La brigade nationale des douanes s’apprête à intensifier ses actions préventives contre les trafiquants d’or opérant via les aéroports et les ports, à l’approche de la saison estivale des vacances. Cette période se caractérise par une hausse significative du trafic aux points de passage frontaliers, notamment à l’aéroport international Mohammed V de Casablanca.
Hespress a appris, de sources fiables et bien informées, qu’un durcissement des contrôles sera mis en place afin de mieux circonscrire les activités de contrebande du métal précieux, en réaction aux nombreuses tentatives de trafic détectées récemment, impliquant des voyageurs en provenance de divers pays. Les inspections ciblées menées par les équipes régionales de contrôle douanier ont révélé une évolution des méthodes employées par les trafiquants, avec notamment une réorientation des itinéraires aériens, une diversification des pays d’origine, ainsi qu’un renouvellement des profils des contrevenants.
Les mêmes sources ont indiqué que les agents de la brigade nationale des douanes s’appuieront, dans leurs prochaines interventions, sur des informations précises fournies par leur cellule de veille et d’analyse des risques. Cette cellule a confirmé que les réseaux de contrebande d’or font appel à des femmes âgées ainsi qu’à d’autres personnes occupant des postes clés dans la fonction publique, dans le but de déjouer la vigilance des agents de contrôle et d’éloigner les soupçons sur les «transporteuses».
Ces dernières utilisent principalement les aéroports Mohammed V de Casablanca et Marrakech Menara comme points de transit vers d’autres destinations, telles que la Mauritanie, ou encore pour alimenter le marché local. Elles arrivent notamment de pays du Golfe, du Moyen-Orient et d’Europe, parmi lesquels figurent le Royaume d’Arabie Saoudite, les Émirats Arabes Unis, la Turquie et le Royaume-Uni. Par ailleurs, les données transmises à l’administration douanière font état d’un mouvement suspect de voyageurs dont l’identité et les liens font actuellement l’objet d’investigations, opérant sur des vols rapprochés dans le temps, assurés par certaines compagnies aériennes spécifiques, sans modification des dates malgré une augmentation des prix des billets.
Par ailleurs, la cellule de veille et d’analyse des risques a constaté une recrudescence de l’infiltration de grandes quantités d’or de contrebande en provenance de l’étranger, transitant par les aéroports et autres points frontaliers, avant d’être introduites dans des commerces locaux, à la suite de leur fusion et reconditionnement dans des ateliers agréés. Cette hausse de la contrebande concerne notamment l’or en provenance d’Europe et des pays du Golfe, où l’or de pureté 22 et 24 carats est proposé à des prix inférieurs à ceux du marché local. Les informations recueillies, en partie transmises aux équipes régionales de contrôle douanier, ont conduit les inspecteurs à exiger des commerçants la présentation des documents d’import-export ainsi que les factures de vente des bijoux enregistrés, dans le cadre d’une enquête visant à vérifier l’implication de certains d’entre eux dans d’autres activités suspectes liées au commerce illégal de lingots d’or sur le marché noir, issus de la refonte d’or volé ou de contrebande, avec contrefaçon des poinçons douaniers.
Il est important de souligner que les services de contrôle douanier renforcent la rigueur dans l’examen des déclarations et des documents de propriété relatifs aux bijoux et ornements en or déclarés pour usage personnel dans les aéroports, notamment en cas de suspicion. Quant aux bijoux d’occasion, tels que bagues, bracelets, chaînes, colliers ou boucles d’oreilles, considérés comme effets personnels, les procédures de contrôle permettent aux voyageuses d’être exemptées de déclaration spéciale dans la limite d’un poids maximal de 500 grammes, à condition que la quantité, le poids et la valeur des bijoux soient compatibles avec la situation sociale de leurs détentrices.
Enfin, Hespress a révélé que les agents de la brigade nationale des douanes s’appuient sur leur cellule dédiée à la collecte et à l’analyse des données afin de rassembler les informations nécessaires sur les activités de contrebande de bijoux en or et leurs circuits entre le Maroc et les pays d’origine des trafiquants étrangers. Il a été précisé que les contrôleurs coordonneront leurs futures interventions préventives avec les services de l’Autorité Nationale du Renseignement Financier (ANRF), dans le cadre d’un échange de données entre administrations et institutions partenaires, afin de s’assurer que les saisies ne sont pas liées à des fonds issus d’activités illégales, notamment le trafic de drogue et la mendicité, avant qu’elles ne soient converties en métal précieux et tentées d’être exportées illicitement.
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