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L’Organisation Démocratique du Travail (ODT) a choisi de marquer la Journée mondiale du travail décent (7 octobre), pour attirer l’attention du gouvernement sur une série de revendications économiques et sociales pressantes. En première ligne de ces revendications : l’amélioration des conditions de travail et de l’emploi décent, la révision des salaires et des pensions jugés insuffisants, l’intégration des travailleurs du secteur informel dans le système de protection sociale, la consolidation du dialogue social et, surtout, la sécurité et la stabilité professionnelle pour tous les travailleurs.
L’ODT a en ce sens affirmé que « le travail décent avec un salaire décent constitue l’un des fondements essentiels de la vie, un droit humain universel, et une pierre angulaire du développement humain, de la liberté, de l’égalité, de la justice sociale, de la démocratie et de la dignité humaine ». Cependant, l’organisation n’a pas manqué de souligner les nombreuses lacunes encore présentes, affectant directement les droits des travailleurs, et dressant un tableau préoccupant de la situation actuelle.
Ali Lotfi, secrétaire général de l’ODT, a d’ailleurs souligné, dans une déclaration à Hespress, que «ces revendications sont aujourd’hui brûlantes, compte tenu de la gravité de la conjoncture ». Selon lui, une intervention urgente du gouvernement est indispensable, notamment pour réviser les dispositions relatives à l’emploi, dans un contexte où la cherté de la vie, l’inflation galopante et la dégradation du pouvoir d’achat pèsent lourdement sur les travailleurs marocains. « La situation est devenue extrêmement préoccupante », a-t-il insisté, appelant à des mesures immédiates.
Parmi les propositions mises en avant par l’ODT, Lotfi a rappelé l’engagement du gouvernement à qualifier l’emploi durant le reste de son mandat électoral, tout en veillant à éliminer les discriminations liées au genre dans l’accès aux opportunités professionnelles. Il a également plaidé pour le renforcement des libertés syndicales et du droit de grève, des droits fondamentaux pour la protection des travailleurs contre toute forme de violation. Selon lui, « Le Maroc ne peut aspirer à une croissance durable sans créer de nouveaux emplois et sans garantir les droits des travailleurs ».
Le syndicaliste n’a pas épargné ses critiques à l’égard de la situation des travailleuses domestiques et agricoles, dénonçant les conditions précaires dans lesquelles elles exercent souvent, sans accès à leurs droits fondamentaux. « C’est un véritable obstacle au travail décent », a-t-il affirmé. Lotfi s’est également insurgé contre Chakib Alj, président de la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM), qu’il accuse de ne pas avoir réglé les créances des petites et moyennes entreprises. « Comment peut-on comprendre cette contradiction ? » a-t-il lancé, questionnant également le traitement réservé aux employés du patronat.
Malgré un cadre législatif existant – le Code du travail, la loi sur la fonction publique, ainsi que les conventions internationales ratifiées par le Maroc sous l’égide de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) – l’ODT estime que les progrès restent insuffisants en matière d’emploi productif, de travail décent, et de réduction des inégalités salariales et du chômage des jeunes.
Dans sa communication, l’organisation a rappelé l’importance de l’éradication du travail des enfants, la formalisation de l’économie informelle, et la promotion d’une croissance inclusive. Il est impératif, selon l’ODT, de créer des emplois productifs dans des environnements de travail sécurisés, égalitaires et respectueux de la dignité humaine.
L’ODT a également tiré la sonnette d’alarme sur le taux de chômage croissant, qui dépasse les 13% de la population, une situation exacerbée par la hausse des emplois temporaires, saisonniers et informels, ainsi que l’inadéquation entre les qualifications et les offres d’emploi. L’année 2024, selon l’organisation, a été marquée par une détérioration sans précédent des conditions de vie des travailleurs, en raison de l’inflation et de la flambée des prix, alors que les revenus stagnent et que les impôts sur les salaires restent élevés.
Plus de deux millions de travailleurs, tous secteurs confondus – industrie, commerce, services, agriculture – ne perçoivent toujours pas le salaire minimum, contribuant ainsi à l’élargissement des inégalités de revenus, a dénoncé l’ODT. De surcroît, les programmes d’emploi lancés de manière improvisée n’ont fait que gaspiller les fonds publics sans résultats probants.
Face à ces constats alarmants, l’ODT appelle à des réformes profondes pour garantir un travail décent et améliorer les revenus. « Il est impératif de renforcer le pouvoir d’achat des fonctionnaires et des employés, en ajustant les salaires à l’inflation et au coût de la vie, tout en garantissant une couverture sociale robuste, une protection contre les risques professionnels et des retraites dignes », a conclu l’organisation.
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