit de plein fouet les conséquences des changements climatiques, les inégalités sociales en matière d’accès à l’eau émergent. Selon une récente étude publiée par l’Initiative de Réforme Arabe, le pays doit réexaminer de toute urgence sa gestion de cette ressource cruciale pour garantir un accès équitable pour tous.
L’étude intitulée “Au-delà de la pénurie : Observations sur les inégalités sociales en matière d’eau au Maroc”, publiée par L’initiative de Réforme Arabe et réalisée par le chercheur Zakaria El Ibrahimi, dresse un état des lieux de la situation hydrique au Maroc, particulièrement dans le cadre des changements climatiques qui impactent de manière inégale la population.
Selon cette étude, la situation actuelle de l’eau ne peut être attribuée uniquement à des facteurs externes. Elle relève plutôt d’un processus complexe où l’économie politique de l’eau, telle qu’elle s’est développée depuis l’indépendance, joue un rôle central.
En ce sens, le chercheur a expliqué qu’au lendemain de l’indépendance, la nationalisation de l’eau a entraîné un décalage entre cette ressource et son ancrage local tant historique que spirituel. Ce déracinement a eu pour effet de détruire les structures qui soutiennent l’eau, un élément crucial pour la cohésion des communautés. Le mouvement « Sur la voie de 96-Imider » illustre parfaitement cette problématique, dénonçant la menace que représente le conflit avec la société extractrice pour la structure sociale de l’eau.
Parallèlement, l’alignement sur des politiques néolibérales après l’indépendance a aggravé la crise hydrique actuelle. Les réformes ayant eu lieu après 1999, notamment l’essor de l’agriculture d’exportation, ont omis de répondre aux questions de justice hydrique et sociale. Ces choix ont engendré plus de souffrances que d’avancées, favorisant uniquement le développement d’un capital privé au détriment des besoins de la population, tout en légitimant la marchandisation de l’eau et ancrant la privation hydrique, a-t-il précisé.
Face à ce constat, l’étude propose des recommandations pragmatiques. Elle insiste sur la nécessité pour le Maroc d’instaurer des politiques publiques et agricoles adaptées à la raréfaction de l’eau, orientées vers une gestion rationnelle de cette ressource essentielle dans le secteur agricole. De plus, il est impératif de renforcer les politiques de justice hydrique, tant il est essentiel de garantir un accès équitable à l’eau, droit fondamental inscrit dans la constitution marocaine.
L’évaluation critique du modèle agricole basé sur l’exportation est également primordiale. Il est recommandé d’appliquer des restrictions à l’exportation des produits agricoles afin de garantir l’accès des populations les plus vulnérables. En mettant l’accent sur des pratiques agricoles durables et moins consommatrices d’eau, en particulier dans les zones à ressources limitées, le Maroc pourrait mieux préserver ses ressources et sa stabilité sociale, affirme la même source.
D’autre part, l’étude appelle à l’imposition d’une taxe sur l’eau pour les grandes entreprises agricoles et le secteur touristique. Cette mesure viserait à stimuler des investissements dans des infrastructures de traitement des eaux usées. De même, réguler le forage de puits et de sources d’eau est impératif pour assurer la durabilité des ressources en eau.
En outre, le chercheur appelle à l’élaboration de stratégies pour protéger la biodiversité et les écosystèmes aquatiques, en particulier dans la conception des barrages, tout en instaurant une politique de solidarité hydrique. Cela inclut l’élargissement des voies navigables et l’exploitation innovante des eaux des vallées se déversant dans la mer pour la création de lacs d’eau.
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