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on - Mar 28 -
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La présentation d’un certificat médical attestant une incapacité de 30 jours par le chef de l’annexe administrative n°7 de Témara, victime d’une gifle de la part d’une femme, a déclenché une polémique de grande ampleur au Maroc. La question fait débat aussi bien sur les réseaux sociaux que dans les commentaires des lecteurs de Hespress, où nombreux sont ceux qui s’interrogent sur la proportionnalité entre l’acte en question et l’évaluation du médecin ayant délivré le document.
Des instances professionnelles médicales rappellent que l’interprétation d’un certificat médical relève exclusivement du praticien qui l’a délivré. Toutefois, cette affaire a soulevé des doutes et des critiques quant à l’usage des certificats médicaux dans des affaires judiciaires.
L’Ordre des médecins clarifie sa position
Le Conseil national de l’Ordre des médecins est sorti du silence pour préciser que son rôle ne consiste pas à défendre systématiquement les praticiens, mais plutôt à veiller au respect des normes professionnelles et déontologiques. Il souligne que si la mise en cause estime que le certificat médical a une influence indue sur l’affaire, elle dispose du droit de déposer une plainte auprès des structures régionales de l’Ordre afin qu’elle soit examinée par le Conseil national.
Interrogé sur la question, Najib Amghar, secrétaire général du Conseil, a affirmé que l’instance est disposée à examiner ce type de dossiers, à condition qu’une plainte soit déposée par toute personne s’estimant lésée.
Il a précisé « le dossier est entre les mains de la justice, personne n’a accès au procès-verbal ni aux détails de l’affaire. Nous ne disposons d’aucune information sur d’éventuelles irrégularités dans ce dossier liées à un certificat médical. Toutefois, nous pourrons nous pencher sur la question si des éléments nouveaux nous sont communiqués, conformément à nos compétences« .
Il a également rappelé que l’Ordre des médecins a pour mission première la défense des principes éthiques et, à ce titre, veille aux droits des citoyens. Quant à la défense des praticiens, il précise que cela relève des syndicats médicaux.
« Dans cette affaire, puisque la justice est saisie, la défense de l’autre partie peut utiliser les recours nécessaires pour contester la durée d’incapacité mentionnée dans le certificat médical. Cependant, il est inapproprié de mettre tous les médecins dans le même panier ou de remettre en cause l’intégrité du praticien ayant délivré ce document« , souligne Najib.
Un membre du Syndicat national des médecins spécialistes du secteur privé a, pour sa part, souligné à Hespress que chaque médecin est responsable de ses actes et qu’il ne faut pas remettre en cause l’ensemble de la profession sans connaître tous les détails du dossier. Selon lui, la durée de l’incapacité pourrait avoir été évaluée sur la base de « moyens d’expertise raisonnables« , et il serait inapproprié d’assimiler cette affaire aux abus supposés liés à la délivrance de certificats médicaux.
Une polémique qui enflamme l’opinion publique
L’annonce de ce certificat médical, attribuant une incapacité de 30 jours au fonctionnaire « N.A.« , a provoqué une vague de réactions, notamment de la part de blogueurs influents, de personnalités médiatiques et d’acteurs de la société civile. Beaucoup ont exprimé leur scepticisme en soulignant que les images de la vidéo largement diffusée ne permettent pas d’imaginer un dommage d’une telle gravité.
D’autres y voient une interférence inacceptable dans les compétences médicales, tandis que certains estiment que l’impact psychologique de la diffusion de cette vidéo ne doit pas être sous-estimé.
L’avocat et militant Mohamed Ghalloussi a mis en garde contre les jugements hâtifs, notant qu' »avant de porter un jugement, nous devons examiner le certificat médical pour identifier l’en-tête du médecin et vérifier sa spécialité« .
Dans une déclaration à Hespress, il a ajouté que « si l’affaire concerne un psychiatre ou une évaluation du préjudice moral, il faut savoir que les psychiatres rédigent généralement des rapports précisant le traitement médicamenteux et les modalités de suivi, mais ne déterminent pas un taux d’incapacité« .
Il a également insisté sur l’importance de vérifier la spécialité du médecin et d’examiner l’ordonnance qui accompagne éventuellement le certificat, afin de s’assurer de la cohérence des prescriptions avec le diagnostic établi.
L’identité du médecin ayant délivré le certificat médical n’étant pas précisée dans le procès-verbal de la police judiciaire, il demeure difficile d’entrer en contact avec lui pour obtenir des clarifications. Toutefois, Hespress rappelle que le praticien en question a le droit de répondre aux interrogations et d’expliquer les critères qui ont conduit à établir une incapacité de 30 jours dans cette affaire qui captive l’opinion publique marocaine depuis jeudi soir.
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