Face à la succession des années de sécheresse et à la hausse des prix des intrants, le gouvernement a mis en œuvre un ensemble de mesures exceptionnelles pour assurer l’approvisionnement du marché national en céréales, protéger le cheptel et accompagner les agriculteurs et éleveurs. C’est ce qu’a affirmé le ministre de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts, Ahmed El Bouari, dans ses réponses à des questions parlementaires écrites.
Répondant à deux questions écrites adressées par le chef du groupe Haraki à la Chambre des représentants, Driss Sentissi, El Bouari a détaillé les mesures exceptionnelles mises en œuvre par le gouvernement pour garantir l’approvisionnement du marché national en céréales et soutenir les agriculteurs et éleveurs confrontés à des années de sécheresse successives et à la hausse des prix des intrants.
Depuis novembre 2021, le gouvernement a mis en place un mécanisme de subvention forfaitaire sur les importations de blé tendre, destiné à assurer un approvisionnement régulier du marché national en céréales et à stabiliser les prix de la farine.
Le ministre a ainsi expliqué que le mécanisme consiste à octroyer des subventions aux importateurs selon une méthodologie tenant compte des prix sur les marchés d’approvisionnement. Le blé tendre importé doit être remis exclusivement aux minoteries industrielles, soit directement depuis le port, soit depuis les entrepôts des importateurs, afin de garantir une offre suffisante de farine libre sur le marché national.
L’Office National Interprofessionnel des Céréales et Légumineuses (ONICL) assure la gestion de cette opération à travers plusieurs leviers : un suivi numérique complet des parcours du blé depuis le port jusqu’aux minoteries, la coordination avec les autorités compétentes pour le respect des règles par les importateurs, et la vérification des quantités via les documents douaniers et commerciaux. L’ONICL peut également récupérer automatiquement les subventions versées en cas de non-livraison ou de dossier incomplet, tandis que ses agents assermentés constatent et attestent les quantités effectivement livrées.
En parallèle, et conformément aux hautes instructions royales, un programme exceptionnel a été lancé pour atténuer les effets du déficit pluviométrique et soutenir directement les agriculteurs et éleveurs. El Bouari a précisé que ce programme repose sur trois axes majeurs, notamment la protection du cheptel et des cultures, la gestion de la rareté de l’eau, et le renforcement de l’assurance agricole.
Pour renforcer l’efficacité de l’aide, le ministère a accéléré la distribution des aliments pour bétail subventionnés. Chaque année, des points de vente approuvés sont mis en place à travers le pays, et les services du ministère vérifient l’identité et le statut des bénéficiaires, sans recourir à des listes préétablies. Un système informatique assure le suivi et le contrôle des flux d’informations et des réalisations financières et matérielles.
Dans le cadre de ce programme, 20 millions de quintaux d’orge subventionnée ont été acquis à 200 dirhams le quintal, conditionnés en sacs de 80 kg et transportés gratuitement, pour un coût total estimé à 2,8 milliards de dirhams. L’opération, réalisée en sept étapes, a permis de distribuer près de 15 millions de quintaux, soit un taux d’exécution de 77%. Ces efforts ont contribué à limiter le déclin du cheptel national malgré les difficultés liées aux années consécutives de sécheresse.
Le ministre a ainsi souligné l’engagement continu du gouvernement à soutenir les filières agricoles stratégiques et à préserver la sécurité alimentaire du Royaume, tout en assurant un suivi strict des mécanismes de subvention et de distribution.
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